Conclusion du chapitre
La langue arabe comme la langue française
présente différents types d'interrogations i.e. l'interrogation
totale et partielle, directe et indirecte et l'interrogation modalisée
et non modalisée. La langue française dispose de plusieurs
introducteurs interrogatifs : les déterminants interrogatifs, les
adverbes interrogatifs, les pronoms interrogatifs et les interrogations
introduites par ?est-ce que?. C'est-à-dire qu'il y a une
diversité d'introducteurs interrogatifs. La langue arabe ne dispose que
de deux types d'introducteurs : les adverbiaux et les pronominaux, et il y a
des linguistes qui n'en font aucun classement, et se contente de les nommer
tous des particules interrogatives. Ces particules comme nous les avons
montrées, ont des charges sémantiques diverses suivant
l'intension du locuteur.
La modalité prescriptive est garantie par l'ensemble
des verbes modaux, dont le rôle est d'atténuer le discours et
d'assigner une prescription par inférence. Ces verbes expriment des
actes sollicités par le locuteur pour qu'il en soit
bénéficiaire. Cette notion d'acte a été
définit par A. Berrandonner comme inséparable de la notion de
geste, parler pour lui c'est donc le contraire d'agir. Si pour Austin dire
c'est faire, A. Berrandonner, lui, pense que « dire c'est ne rien
faire » où la signification première de la phrase est
purement représentative54. La notion Austinienne cesse
d'être valable pour A. Berrandonner, c'est que les verbes performatifs ne
servent pas à accomplir l'acte performatif, mais ils
53 Cervoni.J., 1988, L'énonciation :
Linguistique nouvelle, Paris, PUF. P. 69.
54 Ibid. P. 113.
servent à substituer la parole à l'action. Cette
action est sous-entendue dans les énoncés modalisés par
des verbes modaux.
La langue arabe comme la langue française
présente ce phénomène pragmatique comme un fait
linguistique très récurrent.
65
III. Analyse contrastive de l'interrogation en
français et en arabe
Introduction
Tous les grands ouvrages de la littérature et de la
linguistique n'ont pu être connus, étudiés, et
mondialisés que grâce à la traduction. De même, les
grands écrivains sont connus et leurs travaux ont marqué
l'histoire grâce à la traduction.
La traduction littéraire garde toujours une position
non négligeable dans le champ de la traduction en général.
Elle concerne les romans, les poèmes et autres genres
littéraires.
En effet, la traduction littéraire demande des
aptitudes en stylistique, une bonne imagination et des connaissances
culturelles et linguistiques étendues. Il s'agit de reproduire l'effet
intégral du texte original chez le lecteur en langue d'arrivée.
La traduction doit être aussi aisée à lire, et susciter les
mêmes émotions que le texte original, suivant l'adage de
Cervantès : « ne rien mettre, ne rien omettre ».
La traduction est donc un contact de langues : le traducteur
doit disposer de deux langues. Ce qui rend cette tâche un fait de
bilinguisme. Mais le bilinguisme peut mener à l'interférence : un
énoncé, tel ?un simple soldat? peut être traduit
ou transféré en langue anglaise en ?a simple soldier? au
lieu de la forme anglaise existante ?a private?. Ce qui veut dire
qu'il y a souvent une influence de la langue source sur la langue cible. Cette
influence est décelée à travers les interférences
qui sont considérées comme des erreurs ou fautes de
traduction55. Cependant, il faut distinguer entre deux types de
bilinguisme, comme l'ont remarqué A.
66
55 Jules Alfred Bréal, M., 1897, Essai de
sémantique, Paris, Hachette, P. 173
67
Meiller et A. Sauvageot, à savoir le
bilinguisme ordinaire qui mène aux interférences et « le
bilinguisme des hommes cultivés »56.
La question qui se pose est celle de savoir jusqu'à
quel point, deux structures en contact peuvent être maintenues intactes,
et dans quelle mesure l'une influera sur l'autre.
Si nous admettons par principe que l'opération
traduisante est un fait à double volets (deux langues), ce
procédé ne peut être fait sans le contact entre ces deux
volets. Mounin a décelé la problématique des
différences de propriétés linguistiques entre les langues,
et conclue que l'activité traduisante pose à la linguistique
contemporaine un problème d'ordre théorique : « si on
accepte les thèses courantes sur les structures des lexiques, des
morphologies et des syntaxes, on aboutit à professer que la traduction
devrait être impossible. »57. Or, l'existence des
traducteurs est incontestable, ils produisent et nous nous servons de leurs
productions. C'est pourquoi cette opinion d'impossibilité de traduction
ne peut pas avoir une influence sur l'existence effective de la traduction. En
effet, l'activité traduisante n'est jamais absente de la linguistique :
R. Jakobson stipule qu'il n'y a pas de comparaison possible entre deux langues,
sans recours à des opérations constantes de la
traduction58.
