I.2.3.2- L'accès à
l'électricité
De l'ensemble de notre zone d'étude, seul le chef-lieu
de la Communauté Rurale, à savoir le village de Mampatim, est
alimenté en courant discontinu à partir d'un groupe
électrogène de la Société Nationale
d'Electricité (SENELEC). Là encore, des dysfonctionnements sont
observés au niveau de la distribution de l'électricité.
Lors de notre passage, aucune concession n'était encore branchée
sur le réseau électrique.
La plupart des ménages de la Communauté Rurale
de Mampatim utilisent la lampe à pétrole ou la lampe à gaz
comme mode d'éclairage. Cependant, quelques particuliers aisés
disposent de panneaux solaires pour leur propre besoin.
Par ailleurs, le poste de santé de Mampatim s'est
octroyé récemment d'un groupe électrogène, alors
que celui d'Anambé est approvisionné en courant continu par la
Société de Développement Agricole et Industrielle
(SODAGRI).
A l'analyse, les besoins en électricité sont
loin d'être satisfaisants dans la Communauté Rurale de Mampatim.
Pour le développement des activités économiques ou la
conservation de certaines denrées alimentaires comme le poisson, les
populations aspirent de plus en plus à l'électrification.
I.2.3.3- L'accès à l'eau potable
« Le droit pour chaque être humain de disposer de
l'eau pour son usage personnel et domestique en quantité suffisante et
de qualité acceptable, à laquelle il peut facilement
accéder » [OMS, 2001], a été reconnu comme droit
fondamental en 2002 par les Nations Unies. Selon les directives de l'OMS une
personne a besoin de 20 litres d'eau/jour pour assurer son bien-être et
sa bonne santé.
Afin de satisfaire les besoins en eau de la population, trois
forages ont été implantés dans les villages de Mampatim,
Saré Pathé Bouya et Diankacounda Oguel et une centaine de puits
hydraulique dans tout l'espace communautaire de Mampatim. Ces infrastructures
ont été
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réalisées par le Conseil Rural avec l'appui de
l'Etat et des Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Malgré ces efforts consentis, l'accès à
l'eau potable demeure problématique pour les populations. En effet, la
majorité de la population de Mampatim s'approvisionne à partir de
puits traditionnels. D'après les résultats de nos enquêtes,
97,8 % des ménages de notre échantillon utilisent l'eau des puits
aménagés dans les concessions. Une faible proportion (2,2 %)
utilise le puits hydraulique.
Ces difficultés peuvent-être liées
à plusieurs facteurs : l'absence de bornes fontaines, la mauvaise
gestion des forages motorisés, le non fonctionnement de la plupart des
puits hydrauliques et un réseau de branchement d'adduction d'eau
limité. L'extension de ce réseau permettrait d'alléger les
corvées des femmes à qui revient la charge de puiser de l'eau
quotidiennement au prix d'un effort considérable.
Le puits reste alors le moyen privilégié
d'approvisionnement en eau dans la Communauté Rurale de Mampatim. Comme
l'atteste l'Enquête Sénégalaise Auprès des
Ménages (ESAM II) : « la région de Kolda est la moins nantie
en robinets avec un taux d'utilisation de 2,7 % contre 95,2 % des
ménages s'approvisionnant au niveau des puits » [ANDS, 2004].
L'existence des puits traditionnels dans la
quasi-totalité des concessions est favorisée par la nappe
phréatique peu profonde, variant entre 15 à 20 m. Cependant, la
nature des sols rend parfois difficile l'exploitation de ces puits. Les sols
sablo-argileux, peu profonds, subissent une percolation et s'assèchent
souvent en saison sèche, alors que les sols hydromorphes (argileux),
très fertiles que l'on rencontre au niveau des bas-fonds [GERAD, 2004],
regorgent d'eau en saison pluvieuse et voient leur volume d'eau diminué
en période non pluvieuse.
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