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La traduction des constructions interrogatives

( Télécharger le fichier original )
par El Mostafa FTOUH
Université Moulay Slimane - Master langues, informatique et traduction 2010
  

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Conclusion du chapitre

Malgré les différences entres les langues, la linguistique, en temps que science, essaie de mettre en relief tout ce qui différencie les langues.

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En effet, les propriétés différentielles sont l'ensemble des traits phonologique, morphologique, syntaxique et sémantique qui distinguent une langue d'une autre. La traduction du français vers l'arabe pose différents problèmes liés aux divergences syntaxiques. La traduction de l'interrogation fait ressortir avec clarté la différence entre ces deux langues aussi bien sur le plan syntaxique que sur les plans sémantique et pragmatique.

Pour remédier aux différents problèmes qui sous-tendent la traduction entre les deux langues, le traducteur fait appel aux deux procédés essentiels de la traduction à savoir la transformation et la modulation. Ainsi, le traducteur traduit en pronominaux interrogatifs arabes la majorité des éléments interrogatifs de la langue française. Ce choix dépend des structures syntaxiques de la langue arabe qui ne permettent pas par exemple une inversion de sujet pour exprimer une interrogation. De ce qui vient d'être dit, nous pouvons conclure que la langue arabe tend à utiliser les pronominaux interrogatifs plus que d'autres éléments ou manières interrogatives.

En effet, la traduction de l'interrogation de la langue française vers la langue arabe n'est pas soumise à la condition de fidélité syntaxique, puisque le changement de type d'interrogation n'influe ni sur le contenu de l'interrogation, ni sur sa charge sémantique, ni sur le but pour lequel elle a été posée. Peu importe le type de l'interrogation, l'essentiel est de produire une interrogation qui transmet le même message que celle d'origine.

Alors, la traduction de la structure syntaxique interrogative est un procédé qui demande au traducteur d'être très attentif quant aux divergences entre les langues. Et ceci, pour que le texte cible revêtisse un aspect d'originalité et surtout pour éviter les interférences et le solécisme

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auxquels peut mener une traduction qui ne respecte pas les propriétés syntaxiques de la langue cible.

III.3. Traduction, sémantique et pragmatique Introduction

L'interprétation sémantique est la première phase du travail du traducteur, parce que la traduction consiste d'abord à comprendre le message. En effet, le traducteur doit saisir le sens de la façon la plus exacte et la plus complète avant de le transférer vers la langue cible. Cependant, cette tâche n'est pas d'une telle simplicité, vu les divergences d'ordre linguistique et culturel entre les langues : la langue est un polysystème très complexe fait de différents niveaux stylistique, grammatical, sémantique, etc. ces éléments font l'objet des divergences entre les langues et font de la traduction une tâche complexe qui demande au traducteur des connaissances linguistique et culturelle étendues afin de produire un travail qui tend plutôt vers l'originalité.

Mounin relève l'importance du fait de comprendre les mots dans leurs sphères culturelles en invoquant l'idée de Nida qui pense que « les mots ne peuvent pas être compris correctement séparés des phénomènes culturels localisés dont ils sont les symboles 77». L'appartenance des deux langues objet du travail, notamment le français et l'arabe, à des sphères historico-culturelles différentes, oblige à traduire par équivalents car les mots sont mieux compris dans leur univers culturels.

L'histoire de Samarcande se déroule dans un espace appartenant à la sphère perso-musulmane, à la lecture de la version traduite, le lecteur a l'impression de lire une version originale. De ce fait, l'interprétation

77 Mounin, G., 1963, Les problèmes théoriques de la traduction, Paris, Gallimard. (Nida. E.A., 1945, « Linguistics and technilogy in translation problem ». Word, N° 2. P 207).

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sémantique n'a pas fait un grand obstacle au traducteur puisque la religion musulmane lie les deux cultures perse et arabe. Le traducteur ne s'est pas contenté uniquement d'être fidèle au sens propre du texte, mais il a enrichie le texte par l'emploi d'un lexique plus expressif et plus spécifique à la langue et à la culture arabe.

Sur le plan lexical et sémantique, nous allons étudier, des phénomènes linguistiques qui sont liés à la traduction mais ils ne sont pas liés étroitement à l'interrogation, ils peuvent figurer dans d'autres structures outre l'interrogation. Et ceci va être étalé sur un volet lexical, sémantique et pragmatique.

