I.2. Les communautés de nématodes
associés aux cultures maraîchères
Des études réalisées sur l'inventaire des
nématodes associés aux cultures légumières Netscher
et Luc (1974) en Mauritanie ; Diongue (1996) au Niger. Bezaz (2006), Hadri,
2006 et Hedibel (2007) en Algérie ont signalé la présence
de divers genres de nématodes phytophages dans les sols
maraîchers. Ils sont représentés par Pratylenchus,
Ditylenchus, Aphelenchus, Aphelenchoides, Tylenchorhynchus Helicotylenchus,
Tylenchus, Meloidogyne, Psilenchus et Heterodera. La
répartition des taxons identifiés varie en fonction des zones
prospectées.
La structure d'une communauté de nématodes, y
compris les espèces phytophages, reflète l'état sanitaire
d'un sol. Dans les régions tempérées comme dans ceux
tropicales et subtropicales, les systèmes fortement anthropisés
présentent des communautés peu diversifiées : moins de 10
espèces phytoparasites dans un même échantillon de sol
(Evans et al. ,1993 ; Luc et al., 1990).
En Algérie, le travail de Bezaz (2006) et Hedibel
(2007) a révélé que le nombre et la répartition des
espèces de nématodes phytophages dans les sols maraîchers
varient en fonction des biotopes étudiés. Les systèmes
agricoles des zones des montagnes (Hedibel, 2007) et des zones des plaines
intérieures (Hadri, 2006), présentent généralement
une diversité nématologique est plus importante. Mateille et
al. (2004), affirment que l'effet pathogène d'une
communauté est inversement proportionnel au nombre d'espèces qui
la constituent, parce que en absence de compétition, les
nématodes endoparasites sédentaires (Meloidogyne spp)
sont très agressives et provoquent des dégâts importants
aux racines et affaiblissent la plante infestée.
Dans certain cas, le concept fondamental du rapport entre
diversité nématologique et la pathogénie d'une
communauté peut être considérée comme un auxiliaire
de gestion des nématodes Werner et Peacor (2003) ; in Hedibel (2007).
Les populations de nématodes ne restent pas
stationnaires. Elles subissent l'influence des cultures, des engrais organiques
et des traitements de désinfection du sol. Parmi ces facteurs, la nature
de la plante cultivée affecte fortement ces fluctuations (Taylor, 1968).
Selon Villenave et al. (1998), la préparation du sol et
l'apport de compost permettent d'améliorer le statut organique du sol,
en conséquence, un meilleur développement de la plante
cultivée. Par ailleurs ces
traitements induisent des modifications de la structure
spécifique des communautés de nématodes phytoparasites en
augmentant l'abondance d'une espèce peu pathogène qui pourra
limiter les dégâts dus aux nématodes. Cadet et al.
(2000) ont montré que dans les jachères d'âges
croissants (dans la zone soudano sahélienne), la diversité du
peuplement et l'abondance des nématodes augmentent
régulièrement.
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