La possibilité pratique de la traduction trouve son
appui dans l'existence des universaux : cosmogonique, psychologique,
écologique, biologique, etc. l'hypothèse que les universaux
existent facilite la tâche aux traducteurs59.
56 Meillet, A. et Sauvaged. A., 1934,
Conférences de l'institut de linguistique II, P. 7-9 et 10-13.
57Mounin, G., 1963, Les problèmes théoriques de la
traduction, Paris, Gallimard, P. 8.
58 Jakobson, R., 1959, Aspects of translation,
MA. Cambridge, Harvard University Press, P. 234.
59 Mounin, G., 1963, Les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, P. 192-233
& 251270.
68
E. Dolet60, donne quelques indices sur la phrase
française, particulièrement dans les traductions qui ne sont pas
calquées sur la langue source, l'essentiel pour lui est d'insister sur
l'intension de l'auteur. Dolet souligne que c'est le sens qui fait la valeur de
la traduction et non la structure. Ce qui veut dire que la sémantique
est prioritaire par rapport à la syntaxe dans le domaine de la
traduction. En effet, éviter le mot à mot dans une traduction
revient à privilégier le sens au dépend de la forme.
III. 1. La traduction et les universaux
linguistiques
Les propriétés différentielles sont
l'ensemble des traits phonologiques, morphologiques, syntaxiques et
sémantiques qui différencient une langue d'une autre. C'est dans
ces distinctions que certains linguistes et traductologues se sont basés
pour affirmer l'impossibilité de la traduction. Mais les thèses
défendant la présence des universaux linguistiques ont
opté pour une impossibilité théorique de la traduction et
pour une possibilité pratique de celle-ci.
Mounin, stipule que la linguistique contemporaine
défend l'impossibilité théorique de la traduction, mais il
montre en même temps les mesures et les limites dans lesquelles
l'opération pratique de la traduction est relativement possible
malgré les différences entre les langues61. La
linguistique en temps que science est constituée d'une analyse qui tend
naturellement à mettre en relief tout ce qui spécifie chaque
langue. En effet, la différence entre les langues est le motif sur
lequel est basée la théorie de l'impossibilité
théorique de la traduction, et d'une possibilité pratique de
celle-ci. Notre travail s'inscrit dans la même perspective.
60 Skupien Dekens Carine., 2009, Traduire pour le
peuple de dieu : La syntaxe française dans la traduction de la bible,
Genève, Librairie Drol, P. 244.
61 Mounin, G., 1963, les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, P. 192.
69
On n'a pas cessé de mettre des réflexions sur la
manière de traduire fidèlement, vu que la traduction a toujours
été considérée comme un fait d'appauvrissement
d'une langue par rapport à une autre. C'est pourquoi les
différences entre les langues font l'objet des études
linguistiques qui étudient les problèmes qui entravent le
processus traductionnel et les mécanismes à utiliser pour faire
passer un texte d'une langue à une autre avec un maximum de
fidélité.
Devant l'impossibilité de la traduction, certains
linguistes, entre autres Mounin, Nida, Aginsky et Serrus, ont traité le
phénomène des universaux et ont montré que toutes les
langues humaines disposent d'un ensemble d'universaux linguistiques qui
facilitent la communication malgré les différences
attestées entre les langues, ce qui donne une légitimité
et une existence à l'opération traduisante. Les universaux
linguistiques sont l'ensemble des traits communs à toutes les langues.
Les premiers universaux sont dits, des cosmogoniques, du moment où
tous les hommes habitent la même planète62.
Les universaux écologiques, quant à eux, sont l'ensemble des
phénomènes qui ont un rapport avec le froid et la chaleur, la
pluie et le vent, la terre et le ciel, le règne animal et le
règne végétal, les divisions du temps, jour et nuit,
parties du jour, mois d'origine lunaire, etc. En fait, les mêmes
phénomènes écologiques ont la même signification
référentielle de base, et les cadres de référence
au monde extérieur sont les mêmes : le froid, le chaud, le vent,
la terre, le ciel, etc.63
Dans le même sens, Martinet parle des universaux
biologiques puisque tous les hommes habitent la même planète et
ont en commun d'être ?homme? avec toutes les analogies physiologiques
et
62 Mounin, G., 1963, les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, P. 196.
63 Ibid. P. 197.
70
psychologiques64. C'est la nature même, selon
Tegner, qui trace les limites du découpage linguistique et, de ce fait,
les langues coïncident65. Enfin, les universaux physiologiques
concernent toutes choses perceptibles par l'être humain, et ils sont les
mêmes en dépit de toutes différence spatio-temporelle. Les
couleurs sont les mêmes partout, mais la nomination diffère selon
les peuples et les langues.