III. 3. 1 Sur le plan lexical et sémantique

Il est très difficile, sinon impossible, d'établir des équivalences

lexicales sans avoir recours à l'analyse sémantique. Etant donné que le contenu sémantique des mots est analysable en traits sémantiques ou sèmes78, il faut d'abord identifier les sèmes dont le contenu sémantique se compose79. Ce n'est que de cette façon qu'on peut déterminer le sens d'une expression et qu'on peut vérifier si l'expression choisie comme équivalent a le même sens dans l'autre langue et présente les mêmes propriétés sémantiques requises. C'est donc dans l'analyse sémantique qu'il faut chercher la solution des problèmes relatifs à l'équivalence.

Lors du processus de la traduction, l'interprétation sémantique ne peut être faite en dépendance du choix lexical. Ce n'est qu'à travers le

78 Le sème est un "trait distinctif de la substance du signifié d'un signe (au niveau du morphème), et relativement à un ensemble donné de signes".

Pottier, B., 1974, Linguistique générale. Théorie et description, Paris, Klincksieck, p. 330

79 Ostrá, R., 1975, Structure onomasiologique du travail en français, Université Brunensis, Opéra. P. 191.

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lexique que se tisse le sens de l'énoncé, ainsi l'analyse sémantique se fait grâce à l'analyse lexicale. En effet, l'analyse sémantique minutieuse permet de cerner le sens de l'expression à traduire et de s'assurer d'avoir bien choisi les termes équivalents.

Sur le plan lexical, un léger décalage peut être remarqué entre les deux versions : cela se manifeste par des rajouts dans la version arabe. Ces mots introduits contribuent en effet à interpréter et à cerner le sens global du texte. Ces rajouts détectés ne peuvent pas être justifiés par les contraintes linguistiques, mais ils pourraient être expliqués par la simple volonté du traducteur qui s'est simplement permis quelques libres interprétations et par l'ajout de quelques adjectifs qualificatifs en pensant qu'il enrichirait le texte arabe.

Le texte arabe est caractérisé par l'ajout entre autres de locution interjective, de locution interrogative ou de mots, et ce dans le but de préciser le sens du message original, comme l'illustrent les exemples (1), (2) et (3), respectivement. En outre, le nombre de ces ajouts reste limité, par souci de fidélité au texte.

1) Comment ai-je pu ne pas reconnaître Omar, fils d'Ibrahim Khayyâm de Nichapour?

ÑæÈÇÓíä äã ãÇíÎáÇ ãíåÇÑÈÅ äÈ ÑãÚ ÑÚ áÇ äßã íß !ááå Çí

2) Combien de nuits le destin leur a-t-il accordées ?

ìÑÊ Çí

3) Fuir trahir déjà attendre encore, prier ?

ÑÏÞáÇ Çãåá ÍÇÊ Éáíá ãß

äæÚÏíæ äæáÕí ÑÇÙäáÇ äæáíØí ÉäÇíÎáÇ äæáÌÚÊÓí äæÑí

Les ajouts dans le texte cible pourraient être détectés lorsqu'il s'agit de la traduction de quelques expressions métaphoriques par des expressions métaphoriques aussi mais avec des charges sémantiques différentes, comme le montre l'exemple (4) : dans le texte source, le sujet du verbe

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?être comblé? a le trait sémique [+concret], alors qu'en texte cible le sujet du verbe ?ÑãÛÊ : tagmura? a la trait sémique [+liquide].

4) Khayyam devrait être comblé- un amant peut-il espérer plus tendre agression ?

ãæÌåáÇ ÇÐå äã ÞÑÇ æÌÑí ä ÞÔÇÚ ÚÓæ í ?? -ÑãÚ ÉÍÑáÇ ÑãÛÊ ä íÛÈäí äÇß

Il convient également de faire part de quelques pertes qui surviennent immanquablement, surtout au niveau lexical, mais ce ne serait pas sans répercussions sur la charge sémantique de l'énoncé (cf. (5)). En effet, les rajouts ou les abandons dépendent des fois de la volonté du traducteur. Ainsi, la traduction de l'exemple (5) montre la négligence du mot qui réfère dans le texte source à Dieu : dans le contexte de l'histoire, le cadi Abou Taher accuse Omar Elkhayyam de toucher à la divinité sacrée de dieu en produisant des quatrains profanes et d'une telle impiété. Le traducteur a négligé le mot ?seigneur? dans la version traduite, ceci reste un peu ambigu : est-ce par un respect religieux relatif au lecteur ou c'est un choix stylistique ?

