II.1.4- Les variations saisonnières de la
morbidité palustre
La Communauté Rurale de Mampatim appartient à la
Haute Casamance singularisée par « un climat sud-soudanien
caractérisé par deux saisons bien marquées : une saison
sèche de Novembre à Mai et une saison pluvieuse qui dure de Juin
à Octobre » [Sané, 2003]. Cette variabilité
climatique, ponctuée par un hivernage long de cinq mois, a un impact
sur
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l'évolution du paludisme dans notre zone d'étude.
En ce sens, que le pic de la transmission de la maladie est
généralement atteint en hivernage où « il y'a une
augmentation de la population anophélienne car les gîtes larvaires
sont mis en eau » [Mbaye, 1997].
Au cours des six mois, on note une variation de la
morbidité palustre en deux phases suivant les saisons (cf. graphique
9).
Graphique 9 : Variations saisonnières de
la morbidité palustre
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
Dans la première phase, c'est-à-dire durant la
saison sèche, nous avons une morbidité qui s'accroît de
Février à Mars. Elle va de 17 à 20 %, avant de baisser
à 7 % au mois d'Avril. La présence de la maladie, en cette
période non pluvieuse de l'année, est due en grande partie
à l'aménagement hydro agricole du bassin de l'Anambé.
Comme en témoigne la photo 1, l'irrigation permet la
pérennisation de l'eau sur la quasi-totalité de l'espace
communautaire de Mampatim. Cette eau, utilisée pour les besoins de
l'agriculture irriguée, « peut favoriser la multiplication des
gîtes larvaires des moustiques et agir à la fois sur la
durée et la période de production des vecteurs qui peut alors
couvrir la saison sèche habituellement sans anophèles dans les
régions sahéliennes » [Mbaye, 1997].
La deuxième phase de l'évolution de la maladie
est marquée par l'augmentation du nombre de cas palustre. De 12 % en
Juillet, la morbidité passe de 19 % en Août pour atteindre 26 % au
mois de Septembre. Cette recrudescence de la maladie coïncide avec les
plus fortes pluies de l'hivernage. Une moyenne de 307 mm d'eau par mois a
été enregistrée au cours de
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la période Juillet, Août et Septembre (Station
pluviométrique de Dabo, 2007). Le maximum de précipitations
(385,7 mm) correspond au mois de Septembre où l'on a la plus grande
fréquence de morbidité palustre. Des résultats identiques
ont été obtenus dans l'étude de Souane [2002] dans la
même région où « 73,83 % des plaintes
enregistrées au poste de santé concernent en premier lieu les
maladies fébriles (paludisme et fièvre). (...) L'essentiel de ces
cas sont répertoriés pendant la saison pluvieuse (Juillet,
Août, Septembre et Octobre) qui constitue la période
privilégiée pour la multiplication des gîtes larvaires qui
persistent jusqu'au milieu de la saison sèche au niveau des points d'eau
permanents (mares, marigots...) autour des villages ».
Photo n°1
Un canal d'irrigation du bassin de
l'Anambé
Tout compte fait, des cas de paludisme sont
diagnostiqués aussi bien en période pluvieuse qu'en saison
sèche dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dés lors,
nous avons jugé nécessaire de déterminer les lieux de
recours aux soins des populations en cas d'accès palustre.
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