Cependant, existe-t-il des universaux en morphologie, en
syntaxe et en sémantique ? Dans cette perspective, Bernatzik
relève l'opinion de Ch. Serrus qui distingue au moins deux
catégories d'universaux : les états et les procès. Mounin,
quant à lui, dégage deux universaux linguistiques : le nom et le
verbe. Les pronoms, quant à eux, ne font pas l'objet
d'universalité linguistique. Mounin en parle ainsi « lorsque
les Phi-Tang-Yong parlaient d'eux, ils ne disaient pas je ou nous, mais le fils
s'en va, le père veut ça ou ça, ou bien les Yombri ont
peur, les Yombri veulent partir etc. 66» ; l'absence des
pronoms est constatée aussi chez quatre ou cinq groupuscules de quelques
milliers d'individus au fond des montagnes indochinoises et des forêts
brésiliennes ou dans les iles pacifiques, où il y a une absence
totale des pronoms67.
Malgré les différences que présentent les
langues, la masse importante de traits universels est commune à toutes
les langues. En effet, il faut admettre que la possibilité de la
traduction de toute langue en une autre, trouve sa légitimité
dans le cadre des universaux : « première tâche dans un
solipsisme linguistique absolu68. »
64 Martinet, A., 1950, Réflexions sur le
problème de l'opposition verbo-nominale, JdP, N° 1, P. 104
65 Öhman, S., 1953, «
Théories of the linguistic field ». Word,
N° 2, P. 130.
66 Bernatzik, H.A., 1945, Les esprits des feuilles
jaunes, Paris, Plon, P. 166.
67 Mounin, G., 1963, les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, P. 210.
68 Ibid, P. 123.
71
III.2. Traduction et syntaxe Introduction
Correspondant selon Benveniste à l'un des trois
comportements fondamentaux de l'homme, la question est, peut être, l'acte
de langage le plus important pour la communauté parlante69.
L'interrogation est une structure syntaxique qui mérite un arrêt
pour une analyse bien approfondie quant à sa traduction. Et ceci vu les
spécificités différentielles syntaxiques et
sémantiques qu'elle présente entre les langues.
Tout traducteur est obligé, de se vouer à
l'étude différentielle des langues, et cela non seulement dans le
domaine sémantique, mais aussi dans celui des structures grammaticales.
Dans ce sens Mounin pense « (qu') un plan plus externe et
traditionnel, aurait voulu que l'examen de la syntaxe vienne après celui
du lexique. En fait, il n'a pas été possible de trouver une
solution pour les problèmes posés par la syntaxe avant d'avoir
analysé la réponse des universaux, et celle des situations non
linguistiques aux problèmes de traduction »70. Le
langage verbal n'est pas seulement un outil de communication servant à
transmettre un message d'un individu à un autre, il est aussi le moyen
qui reflète la pensée de ces individus, ce langage se compose
fondamentalement de deux éléments à savoir un lexique
sémantiquement structuré et une syntaxe à laquelle
appartiennent certaines propriétés d'aspects71.
En effet, si la traduction existe en dépit de
l'hétérogénéité, quelques fois, radicale des
syntaxes, c'est entre eux que doit exister des universaux
69 Kerbrat-Orecchioni, C., 1991, La question,
Paris, Pul, Abstract du livre.
70 Mounin, G., 1963, les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard. P. 251.
71 Warnant, L., 1982, Structures syntaxiques du
français, Paris, Les Belles Lettres, P. 20.
72
de syntaxe72. Mounin73 présente
l'idée de Nida qui distingue dans toutes les langues du monde, quatre
grandes parties du discours ou classes qui désignent les
objets, les évènements, les abstraits
: modificateurs des deux premières classes et les
relationnels. Les universaux syntaxiques sont de quatre
catégories : les verbes, les noms, les modificateurs et les
conjonctions. Ce sont des catégories que l'on peut trouver dans toutes
les langues malgré leurs différences linguistiques. Ceci explique
la possibilité de la traduction du moment où on a une situation
commune quels que soient l'écart et les différences syntaxiques
entre la langue source et la langue cible. La grammaire ne peut être
dissociée de la syntaxe : les deux étant, au sein du même
texte, étroitement liées et exerçant une influence
mutuelle l'une sur l'autre. A ce niveau, les contrastes entre le
français et l'arabe se manifestent entre autres dans les types
d'interrogation, le temps, l'aspect, l'emploi des éléments
interrogatifs et l'usage des pronoms personnels.
III. 2. 1. La traduction de l'interrogation par
type
Le corpus, extrait du roman Samarcande est
composé de cent
phrases interrogatives tirées des dix premiers
chapitres. Il présente tous les types d'interrogations : totale,
partielle, directe, indirecte, fictive, oratoire, alternative,
délibérative, hypothétique, question-tag, avec inversion
ou sans inversion du sujet...
