I.3. Bio écologie des nématodes
A l'origine, vivant dans l'eau ; les nématodes ont
colonisé tous les milieux. Actuellement, 25 000 espèces sont
décrites (Maggenti, 1991 et Noir, 2002). Ils se situent au
deuxième rang après les insectes en termes de nombre
d'espèces différentes. Dans le sol, les nématodes
constituent la partie la plus importante de la biomasse. Le peuplement normal
d'un sol agricole en formes libres est de l'ordre de 20 à 30 000
individus par kg de sol (Regnault-Roger et al., 2002).
Les nématodes phytophages et les nématodes
libres sont extrêmement nombreux dans les sols cultivés. Le type,
le nombre et la répartition des espèces de nématodes dans
les sols cultivés dépendent du climat, de la nature du sol, du
type de culture, pratiques culturales et autres. Dans les cultures
pérennes ou dans un milieu naturel tel que la forêt ou la prairie,
la communauté de nématodes est un peu plus stable, mais toujours
sujette à des fluctuations qui sont en fonction de la croissance des
racines, de la température et de l'humidité (Taylor, 1968 in El
Aimouche). Certaines espèces deviennent fortement colonisatrices en
l'absence de compétition et par conséquent très agressives
ce qui engendrent des dégâts importants (Evans et al.,
1993 ; Luc et al., 1990 in El Aimouche).
Selon leur mode de parasitisme ils sont classés en
trois catégories les ectoparasites, les endoparasites et les semi
endoparasites chacune d'elles étant subdivisée en deux groupes
sédentaire et migrateur, (Ritter, 1971).
Les endoparasites sédentaires ou migrateurs deviennent
adultes et pondent toujours à l'intérieur des tissus
végétaux, le plus souvent dans les racines exemple les genres
Meloidogyne, Heterodera et Pratylenchus mais aussi
pour quelques espèces, dans les feuilles, les tiges et les
inflorescences (Lacroix, 2006 in Mazigh).
Fig.1: Morphologie de Pratylenchus Fig.2:
Morphologie de Meloidogyne
Les ectoparasites sédentaires ou migrateurs se tiennent
dans le sol à l'extérieur de la racine. Tel que les genres
Rotylenchus, Tylenchorhynchus, Aphelenchus. (Luc et
al., 1990 in Mazigh).
Fig.3 : Morphologie d'Aphelenchus Fig.4 :
Morphologie de Tylenchorhynchus
Les semi endoparasites, on range dans cette
catégorie les individus qui pénètrent partiellement dans
la racine pour se nourrir, on peut distinguer les migrateurs et les
sédentaires, comme les genres Helicotylenchus et
Rotylenchulus (Luc et al., 1990).
Selon De Guiran (1983 in Mazigh) les nématodes
s'attaquent à plusieurs cultures, on cite principalement : les cultures
maraîchères, les céréales, les cultures florales qui
sont attaquées par les genres Meloidogyne, Pratylenchus
et Ditylenchus. Selon le même auteur, d'autres cultures
comme les cultures fruitières qui sont également attaquées
par les Meloidogyne, les Pratylenchus, Tylenchulus,
Helicotylenchus et Rotylenchus. Cependant la vigne est surtout
attaquée par les nématodes du genre Xiphinema.
La reproduction des nématodes est selon les
espèces soit sexuée soit parthénogénétique.
Chez les espèces parthénogénétiques, les
mâles n'interviennent pas dans la reproduction (Agios, 1978). Les
nématodes passent par une série de cinq stades de
développement, distincts séparés par des mues. Le cycle
diffère selon les groupes de nématodes et selon le mode de
parasitisme sédentaire ou migrateur (Taylor, 1968). Les nématodes
phytoparasites ont un cycle approximativement mensuel. La longueur du cycle de
reproduction est très dépendante de la température. Dans
les pays tempérés, il n'y a pas de reproduction en hiver, souvent
se produit qu'une génération par an. Par contre dans les pays
tropicaux, plusieurs générations par an sont signalées.
Ceci explique que les dégâts y sont généralement
plus importants. A titre d'exemple chez les Meloidogyne la
durée du cycle de vie est très variable selon les conditions de 3
à 8 semaines, elle est de 6 semaines à 25°C (Bertrand et
al., 2001). Cependant, Les nématodes libres (non parasites) ont
un cycle hebdomadaire. Ce qui leur permet de recoloniser le sol très
rapidement (Mateille et al., 1995).
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