I.2.3- L'accès aux services sociaux de base
Le développement d'un pays passe par une bonne
accessibilité des populations aux services répondant à
leur besoin. L'éducation, l'eau potable et l'électricité
font partie de ces besoins essentiels à la bonne marche de la
société. De ce fait, nous tenterons de voir si ces besoins sont
satisfaits dans la Communauté Rurale de Mampatim.
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I.2.3.1- L'accès à l'éducation
Selon l'Inspection Départementale de l'Education
Nationale (IDEN) de Kolda, la carte scolaire de la Communauté Rurale de
Mampatim s'est nettement améliorée de 1990 à 2002. Elle
est passée de neuf (9) à vingt-six (26) établissements qui
regroupent prés de soixante quinze (75) classes dont vingt-trois (23)
sont construites en abri provisoire. On note également la
création d'un Collège d'Enseignement Moyen (CEM) dans le village
de Mampatim.
Malgré ces statistiques encourageantes, le secteur de
l'éducation connait des difficultés structurelles. Sur les
vingt-six (26) établissements, deux (2) seulement ont un cycle complet
de six (6) classes : Anambé et Mampatim. Toutes les autres écoles
ont un cycle incomplet. Plus grave, des écoles créées il y
a plus de vingt (20) ans ne dépassent pas trois (3) voire quatre (4)
classes. Nous avons l'exemple de Thiéoulé, créée en
1987 et qui compte trois (3) classes.
Ces dysfonctionnements entrainent des perturbations dans le
cursus scolaire des élèves. Certains d'entre eux, faute de
moyens, sont contraints d'abandonner les études car ne pouvant pas se
déplacer vers des localités offrant une formation
complète. De plus, l'enclavement des écoles fait que certains
enseignants sont réticents à rejoindre leur poste, causant le
découragement des parents d'élèves.
Il faut ajouter que les efforts consentis dans le
système éducatif sont inégalement répartis entre le
milieu urbain et le milieu rural. Selon les estimations de la Banque Mondiale,
« le coût par élève dans les zones rurales est
d'environ 28.000 FCFA par an, contre 47.000 FCFA dépensés par le
Gouvernement par élève urbain » [MEF, 2006].
Ces problèmes peuvent réduire les performances
en termes de résultats scolaires et influer négativement sur le
niveau d'instruction de la population.
Le tableau suivant prouve la faiblesse du niveau d'instruction
des chefs de ménages des villages enquêtés : 42% n'ont
reçu aucune formation. Pour ceux qui ont fréquenté
l'école française (25 %), seulement 1% ont atteint le niveau
supérieur.
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Tableau 7 : Niveau d'instruction des chefs de
ménage
Niveau
d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
117
|
42%
|
Elémentaire
|
45
|
16%
|
Secondaire
|
21
|
8%
|
Supérieur
|
3
|
1%
|
Alphabétisé
|
45
|
16%
|
Coranique
|
46
|
17%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Le niveau d'instruction des femmes est aussi bas que celui des
hommes. La lecture du tableau 8 montre que 67 % des femmes de notre
échantillon n'ont bénéficié d'aucune formation.
Seulement une poignée d'entre elles (12%) a fréquenté
l'école française.
Le faible niveau d'instruction des femmes de la
Communauté Rurale de Mampatim n'est pas une exception au regard de la
moyenne nationale. Selon l'EDS-IV, la proportion de femmes n'ayant reçu
aucune instruction formelle est nettement plus élevée que celle
des hommes (60 % contre 43 %).
Tableau 8 : Niveau d'instruction des
femmes
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
168
|
61%
|
Elémentaire
|
31
|
11%
|
Secondaire
|
4
|
1%
|
Alphabétisé
|
49
|
18%
|
Coranique
|
25
|
9%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Les mariages précoces, pratiques très
répandues dans la région de Kolda, demeurent le principal
obstacle de l'accès des femmes à l'éducation. Cependant,
l'alphabétisation en langue nationale pourrait être une
alternative pour élever le niveau d'instruction des femmes de la
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Communauté Rurale de Mampatim mais également
permettre à la population féminine de mieux
bénéficier des projets surtout ceux intervenant dans le domaine
de la santé.
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