Après la comparaison des deux corpus, nous avons obtenu
les statistiques illustrées dans les tableaux et les graphiques
ci-dessous :
L'interrogation dans le corpus source
(français)
Type d'interrogation
|
Nombre
|
Pourcentage
|
directe totale
|
31
|
31%
|
72 Mounin, G., 1963, les problèmes
théoriques de la traduction, Paris, Gallimard, P. 252
73 Ibid. P. 255.
directe partielle
|
25
|
25%
|
Indirecte totale
|
4
|
4%
|
Indirecte partielle
|
2
|
2%
|
Fictive (exclamative, injonctive)
|
9
|
9%
|
Oratoire (rhétorique)
|
16
|
16%
|
Alternative (double)
|
4
|
4%
|
délibérative
|
5
|
5%
|
incidente
|
0
|
0%
|
Question-tag
|
1
|
1%
|
hypothétique
|
3
|
3%
|
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives2.png)
35% 31%
25%
30%
25%
20%
15%
10%
0%
5%
fréquence de l'interrogation par type (corpus
français )
4% 2%
9%
16%
4% 5%
0% 1% 3%
Pourcentage
Ce corpus présente tous les types d'interrogations,
à l'exception de l'interrogation incidente. Nous constatons une
prédominance des interrogations directes, i.e. totales et partielles, et
l'interrogation rhétorique (72%). Vient après les autres types
d'interrogations (indirecte totale et partielle, fictive, alternative,
délibérative, question-tag et hypothétique) qui font
ensemble un pourcentage de 28%.
73
L'interrogation dans le corpus arabe
74
Type d'interrogation
|
Nombre
|
Pourcentage
|
directe totale
|
35
|
35%
|
directe partielle
|
27
|
27%
|
Indirecte totale
|
5
|
5%
|
Indirecte partielle
|
3
|
3%
|
Fictive (exclamative, injonctive)
|
5
|
5%
|
Oratoire (rhétorique)
|
15
|
15%
|
Alternative (double)
|
3
|
3%
|
délibérative
|
5
|
5%
|
incidente
|
0
|
0%
|
Question-tag
|
1
|
1%
|
hypothétique
|
3
|
3%
|
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives3.png)
20%
40% 35%
30%
27%
15%
5% 3% 5%
3% 5% 0% 1% 3%
Pourcentage
10%
0%
fréquence de l'interrogation par type (corpus
arabe)
Le tableau ci-dessus présente les statistiques des
interrogations détectées dans le corpus cible. Tous les types
d'interrogation y figurent à l'exception de l'interrogation incidente.
Nous constatons donc une prédominance des interrogatives directes i.e.
totales et partielles, et des interrogatives rhétoriques (77%), suivies
des autres types d'interrogation
75
(indirecte totale et partielle, fictive, alternative,
délibérative, question-tag et hypothétique) qui font
ensemble un pourcentage de 23%.
Comparaison et interprétation
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives4.png)
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
0%
5%
31%
35%
25% 27%
15%
9%
4% 2%
5% 3% 5%
16%
4% 5% 5% 3%
3% 0% 1%
0% 1% 3%
Pourcentage (français) Pourcentage (arabe)
Les pourcentages ne sont pas les mêmes : Certains types
d'interrogations apparaissent avec la même fréquence dans les deux
corpus notamment les questions-tag, les interrogations hypothétiques,
etc. Le pourcentage élevé des interrogations directes vient du
fait qu'elles sont généralement les plus fréquentes
d'usage pour exprimer une demande. La même présence
prépondérante de l'interrogation rhétorique est due au
genre littéraire en usage qui tend à utiliser ce type
d'interrogation selon des choix stylistiques et pragmatiques.
Le pourcentage de types des interrogations qui change entre
les deux corpus français et arabe montre que la traduction de
l'interrogation ne doit pas être faite avec une conservation obligatoire
de sa structure source. En effet, le traducteur garde le droit de changer le
type d'interrogation suivant l'interrogation la plus adéquate pour poser
une interrogation dans la langue cible.
76
Une interrogation directe peut être traduite par une autre
indirecte avec une élision de la proposition principale interrogative et
du point d'interrogation dans l'interrogation arabe:
1) A quoi bon braver le sort, à quoi bon t'attirer
le courroux du prince pour une simple femme, une veuve qui ne t'apporterait en
guise de dot qu'une langue acrée et une réputation douteuse
?
ÏÑÌãá
Ñíãá Ç ÈÖÛ
ßÓä ìáÚ ÑÌÊ ä
äã ìæÏÌáÇ Çã
ÑÏÞáÇ íÏÍÊ
äã ìæÏÌáÇ
Çã
. ÉÈíÑã
ÉÚãÓæ ØíáÓ
äÇÓá ìæÓ
ÉäÆÇÈ äã
ßíáÅ áãÍÊ äá
ÉáãÑ ÉÑãÇ
Une interrogation rhétorique directe en une autre
rhétorique indirecte :
2) Les cuisses d'une vierge, est-ce là le seul
territoire pour lequel il est encore prêt à se battre ?