5) Serais-tu ivre, Seigneur ?

ÇäÇæÔä Êäß ??

Sur le plan sémantique, le traducteur tend surtout à donner une autonomie au texte arabe par le biais d'usage d'équivalents en langue cible. Il tend, à plusieurs reprises, de traduire le texte en lui donnant une valeur ajoutée au moyen de procédés d'enrichissement linguistique qu'offre la langue arabe, comme le montrent les exemples suivants :

6) As-tu encore ton voile ?

ßÈÇÞäÈ äíÙÊÍÊ ÊáÒ Çã

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7) N'est-il pas vrai que tu as lu sept fois à Ispahan un volumineux ouvrage d'Ibn-Sina , et que, de retour à Nichapour, tu l'as reproduit mot à mot, de mémoire ?

åÊáÞä ßäÇ æ ÇäíÓ äÈáÇ ÇãÎÖ ÇÏáÌã ÊÇÑã ÚÈÓ äÇåÕ í ÊÑÞ ßä ÇÍíÍÕ Óíá

ÉÑßÇÐáÇ äã Éãáß Éãáß ÑæÈÇÓíä ìáÅ ßÊÏæÚ ìÏá

Le traducteur a utilisé par exemple [niqâb] qui a des traits sémiques supplémentaires plus spécifiques que le terme français ?voile? (cf. (6)). Le voile étant un terme plus vague quant à sa référence en langue française, du fait qu'il désigne ce qui couvre aussi bien le visage que le corps, et il est souvent utilisé pour référer au [hijab] dans la religion musulmane. Dans la communauté arabe, le terme arabe [niqab] désigne un tissu qui couvre le visage en ne laissant paraître que les yeux. De même, le terme ?ouvrage? traduit vers l'arabe par ?muúallad? illustre cet aspect plus spécifique du terme arabe (cf. (7)), ce mot indique un livre dont la couverture est faite de cuire, c'est-à-dire un sème différentiel qui spécifie plus le sémème ?ouvrage?. Ce qui veut dire que les termes voile et ouvrage n'équivalent que partiellement aux termes [niqab et muúallad].

Autrement-dit, l'aspect religieux, quelques fois absent dans le texte français, est omniprésent dans le texte arabe. Le traducteur a tendance à donner, en cherchant les traits sémiques les plus spécifiques, l'équivalent adéquat et convenable.

Dans le même sens, le lexème ?destin?, qui a été traduit par [qadar], signifie en langue française un ensemble d'événements soumis au hasard ou à la fatalité..., et qui compose la vie d'un être humain80, alors que le mot [qadar] a une aura religieuse dans la culture musulmane, du fait qu'il est lié à la volonté divine et qu'il constitue un des cinq piliers fondamentaux auxquels doit croire tout musulman(cf. (9)), on peut dire de

80 Rey. A., 1988, Le Micro Robert, Dictionnaire, Paris : (entrée : destin), P. 360. .

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même pour les mots ?låid? et ?la fête? dans l'exemple (8). Cette charge sémantique est absente dans le texte source. Ceci évoque encore une fois le problème d'équivalence lorsqu'il s'agit de deux langues culturellement différentes.

8) Ne souhaite-t-on pas d'habitude que le jeune s'achève, que vienne le jour de la fête ?

ÏíÚáÇ ãæí ãæÏÞæ ãÇíÕáÇ ÁÇÖÞäÇ ÉÏÇÚáÇ í ÓÇäáÇ íäãÊí áÇ

9) Combien de nuits le destin leur a-t-il accordées ?

ìÑÊ Çí ÑÏÞáÇ Çãåá ÍÇÊ Éáíá ãß Les choix lexicaux pertinents du traducteur émanent d'une volonté à produire un texte qui revêt un caractère original et qui respecte le génie de la langue cible.

III. 3. 2 Sur le plan pragmatique

Comme nous l'avons signalé précédemment, la question n'est pas toujours liée à la demande d'information. Elle peut acquérir des fins pragmatiques par interprétation inférentielle, et être investie pour d'autres valeurs illocutoires outre la demande de l'information81.

Les interrogations modalisées par les verbes ?pouvoir et devoir? sont dites des questions mandes82. Ils sont souvent utilisés dans des structures interrogatives de type : ?vouloir /pouvoir+ P ?? et qui sont susceptibles de recevoir une lecture par inférence. Ce type de question exprime une désirabilité déguisée de la part de l'énonciateur envers son interlocuteur pour qu'il se comporte d'une telle manière.

