Introduction
Le recours aux soins est l'appel aux services de santé
et au système de soins [Picheral, 1984]. Son étude nous permet de
mesurer l'activité des postes de santé dans la Communauté
Rurale de Mampatim. L'analyse du recours aux soins de santé primaires a
pour objet, d'étudier l'utilisation des postes de santé par les
populations pour voir si exactement les différents usagers
bénéficient équitablement de la desserte médicale
[Bâ, 1999].
L'exploitation des données sanitaires jauge la
répartition spatiale de la morbidité palustre
diagnostiquée, ses variations selon l'âge et le genre de
même que celles saisonnières. Pour se faire soigner, les
populations optent en général à « un recours
successif à plusieurs traitements pour une même épisode
morbide » [Niang, 1997]. Etant donné que le seul recours aux
services de santé ne suffit pas, nous avons jugé
nécessaire d'examiner les différents itinéraires
thérapeutiques des populations en cas de morbidité palustre.
L'enquête socio-sanitaire nous a permis de déterminer les
différents itinéraires thérapeutiques des populations.
Cette deuxième partie est scindée en deux
chapitres. Le premier chapitre traitera de la mesure du recours aux soins des
populations de la Communauté Rurale de Mampatim. Le deuxième
chapitre sera axé sur la morbidité palustre.
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Chapitre I : Le recours aux soins
Grâce au système d'information sanitaire mis en
place dans les postes de santé, les registres de consultation
journalière et les rapports d'activités, nous avons pu
évaluer les volumes d'activité par le taux d'utilisation et le
recours des populations par le taux de fréquentation ainsi que l'aire de
recrutement des postes.
I.1- L'utilisation des postes de santé
Le taux d'utilisation est défini comme le rapport du
nombre de consultants déclarés sur la population cible durant une
période déterminée. Il sert à identifier
l'accès aux soins de la population cible [Niang, 1997]. Selon l'OMS,
pour qu'un système de soins soit efficace il faut que son taux
d'utilisation soit supérieur à 70 %.
Au cours de l'année 2007, 9.546 patients ont
été enregistrés dans les deux postes de santé
(Mampatim et Anambé) pour une population cible de 29.949 habitants
(Tableau 14). Le taux d'utilisation moyen pour l'ensemble des postes de
santé est de 32 %. Ce taux est très faible par rapport à
la norme de l'OMS. Ainsi, comme le constate Salem, [1998] « de faibles
volumes d'activités d'une structure de soins en Afrique, en particulier
dans les pays sous-développés en général, n'est pas
considéré comme le résultat d'une population en bonne
santé mais plutôt comme un manque d'efficacité ».
Cependant ce taux ne reflète pas la réalité car ne «
représentant que l'activité officielle des structures de soins,
autrement dit la seule activité déclarée » [Salem,
1998]. Il cache également des différences au sein de l'espace
communautaire.
Tableau 14 : Activité des postes de
santé en 2007
Poste de
santé
|
Population consultante
|
Population cible
|
Taux
d'utilisation
|
Mampatim
|
7417
|
20316
|
37%
|
Anambé
|
2129
|
9133
|
23%
|
Total
|
9546
|
29449
|
32%
|
Source : Rapports d'activités de
2007
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Les postes de santé se différencient par leur
volume d'activité. Mampatim dispose d'une population cible plus grande
que celle d'Anambé. Cette différence d'activité s'explique
par le fait que le premier poste cité polarise 73 villages alors que le
second a 35 villages en charge. De ce fait, rationnellement c'est le poste de
Mampatim qui est le plus utilisé que celui d'Anambé. Ainsi, nous
avons respectivement un taux d'utilisation de 37 % et de 23 % (Graphique 6).
Graphique 6 : Taux d'utilisation des postes de
santé
Source : Rapports d'activités
de 2007
La faible activité du poste d'Anambé est due en
grande partie à sa position géographique. En effet, le poste a
été construit par la SODAGRI en 1993 pour les besoins du
développement de l'agriculture irriguée dans le bassin de
l'Anambé. Bien qu'étant implanté dans la Communauté
rurale de Mampatim, le poste se trouve à l'extrême Nord-ouest
dudit zone pour couvrir le maximum de population touchée par le projet.
Il s'agit des Communautés Rurales de Sinthiang Koundara, Saré
Coly Salé, Kandia, Bonconto, Kounkané, Wassadou dans le
département de Vélingara et de Mampatim.
Cette position géographique fait que le poste de
santé est enclavé pour certains villages. Car pour y
accéder, il faudrait quitter la Nationale 6 et emprunter une piste
souvent impraticable en saison pluvieuse. Or, le poste de santé de
Diaobé, distant seulement de 4 km de celui d'Anambé et se situant
juste au bord de la route, offre de meilleures prestations de soins selon les
populations interrogées.
Cette préférence de se faire ausculter à
Diaobé est de mise aussi pour les villages qui dépendent du poste
de santé de Mampatim. Ces populations se plaignent souvent de
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l'absentéisme de l'infirmier et de la qualité de
soins prodiguée par le personnel communautaire.
Par ailleurs, le marché hebdomadaire de Diaobé
attire bon nombre de personnes. Ce qui fait que « les mères,
faisant d'une pierre deux coups, profitent de leur déplacement au
marché pour aller consulter pour elles ou pour leurs enfants »
[Salem, 1998].
Même si le poste de Mampatim a un taux d'utilisation (37
%) supérieur au taux moyen des deux postes de santé, il n'en
demeure pas moins qu'il est faiblement utilisé.
Au demeurant, nous constatons une variation du taux
d'utilisation des postes de santé. Sans compter qu'aucun d'entre eux n'a
guère un taux proche de la norme de l'OMS. Cela signifie tout simplement
que ces structures sanitaires sont sous-utilisées.
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