.åáÌ äã
áÇÊÞáá
ÇÏÚÊÓã áÇÒí
áÇ íÐáÇ
ÏíÍæáÇ
ìãÍáÇ Çãå
ÁÇÑÐÚ ÇÐÎ
äæßí
Une interrogation multiple peut être traduite par
plusieurs interrogations directes indépendantes terminées par des
points d'interrogation, ceci revient aux spécificités de la
langue française qui admet un seul point d'interrogation à la fin
de l'interrogation multiple, alors qu'en arabe le point d'interrogation doit
marquer la fin de toute interrogation au sein de la même phrase
interrogative multiple :
3) Fuir trahir déjà attendre encore, prier
?
äæÚÏíæ
äæáÕí
ÑÇÙäáÇ
äæáíØí
ÉäÇíÎáÇ
äæáÌÚÊÓí
äæÑí
La traduction de l'interrogation du français vers
l'arabe n'est pas soumise à la condition de la fidélité
syntaxique, puisque le changement de type d'interrogation n'influe ni sur le
contenu de l'interrogation ni sur sa charge sémantique ni sur le but
pour lequel elle a été posée. Le traducteur
s'intéresse peu à rendre fidèle toute interrogation du
texte source. L'essentiel est de donner une version qui véhicule le
même message.
77
III. 2. 2. La traduction des mots
interrogatifs
Les morphèmes interrogatifs sont utilisés pour
s'interroger sur la réalité d'un énoncé ou pour
s'interroger sur un constituant bien précis de la phrase interrogative.
Les éléments interrogatifs en arabe sont multiples à
l'instar de la langue française. La différence réside dans
le fait que le français dispose de différentes catégories
d'éléments interrogatifs à savoir les déterminants,
les pronoms et les adverbes interrogatifs. De même, l'interrogation
française peut être construite avec ou sans inversion de sujet, ou
sans introducteur interrogatif. Par contre, l'interrogation en arabe peut
être exprimée de trois manières à savoir des
interrogatives avec ou sans introducteurs interrogatifs ; ceux-ci sont
regroupés dans deux catégories à savoir les pronominaux et
les adverbiaux.
Pour analyser ces traductions, nous avons relevé tous
les éléments interrogatifs relatifs à chaque corpus et
nous avons obtenu les résultats suivants que nous dressons dans le
tableau ci-dessous.
Eléments d'interrogation en
français
|
Nombre
|
pourcentage
|
Eléments interrogatifs arabes
|
Nombre
|
pourcentage
|
Les
déterminants
|
3
|
2,97%
|
Les
pronominaux
|
81
|
75%
|
Les pronoms
|
13
|
12,87%
|
|
|
|
interrogation avec inversion du sujet
|
54
|
53,47%
|
|
|
|
Les adverbes
|
16
|
15,84%
|
Les
adverbiaux
|
16
|
14,82%
|
78
Interrogation
|
15
|
14,85%
|
Interrogation
|
11
|
10,18%
|
sans inversion
|
|
|
sans
|
|
|
du sujet et sans
|
|
|
introducteur
|
|
|
introducteur
|
|
|
interrogatif
|
|
|
Le tableau ci-dessus montre que l'interrogation avec inversion
du sujet dans la version française vient en tête par un
pourcentage qui dépasse 53%, suivie des interrogations avec des pronoms
interrogatifs ?qui, que, quoi, lequel, etc.?, des adverbes
interrogatifs ?pourquoi, quand, comment, où, etc.? et des
interrogations sans inversion de sujet avec un pourcentage de 41%. Nous
remarquons par contre un faible usage des déterminants interrogatifs.
Cependant, en langue arabe, les pronominaux interrogatifs
?hal?, ??a?, ?mâ?,? mâdâ?, etc. sont les plus
fréquents par un pourcentage de
75%. Les interrogations introduites par des interrogatifs
adverbiaux ?kam, ayna, kayfa, etc.? ou celles sans introducteurs
interrogatifs présentent un pourcentage de 25%.
Comparaison et interprétation
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives5.png)
français
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
53,47%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12,87%
|
|
|
|
15,84%
|
|
14,85%
|
|
|
14,82%
|
|
|
|
2,97%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10,18%
|
|
10,00%
pourcentage
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
0,00%
arabe
79
L'analyse contrastive des éléments interrogatifs
français et ceux de la langue arabe montre que la langue
française dispose de six manières pour poser une
interrogation74. En temps que l'arabe ne dispose que de trois
manières d'interroger : les pronominaux, les adverbiaux et les
interrogations sans introducteurs interrogatifs. L'usage fréquent des
pronominaux interrogatifs en langue arabe trouve son explication dans le fait
que le traducteur tend à traduire en pronominaux interrogatifs arabes la
majorité des éléments d'interrogation de la langue
française : il traduit par le biais des pronominaux interrogatifs les
interrogations avec inversion de sujet (cf. (4 et 5)). Ce choix est dû
aux spécificités syntaxiques de la langue arabe qui ne permet pas
une inversion de sujet. Ceci est aussi valable pour les déterminants
interrogatifs (cf. (6)), les pronoms interrogatifs (cf. (7)) et parfois
même les adverbes interrogatifs (cf. (8)).