81 Taifi. M., 2000, sémantique linguistique, référence, prédication et modalité, SFR, sciences du langage, publication de la faculté des lettres et des sciences humaines, Fes. PP. 211-215.

82 Ibid, PP. 211-212.

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L'interrogation n'est pas forcément liée à la demande d'information. Ainsi le locuteur (Omar Elkhayyam), dans l'exemple (10), fait une requête à sa bien-aimée. Il lui demande implicitement de rester auprès de lui et non si elle a la possibilité de rester chez sa cousine à Samarcande. Cette requête doit être appréciée par l'interlocuteur (la belle poétesse) par un raisonnement inférentiel, sinon, la réponse de la femme ne peut être comprise comme refus lorsqu'elle répond : ? j'ai ma place à la cour.?, ceci explique l'intension du locuteur de ce que sa bien aimée agisse d'une telle sorte et non pas de répondre à sa question. En outre, l'interrogation dans l'énoncé (11) est une question modalisée par le verbe vouloir. Le locuteur y exprime ce qu'il a voulu insinuer dans l'interrogation précédente où il invite sa bien- aimée à partager sa vie. La réponse de la femme illustre son refus permanent : ?Partager ta vie ? Il n'y a rien à partager?.

10) Ne pourrais-tu rester chez ta cousine à Samarcande ?

ÏäÞÑãÓ í ßÊÈíÑÞ ÏäÚ ÁÇÞÈáÇ ßÑæÏÞã í Óíá

11) Ne voudrais-tu pas partager ma vie ?

íÔíÚ íÊÑØÇÔã í äíÈÑÛÊ áÇ

En outre, la traduction arabe satisfait le vouloir dire de l'auteur, mais il y a une tendance au niveau syntaxique à substituer, pour raisons stylistiques les verbes modaux par des substantifs comme le cas du verbe pouvoir, ainsi que pour d'autres verbes comme le montre le tableau suivant :

Verbe

Substantif

pourrais

ÑæÏÞã

rester

ÁÇÞÈáÇ

partager

É ÑØÇÔã

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La question rhétorique est une figure de style très fréquente dans les textes littéraires. Elle est très répandue dans les deux textes objet de notre étude, i.e. source et cible, étant donné que le texte de Samarcande appartient à ce courant littéraire.

Une question rhétorique est une question dont la réponse est évidente et qui «prétend forcer le destinataire à reconnaître explicitement ou non, ce que le locuteur tient pour vrai»83. En effet, la question rhétorique est utilisée non seulement pour des mesures stylistiques, mais aussi pour des fins pragmatiques. L'exemple (12) en est la parfaite illustration. Il s'agit en fait d'une ironie où le locuteur, le Cadi Abou Taher, reproche à Omar Elkhayyam d'avoir produit des quatrains plein de piété et de dévotion. L'adverbe interrogatif ?comment? n'est utilisé ni pour se demander de la cause ni pour la manière. La modalisation de l'énoncé est exprimée par le verbe pouvoir en langue française et par son équivalent en arabe le verbe ?amkana?, la traduction n'a pas infecté le sens pragmatique de l'énoncé vu que la langue arabe comme la langue française permet ce type d'interprétation.

12) Comment ai-je pu ne pas connaître celui qui a composé ce robaï si plein de piété et de dévotion :

°ÚÑæáÇ æ ìæÞÊáÇÈ ÉÌÖÇäáÇ ÉíÚÇÈÑáÇ åÐå ãÖä äã ÑÚ áÇ äßã íß

L'interrogatoire est parmi les discours où l'interrogation est très utilisée, le locuteur demande souvent à l'accusé la confirmation ou l'infirmation de ce qu'on lui reproche. Le corpus, objet de notre étude, illustre ce type d'interrogations quant à l'usage d'interrogations indirectes. Des interrogations qui ne sont en réalité que des reproches auxquelles

83 Anscombre, et all., 1977, L'argumentation dans la langue, Bruxelles, Pierre Mardaga, P. 28.

l'accusé (Omar Elkhayyam) doit répondre pour confirmer ou infirmer ces accusations. En fait, les énoncés (13), (14) et (15) en sont l'exemple : il s'agit des accusations sous forme d'interrogations envers l'accusé Omar Elkhayyam auxquelles il devait se défendre devant le juge.

