Conclusion partielle
De 1988 à 2007, la Communauté Rurale de Mampatim
a connu un croît démographique de 3,01 %. Sa population est
estimée à 30.346 habitants sur une superficie de
722km2, soit une densité moyenne de 42
habitants/km2. Les zones du Sud et du Sud-ouest sont faiblement
peuplées. La population se concentre davantage au centre de la
Communauté Rurale où passe la Nationale 6. Cette concentration
fait que le nombre moyen de personnes par ménage est de 15 individus,
alors que la moyenne nationale est de 8,7. Cette situation est accentuée
par un fort indice synthétique de fécondité de la
région de Kolda (il est 6,4 enfants par femme) et par une polygamie
élevée (47 % des ménages sont polygames contre 45 %
monogames).
On remarque que la structure démographique de la
population est dominée par la tranche d'âge des adultes (15
à 49 ans) qui représente 44 % de la population.
Nous notons également que l'ethnie peulh est
majoritaire dans la Communauté Rurale de Mampatim. Les Peulhs font 89 %
de la population.
Par ailleurs, l'agriculture demeure la principale
activité économique de la population avec un pourcentage de 47 %.
L'élevage (28 %) occupe la deuxième place des activités
économiques des populations. Les revenus tirés de ces secteurs
d'activités sont faibles puisque 92 % des ménages de notre
échantillon ont un revenu mensuel inférieur à 50.000 FCFA.
Les ménages ayant les revenus les plus faibles sont rencontrés
dans les villages de Kossanké, Médina Samba Baldé et
Thiéoulé.
La faiblesse des revenus des populations se répercute
sur l'accès aux services sociaux de base. Les populations ont un faible
niveau d'instruction (42 % des chefs de ménage et 67 % des femmes n'ont
reçu aucune instruction). La majorité des populations (97,8 %)
utilisent le puits traditionnel pour satisfaire leur besoin en eau. Pour
l'électricité, seul le chef lieu de la Communauté Rurale,
en l'occurrence le village de Mampatim, est alimenté en courant
électrique et de manière discontinue.
Dans le domaine de la santé, la desserte
médicale en infrastructure et personnel sanitaire est loin d'être
satisfaisante dans la Communauté Rurale de Mampatim. Elle est d'un poste
de santé pour 15.173 habitants, d'un ICP pour 15.173 habitants et d'une
sage-femme pour 6.899 FAR, là où l'OMS propose un poste de
santé pour 10.000 habitants, un ICP pour 300 habitants et une sage-femme
pour 300 FAR.
Une des principales conséquences de ce déficit
en est que l'accessibilité aux services de santé demeure
problématique dans l'espace communautaire. Suivant l'IASSP, 18,14 % de
la
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population de Mampatim vivent dans un rayon inférieur
ou égal à 5 km. Autrement dit, seuls les habitants de 12
villages, sur un total de 108 villages et hameaux, ont une bonne
accessibilité aux soins de santé primaire. En dehors de cela, les
populations font en moyenne 35,45 km pour accéder à un poste de
santé.
En définitive, la Communauté Rurale de Mampatim
se caractérise par des conditions de vie qui sont à la limite de
la précarité et par une offre de soins qui est loin d'être
satisfaisante. Dans un milieu où le paludisme est endémique, nous
nous interrogeons sur deux aspects : le recours aux soins des populations aux
structures de soins primaires et la manifestation du paludisme dans l'espace
communautaire de Mampatim. Ces aspects seront développés dans la
deuxième partie.
DEUXIEME PARTIE : LE RECOURS AUX SOINS ET LA MORBIDITE
PALUSTRE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
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