74 Cinq genres d'éléments interrogatifs
ont été utilisés par l'auteur, sauf
l'élément « est-ce que », qui constitue en lui
seul une classe indépendante.
80
Il est à noter que le corpus français ne
présente aucun cas d'interrogation introduite par
l'élément interrogatif ?est-ce que? jugé lourd et
ancien75.
4) Se rend-il à la taverne, ce soir-là, ou
est-ce le hasard des flâneries qui le porte?
åÊáãÍ
íÊáÇ ??
ÚßÓÊáÇ ÉÏÕ ä
ã ÁÇÓãáÇ ßáÐ
í ÉäÇÍáÇ ìáÅ
ÇÈåÇÐ äÇß ??
5) Sais-tu reconnaitre un ami ?
ÞíÏÕ ìáÅ
ÑÚÊÊ íß
ãáÚÊ
6) Quel royaume a
subsisté, quelle science, quelle loi, quelle vérité ?
ÉÞíÞÍ Éí
äæäÇÞ í ÊãÇÏ
Éßáãã Éí
7) Que restera-t-il demain des
écrits des savants ?
ÁÇãáÚáÇ
áÇãÚ äã ÏÚÈ
ìÞÈí íÐáÇ
Çã
8) Et son parcours millénaire, qui
l'a interrompu, sinon l'arrogance de mon siècle ?
Çä íÑÕÚ
áÕ ÑíÛ ÇåÚØÞ
íÐáÇ Çã
ÉíÑåÏáÇ
åÊáÍÑæ
III. 2. 3. Le point d'interrogation entre le
français et l'arabe
Nous avons compté et comparé le nombre de points
d'interrogations pour voir si le nombre de points d'interrogations
diffère lors de la traduction d'un texte de la langue française
vers la langue arabe. Le tableau suivant illustre ces hypothèses :
|
|
|
Texte (français)
|
source
|
Texte cible (arabe)
|
Pourcentage différentiel
|
Nombre
|
de
|
points
|
98
|
|
100
|
2%
|
75 Grevisse, M., 1993, LE Bon Usage, Paris,
Duculot. P. 605. § 389.
81
d'interrogations
Après la comparaison des résultats obtenus dans
le tableau ci-dessus, nous avons réalisé que le nombre de points
d'interrogations entre le texte de langue française et le texte de
langue arabe diffère. Le nombre de points d'interrogations dans le texte
source est moins que celui du texte cible, il y a une différence qui ne
dépasse pas un pourcentage de 2%.
Comparaison et interprétation
Nombre de points d'interrogations
Texte source (français) Texte cible (arabe) Pourcentage
différentiel
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives6.png)
100
98
2%
Le texte cible présente plus de points d'interrogations
que le texte source. Ceci est dû au choix du traducteur qui tend à
traduire une seule interrogation directe multiple qui se termine par un seul
point d'interrogation, par plusieurs interrogations directes qui se terminent
par des points d'interrogation (cf. (9) et (10)). Cette différence
trouve son explication dans les propriétés syntaxiques de chaque
langue : en français, le point d'interrogation ne se met que vers la fin
de toute la phrase interrogative, même si elle comprend plusieurs
interrogations imbriquées. Alors qu'en langue arabe, le point
d'interrogation doit être mis à la fin de chaque interrogation, au
sein de la même phrase interrogative.
82
9) Est-il le seul à qui le vizir ait glissé
ces mots, ne l'a-t-il pas confondu avec un autre, et pourquoi un rendez-vous
aussi lointain, dans le temps et dans l'espace ?
äÇß
ÇÐÇãáæ ÑÎÂ
äíÈæ åäíÈ
ØáÎí ãáÇ
ÊÇãáßáÇ
ßáÊÈ ÑíÒæáÇ
åíáÅ Óãå
íÐáÇ ÏíÍæáÇ
äæßí
äÇßãáÇæ
äÇãÒáÇ í
ÏÚÈáÇ ÇÐåÈ
ÏÚæã10) Fuir trahir déjà
attendre encore, prier ?
äæÚÏíæ
äæáÕí
ÑÇÙäáÇ
äæáíØí
ÉäÇíÎáÇ
äæáÌÚÊÓí
äæÑíLa structure syntaxique de l'interrogation n'est
donc pas figée : le
traducteur a la possibilité de se comporter envers la
traduction de la structure syntaxique de l'interrogation de la manière
qui lui paraît adéquate : une interrogation directe peut devenir
indirecte, une seule interrogation peut être fragmentée en
plusieurs interrogations, etc. sans que cela n'altère le message de
l'interrogation. Or, cette liberté a certaines limites, car les
différences sémantiques ne permettent pas qu'une interrogation
totale soit traduite en une autre partielle et vice-versa, et à cause de
la diversité des réponses attestées dans les deux types de
constructions.