13) On t'a entendu dire : « je me rends parfois dans les mosquées où l'ombre est propice au sommeil. »

"

ãæäáá ÊÇæã áÙáÇ ËíÍ ÏÌÇÓãáÇ ìáÅ ÇäÇíÍ ÈåÐ

" :

áæÞÊ ÊÚãÓ ÏÞá -

14)

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Ce ne sont pas seulement tes exploits qui se transmettent de bouche en bouche, de bien curieux quatrains te sont attribués.

ÉÈíÑÛáÇ ÊÇíÚÇÈÑáÇ äã ÇÑíËß ßíáÅ äæÈÓäí ÓÇäáÇ ÑΠìáÅ ã äã ÉáÞÇäÊãáÇ ?? ÇåÏÍæ ßÑËÂã ÊÓíá

15) On m'a rapporté des paroles d'une telle impiété que de les citer, je me sentirais aussi coupable que celui qui les a proférés.

ÇåáÆÇÞ ÈäÐ áËÇãí íÈäÐ äÈ ÊÑÚÔá ÇåÊÑßÐ æá ÑßáÇ äã áÇæÞ íáÅ Êíãä ÏÞ

Ce sont des interrogations-reproches qui, pour être interprétés comme des interrogations totales, nécessitent un raisonnement par inférence. Cependant, ces interrogations ne satisfont pas les conditions syntaxiques de l'interrogation directe ou indirecte: elles ne sont ni marquées par un point d'interrogation à l'instar des interrogations directes, ni introduites, à l'instar des interrogations indirectes, par des propositions principales interrogatives contenant des verbes introducteurs à sens interrogatifs (demander, s'interroger, savoir, etc.). Alors où pourrions-nous classer ce genre d'interrogations ? Elles peuvent être classées dans la catégorie des interrogations indirectes totales exigeant un raisonnement par inférence, puisqu'elles ne se terminent pas par un point d'interrogation. Le questionné est sensé répondre même si cette question lui est adressée implicitement.

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En effet, vu l'absence des conditions syntaxiques relatives aux interrogations directes et indirectes, nous sommes invités à les reformuler de la manière qui satisfait ces conditions. L'interrogation (13) pourrait être reformulée de la manière suivante (cf. (16)).

16) Je te demande si tu as dis : « je me rends parfois dans les mosquées où l'ombre est propice au sommeil. ».

Ou bien par l'introduction d'un introducteur interrogatif pour que celle-ci devient une interrogation directe (cf. (17)).

17) Est-ce que tu as dit: « je me rends parfois dans les mosquées où l'ombre est propice au sommeil » ?

Les deux autres interrogations (14) et (15) peuvent être reformulées de la manière suivante pour devenir des interrogations indirectes totales répondant à toutes les conditions de celles-ci en y introduisant une proposition principale interrogative, ainsi l'interrogation (14) devient (17) et l'interrogation (15) devient (18):

17 ) Ce ne sont pas seulement tes exploits qui se transmettent de bouche en bouche, je te demande si de bien curieux quatrains t'appartiennent.

.ÑΠìáÅ ã äã ÉáÞÇäÊãáÇ ?? ÇåÏÍæ ßÑËÂã ÊÓíá

.ÉÈíÑÛáÇ ÊÇíÚÇÈÑáÇ äã ßíáÇ ÓÇäáÇ åÈÓäíÇã ÇÍíÍÕ äÇß äÇ ßáÇÓÇ

18) Je veux savoir si les paroles qu'on m'a rapporté, qui sont d'une telle impiété et que de les citer, je me sentirais aussi coupable que celui qui les a proférés, sont vrais.

íá íãä Çã ÇÍíÍÕ äÇß äÇ ÑÚÇ äÇ ÏíÑÇ

. ÇåáÆÇÞ ÈäÐ áËÇãí íÈäÐ äÈ ÊÑÚÔá ÇåÊÑßÐ æá íÊáÇ ÑßáÇ áÇæÞ äã

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La visée et l'intension pragmatique de l'interrogation n'ont été altérées ni lors du passage du côté lexical ni du côté sémantique du français vers l'arabe. Ceci est dû d'une part, aux propriétés linguistiques communes aux deux langues permettant ce genre d'interrogations, et d'autre part à l'interlocuteur qui perçoit l'interrogation comme une demande nécessitant une réponse et non comme une simple assertion décrivant un état de chose.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon