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Facteurs de risques et acces aux soins pour le paludisme dans la communauté rurale de Mampatim (Kolda): analyse géographique

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par Boubou Thiam
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) - Maitrise Géographie 2009
  

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Introduction

Le recours aux soins est l'appel aux services de santé et au système de soins [Picheral, 1984]. Son étude nous permet de mesurer l'activité des postes de santé dans la Communauté Rurale de Mampatim. L'analyse du recours aux soins de santé primaires a pour objet, d'étudier l'utilisation des postes de santé par les populations pour voir si exactement les différents usagers bénéficient équitablement de la desserte médicale [Bâ, 1999].

L'exploitation des données sanitaires jauge la répartition spatiale de la morbidité palustre diagnostiquée, ses variations selon l'âge et le genre de même que celles saisonnières. Pour se faire soigner, les populations optent en général à « un recours successif à plusieurs traitements pour une même épisode morbide » [Niang, 1997]. Etant donné que le seul recours aux services de santé ne suffit pas, nous avons jugé nécessaire d'examiner les différents itinéraires thérapeutiques des populations en cas de morbidité palustre. L'enquête socio-sanitaire nous a permis de déterminer les différents itinéraires thérapeutiques des populations.

Cette deuxième partie est scindée en deux chapitres. Le premier chapitre traitera de la mesure du recours aux soins des populations de la Communauté Rurale de Mampatim. Le deuxième chapitre sera axé sur la morbidité palustre.

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Chapitre I : Le recours aux soins

Grâce au système d'information sanitaire mis en place dans les postes de santé, les registres de consultation journalière et les rapports d'activités, nous avons pu évaluer les volumes d'activité par le taux d'utilisation et le recours des populations par le taux de fréquentation ainsi que l'aire de recrutement des postes.

I.1- L'utilisation des postes de santé

Le taux d'utilisation est défini comme le rapport du nombre de consultants déclarés sur la population cible durant une période déterminée. Il sert à identifier l'accès aux soins de la population cible [Niang, 1997]. Selon l'OMS, pour qu'un système de soins soit efficace il faut que son taux d'utilisation soit supérieur à 70 %.

Au cours de l'année 2007, 9.546 patients ont été enregistrés dans les deux postes de santé (Mampatim et Anambé) pour une population cible de 29.949 habitants (Tableau 14). Le taux d'utilisation moyen pour l'ensemble des postes de santé est de 32 %. Ce taux est très faible par rapport à la norme de l'OMS. Ainsi, comme le constate Salem, [1998] « de faibles volumes d'activités d'une structure de soins en Afrique, en particulier dans les pays sous-développés en général, n'est pas considéré comme le résultat d'une population en bonne santé mais plutôt comme un manque d'efficacité ». Cependant ce taux ne reflète pas la réalité car ne « représentant que l'activité officielle des structures de soins, autrement dit la seule activité déclarée » [Salem, 1998]. Il cache également des différences au sein de l'espace communautaire.

Tableau 14 : Activité des postes de santé en 2007

Poste de

santé

Population consultante

Population cible

Taux

d'utilisation

Mampatim

7417

20316

37%

Anambé

2129

9133

23%

Total

9546

29449

32%

Source : Rapports d'activités de 2007

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Les postes de santé se différencient par leur volume d'activité. Mampatim dispose d'une population cible plus grande que celle d'Anambé. Cette différence d'activité s'explique par le fait que le premier poste cité polarise 73 villages alors que le second a 35 villages en charge. De ce fait, rationnellement c'est le poste de Mampatim qui est le plus utilisé que celui d'Anambé. Ainsi, nous avons respectivement un taux d'utilisation de 37 % et de 23 % (Graphique 6).

Graphique 6 : Taux d'utilisation des postes de santé

Source : Rapports d'activités de 2007

La faible activité du poste d'Anambé est due en grande partie à sa position géographique. En effet, le poste a été construit par la SODAGRI en 1993 pour les besoins du développement de l'agriculture irriguée dans le bassin de l'Anambé. Bien qu'étant implanté dans la Communauté rurale de Mampatim, le poste se trouve à l'extrême Nord-ouest dudit zone pour couvrir le maximum de population touchée par le projet. Il s'agit des Communautés Rurales de Sinthiang Koundara, Saré Coly Salé, Kandia, Bonconto, Kounkané, Wassadou dans le département de Vélingara et de Mampatim.

Cette position géographique fait que le poste de santé est enclavé pour certains villages. Car pour y accéder, il faudrait quitter la Nationale 6 et emprunter une piste souvent impraticable en saison pluvieuse. Or, le poste de santé de Diaobé, distant seulement de 4 km de celui d'Anambé et se situant juste au bord de la route, offre de meilleures prestations de soins selon les populations interrogées.

Cette préférence de se faire ausculter à Diaobé est de mise aussi pour les villages qui dépendent du poste de santé de Mampatim. Ces populations se plaignent souvent de

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l'absentéisme de l'infirmier et de la qualité de soins prodiguée par le personnel communautaire.

Par ailleurs, le marché hebdomadaire de Diaobé attire bon nombre de personnes. Ce qui fait que « les mères, faisant d'une pierre deux coups, profitent de leur déplacement au marché pour aller consulter pour elles ou pour leurs enfants » [Salem, 1998].

Même si le poste de Mampatim a un taux d'utilisation (37 %) supérieur au taux moyen des deux postes de santé, il n'en demeure pas moins qu'il est faiblement utilisé.

Au demeurant, nous constatons une variation du taux d'utilisation des postes de santé. Sans compter qu'aucun d'entre eux n'a guère un taux proche de la norme de l'OMS. Cela signifie tout simplement que ces structures sanitaires sont sous-utilisées.

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