III. 2. 4. La traduction des pronoms
indéfinis
La traduction des pronoms indéfinis, e.g. ?aucun?,
?nul?, ?autre?, ?autrui?, ?un?, ?certain?, ?chacun?, ?plusieurs?, ?tout?, etc.,
présents dans notre corpus, ne pose aucun problème, vu la
présence de leurs équivalents en langue cible (cf. (11) et (12)),
et ce à l'encontre du pronom indéfini ?on?. L'analyse du
corpus permet de constater que la traduction du pronom indéfini
?on? se fait principalement par l'intermédiaire du passif (cf.
(13)), mais aussi en faisant appel aux pronoms personnels (cf. (14)) quand
?on? désigne une ou plusieurs personnes
déterminées ou indéterminées, ou aux substantifs
(cf. (15)).
11). 83
Es-tu le mécréant que certains
décrivent ?
ãåÖÚÈ
åÕí íÐáÇ
ÞíÏäÒáÇ
äæßÊ
12). L'erreur si je dis que depuis la mort d'Ibn-Sina
nul ne les connaît mieux que toi ?
ßäã ÇÑíÎ
ÇäíÓ äÈÇ ÉÇæ
Ðäã ÇåÑÚí
13). On t'a entendu dire
:...
|
ÏÍ
|
äã Çã
|
åäÅ ÊáÞ
ÇÐÅ ÇÆØÎã
äæß
|
|
|
|
|
|
...: áæÞÊ
ÊÚãÓ ÏÞá -
14). N'est-ce pas celle-ci encore qu'Omar garde à
l'esprit tandis qu'on le mène vers le quartier
d'Asfizar où réside Abou-Taher, le cadi des cadis de Samarcande
?
ÑåÇØ æÈ
ãíÞí ËíÍ
ÑÇÒÓ íÍ ìáÅ
åäæÏæÞí ãåæ
åÓä í ÑãÚ åÑÓ
Çã ÇÖí ?? ÇÐå
Óíáæ ÏäÞÑãÓ
ÉÇÖÞ íÖÇÞ 15) Ne
souhaite-t-on pas d'habitude que le jeune s'achève, que
vienne le jour de la fête ?
ÏíÚáÇ
ãæí ãæÏÞæ
ãÇíÕáÇ
ÁÇÖÞäÇ
ÉÏÇÚáÇ í
ÓÇäáÇ
íäãÊí áÇ
L'analyse des interrogatives traduites illustrent les
différences grammaticales et syntaxiques entre le français et
l'arabe. Notamment la traduction des sujets, celle des personnes et des formes
temporelles. Toutefois, la transformation et la modulation sont les
procédés de traduction les plus utilisées pour
remédier aux différences grammatico-syntaxiques entre les deux
langues.
III. 2.5. La traduction vers le duel
(mutannâ)
Sur le plan verbal, la langue arabe se distingue par la
présence d'un pronom personnel qui réfère à deux
personnes : il s'agit du ?mutannâ?. Le traducteur tend à
le traduire en respectant la référence de la personne (cf. (16)).
Le verbe français ?se rejoignent? est à la
troisième personne du
84
pluriel, traduit en arabe en pronom personnel du duel
(mutannâ) ?talâqayâ :
ÇíÞáÇÊ?. Ce qui montre que la
traduction d'une structure syntaxique n'est pas une opération
mécanique, mais un fait qui ne force pas sur la langue cible ce qu'elle
ne supporte pas. Le traducteur doit être attentif à ce genre de
divergences pour que le texte cible revêt un aspect d'originalité
et qui évite surtout les interférences et le solécisme
76 auxquels peut mener une traduction qui ne respecte pas les
propriétés syntaxiques de la langue cible.
16) Combien crois-tu qu'il y ait dans cette ville,
à cet instant, d'amants qui, comme nous, se rejoignent
?
ÉÙÍááÇ
åÐå íæ
ÉäíÏãáÇ åÐå
í ÇäáËã ßäÙ í
ÇíÞáÇÊ
ÉÞÔÇÚæ
ÞÔÇÚ äã ??
III. 2. 6. L'interrogation entre l'aspect accompli et
inaccompli
L'inversion du sujet avec le verbe est l'un des moyens les
plus utilisés en langue française pour interroger. Cependant, le
verbe manifeste des différences de temps et d'aspects entre la langue
française et arabe. Le verbe français a ses différents
temps soit à l'accompli soit à l'inaccompli. La langue arabe est
dite langue aspectuelle vu qu'elle ne dispose pas de la diversité
temporelle de la langue française, le verbe en langue arabe n'exprime
que des aspects.
L'aspect est un trait grammatical associé au verbe,
indiquant la façon dont le procès ou l'état exprimé
est envisagé du point de vue de son développement. Tous les
verbes au passé dénotent une action achevée du point de
vue de celui qui parle. L'aspect est une manière d'envisager
76 Le solécisme consiste à construire
une syntaxe qui n'existe pas dans la langue cible. ?Emploi fautif,
relativement à la syntaxe, de formes par ailleurs existante?.
Rey. A., 1994, Le Micro Robert, dictionnaire, P.
1196.
