Conclusion partielle
Au terme de cette troisième partie, nous nous rendons
compte que la population de la Communauté Rurale de Mampatim a, de
manière générale, une bonne connaissance des
symptômes et du mode de transmission du paludisme. Cependant, certains
ménages ignorent le mode de transmission du paludisme. Cette ignorance
entraine des comportements à risque qui peuvent accroître le
nombre de cas de paludisme. En effet, 92 % des ménages déversent
les eaux usées soit dans la nature ou à l'intérieur des
champs qui se trouvent dans les concessions. De plus, 83 % des ménages
affirment avoir utilisés les mêmes endroits comme lieu de
dépôt des ordures. Ces pratiques augmentent le risque de
prolifération des moustiques vecteurs de maladie comme le paludisme.
Dés lors, pour se protéger des piqûres de
moustiques, l'utilisation de moustiquaires imprégnées est
préconisée par les autorités médicales. On remarque
que la majeure partie des ménages (76 %) ont au moins une moustiquaire.
Toutefois, ces moustiquaires sont souvent détériorées ou
ne sont pas imprégnées. Il faut ajouter que dans certains
villages, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ne dorment
pas sous une moustiquaire. La cause évoquée est le manque de
moyen financier pour acheter les moustiquaires imprégnées.
Cette négligence de la prévention renforce les
risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de
santé élevées lors d'un épisode morbide palustre.
Effectivement, les populations dépensent en moyenne 4.747 FCFA pour
soigner un cas de paludisme.
Nous avons également étudié dans cette
partie les différentes stratégies de lutte contre le paludisme
développées dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces
stratégies visent à réduire le nombre de cas de paludisme
et les dépenses effectuées par les ménages pour soigner la
maladie. Ces stratégies sont mises en oeuvre par le PNLP, les
partenaires au développement (USAID, World Vision et Aide et Action) et
les groupements féminins.
Malgré quelques difficultés, les intervenants
dans la lutte contre le paludisme arrivent à sensibiliser les
populations, subventionner les prix des moustiquaires imprégnées
et des médicaments (ACT), faire des dons de moustiquaires
imprégnées et de médicaments, rembourser des frais de
médicament, etc.
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CONCLUSION GENERALE
L'étude des facteurs de risque et de l'accès aux
soins pour le paludisme constitue une analyse de l'évolution de la
maladie dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dans cette zone, comme
sur l'ensemble du Sénégal, le paludisme demeure un
problème de santé publique majeure. Il constitue le principal
motif de consultation dans les postes de santé et touche toutes les
couches de la population. Au terme de ce Travail d'Etude et de Recherche, nous
avons pu dégager un certain nombre d'enseignements quand à la
compréhension de l'évolution du paludisme dans l'espace
communautaire de Mampatim.
Située à la partie méridionale du pays
qui est caractérisée par une saison des pluies longue de quatre
à six mois avec une moyenne de 100mm d'eau/ mois, la Communauté
Rurale de Mampatim présente un environnement physique favorable à
la multiplication des gîtes larvaires vecteurs de maladies parasitaires
comme le paludisme.
Outre l'aspect physique, le développement du paludisme
est accentué par un environnement socio-économique
précaire. La faiblesse des revenus (78 % des ménages ont moins de
25.000 FCFA par mois) fait que l'accès aux services sociaux de base,
surtout à l'éducation, pose problème dans l'espace
communautaire de Mampatim. Il en résulte un niveau d'instruction bas qui
se répercute sur les comportements des populations par rapport à
la maladie. L'ignorance des symptômes et du mode de transmission du
paludisme sont autant de facteurs qui favorisent le développement du
paludisme.
La prégnance du paludisme au sein de la population est
aggravée par l'insuffisance de structures sanitaires dans la zone de
Mampatim. Avec une population de 30.346 habitants, la Communauté Rurale
de Mampatim dispose de deux postes de santé soit une desserte d'un poste
de santé pour 15.173 habitants, là où l'OMS
préconise un poste de santé pour 10.000 habitants.
La principale conséquence en est que
l'accessibilité aux postes de santé demeure problématique.
Suivant l'Indicateur d'Accessibilité aux Soins de Santé Primaires
(IASSP), 18,14 % de la population de Mampatim vivent dans un rayon
inférieur ou égal à 5 km des postes de santé.
Autrement dit, 12 villages sur 108 jouissent d'une bonne accessibilité
aux structures de soins. Pour accéder à un poste de santé,
les populations font en moyenne 35 km.
Les problèmes d'accessibilité constituent des
contraintes entraînant une faible fréquentation des postes de
santé en cas de paludisme. De ce fait, les populations font recours
à plusieurs
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types de soins. Cependant, la médecine traditionnelle
est le choix privilégié en cas d'épisode morbide palustre.
Le recours aux tradipraticiens compense la faible couverture sanitaire. Or, les
guérisseurs traditionnels confondent souvent les symptômes du
paludisme à ceux de la fièvre jaune, faussant ainsi le traitement
de la maladie ; d'où la récurrence du paludisme au sein de la
population.
Toutefois, pour se prévenir la maladie, les
autorités médicales préconisent l'utilisation de
moustiquaires imprégnées d'insecticides. Malgré cela le
nombre de cas de paludisme présumé ne cesse d'accroître
dans la Communauté Rurale de Mampatim. La faiblesse des ressources
financières amène les populations à négliger la
prévention. Ces dernières utilisent des moustiquaires souvent
détériorées et dont la dernière imprégnation
remonte à des années.
Cette négligence de la prévention renforce les
risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de
santé élevées lors d'un épisode morbide palustre.
En moyenne, les populations dépensent 4.747 FCFA pour soigner un cas de
paludisme.
Pour faire face à la maladie, différentes
stratégies de lutte contre le paludisme sont développées
dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces stratégies visent
à réduire le nombre de cas de paludisme et les
conséquences économiques de la maladie.
Au terme de cette étude, nous avons pu constater que le
paludisme est la maladie qui affecte le plus les populations. Cette
récurrence de la maladie contribue à la baisse de la
productivité. Aussi, les résultats de notre Travail d'Etude et de
Recherche nous amène à dégager un certain de nombre de
perspectives pouvant améliorer la lutte contre le paludisme :
? la construction d'infrastructures socio-économiques
adéquates permettant d'améliorer les conditions de vie de la
population. Il s'agit, entre autres, d'accroitre le nombre
d'établissements scolaires afin d'élever le niveau d'instruction
des populations et de désenclaver les villages par la construction et la
réhabilitation de pistes de production pour une meilleure circulation
des personnes.
? la promotion de la santé qui passe par une couverture
sanitaire satisfaisante qui permettrait à un maximum d'habitants
d'accéder aux structures de soins et par l'éducation sanitaire
des populations.
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