85
l'action au moment où elle se produit et pas par
rapport au moment où l'on en parle. En français, tous les temps
simples font la marque de l'aspect inaccompli, alors que les temps
composés sont toujours la marque de l'aspect accompli. Il s'agit d'un
aspect grammatical, car l'aspect dépend alors du temps auquel le verbe
est conjugué.
En langue arabe, la classification est restreinte, le temps du
passé ?al-mâ?î? exprime un aspect accompli, alors
que ?l-mu?âriå? et ?l-?amr? expriment un aspect
inaccompli.
Nous avons essayé, en comparant les deux corpus, de
voir si le passage du français vers l'arabe permet de maintenir les
mêmes aspects de l'interrogation. Le tableau suivant montre les
résultats obtenus après la comparaison des deux corpus.
|
Aspect accompli
|
Aspect inaccompli
|
En langue française
|
59
|
75
|
En langue arabe
|
46
|
88
|
Nous pouvons parler d'un déséquilibre entre
l'aspect dans la langue source et celui dans la langue cible. Le nombre
d'interrogations exprimant un aspect inaccompli, dans le corpus en langue
arabe, est élevé par rapport à celui de la langue source.
Par contre le nombre de celles exprimant l'aspect accompli est inférieur
par rapport à celui de la langue source.
Comparaison et interprétation
![](La-traduction-des-constructions-interrogatives7.png)
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Aspect accompli
59
46
Aspect inaccompli
75
88
En langue française En langue arabe
86
La comparaison de l'aspect dans les deux langues objet du
travail : le français et l'arabe, montre que le traducteur a tenu, dans
certains cas, à ce que l'aspect accompli en français soit rendu
par un aspect accompli dans la langue cible tel que l'illustre l'exemple (17)
où ?as-tu donné? qui est traduite par le verbe accompli
?qaddamta :Êã ÏÞ ?. Or, dans différents
cas, le traducteur n'a pas respecté l'aspect du verbe de la langue
source (cf. (18)), le verbe dans l'exemple ? s'est embarqué ?
dénote un aspect accompli exprimé par le temps du passé
composé est traduit par un verbe exprimant un aspect inaccompli
?yub?ir : jÍÈí? (cf. (19)). Ce choix trouve son
explication dans la présence de la particule de négation
?lam? qui précède le verbe, où l'aspect
inaccompli n'est pas exprimé par le verbe mais par la particule de
négation ?lam? qui exprime un fait du passé mais
inachevé.
Parfois la traduction du verbe vers le même aspect
source ne transmet pas la même charge pragmatique du verbe (cf. (20)).
L'aspect accompli du verbe (serais) est gardé dans le verbe
cible (kunta : Êäß ). Mais si on inverse la
traduction i.e. de l'arabe vers le français, nous pourrions traduire en
: ?étais-tu ivre seigneur ?? au lieu de ?serais-tu
ivre
87
seigneur ??, mais le conditionnel qui exprime une
hypothèse et qui disparaît dans l'interrogation cible connote un
respect du locuteur envers son interlocuteur, ce respect a disparu dans la
traduction arabe.
17) M'as-tu donné la
vraie raison de ton refus ?
??
ÊãÏÞ
ßÖÑá
íÞíÞÍáÇ
ÈÈÓáÇ íá
18) N'est ce pas dans mes bagages qu'il s'est
embarqué sur le Titanic ?
"ßíäÇÊíÊ "
áÇ äÊã ìáÚ
íÊÚÊã í
ÑÍÈí ãáÇ
19) Son père...n'avait-il pas
inauguré son règne en tranchant une tête
abondamment enturbannée ?
ãÆÇãÚáÇ
ÉÑíÈßáÇ
ÓæÄÑáÇ äã ÓÑ
ÚØÞÈ åÏåÚ
åæÈ äÔÏí ãá
20) Serais-tu ivre, Seigneur ?
ÇäÇæÔä
Êäß ??
En effet, cette analyse montre que le traducteur ne peut
rester fidèle quant à la traduction de l'aspect parce que la
conservation de l'aspect altère le sens de l'interrogation. Si nous
remplaçons dans l'exemple (21) les verbes (perdons et abandonnent) qui
exprime un aspect inaccompli par des verbes exprimant le même aspect pour
rester fidèle à l'aspect du verbe source, nous obtiendrons une
interrogation fausse comme le montre la phrase suivante :
( ÇäáÇÌÑ
ÇäÚ ìáÎÊí
ÇÐÅ ÇäÔíÌ
ÏÞä äÍä ÇÐÅ
ÇåæÒÛ
ÚíØÊÓä íß)
21) Comment pourrions-nous les conquérir si nous
perdons notre armée, si nos hommes nous
abandonnent ?
ÇäáÇÌÑ
ÇäÚ ìáÎÊ ÇÐÅ
ÇäÔíÌ ÇäÏÞ
äÍä ÇÐÅ ÇåæÒÛ
ÚíØÊÓä íß
|