INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture saharienne a été depuis longtemps
de type familial, avec un système oasien basé sur la
phoeniciculture couvrant environ 60.000 hectares (80.000.000 de palmiers), en
association avec la céréaliculture et le maraîchage. Parmi
ce dernier, nous notons une dominance des solanacées:
tomate-poivron-piment-aubergine et des cucurbitacées (Djarroudi,
2001).
Le mode de culture en palmeraie offre un microclimat qui
réunit d'une part, les conditions édaphiques et climatiques
typiques pour accroître la production et augmenter le rendement. Mais, il
favorise la pullulation des nématodes phytoparasites, notamment, le
genre Meloïdogyne qui cause de nombreux problèmes aux
cultures des zones sahariennes. Il est très connu par son
agressivité et les pertes considérables de rendements dans les
cultures maraîchères sahéliennes (Senghor, 1998 ; Villenave
et al., 1998). Cependant, les nématodes peuvent avoir un impact
substantiel sur la dynamique nutritive dans le sol, en agissant sur la
décomposition de la matière organique du sol et en augmentant la
minéralisation des éléments nutritifs des plantes
(Griffiths, 1994 ; Bardgett et al., 1999 ; in Verschoor et
al. 2002).
La préparation du sol et l'apport de compost permettent
d'améliorer le statut organique du sol, en conséquence un
meilleur développement de la plante cultivée. Par ailleurs ces
traitements induisent des modifications de la structure spécifique des
communautés de nématodes phytoparasites en augmentant l'abondance
d'une espèce peu pathogène qui pourra limiter les
dégâts dus aux nématodes (Villenave et al.,
1998).
Plusieurs travaux signalent qu'un apport d'amendement
organiques (animale ou végétale) par les producteurs est une
alternative de gestion des cultures visant à réduire ou à
éliminer les intrants synthétiques (Mian et Rodrigue- Kabana,
1982 ; Abawi et Widmer, 2000 ; Mc Sorley et Fredirick, 1999 in Nahar et
al., 2006). En effet ces amendements améliorent la
qualité (la fertilité et la structure) du sol et peut
réduire des pertes dues aux phytoparasites sans la pollution
environnementale liée à
l'utilisation d'engrais et des pesticides chimique tout en
augmentant la récolte et les rendements (Boehm et al., 1993 ;
Jobin et Petit, 2004 et Oka, 2010)
.
En rapport avec les travaux sus cités, nous avons
entrepris la présente étude. Les objectifs visés sont
d'une part d'évaluer l'effet des amendements organiques sur les
variations temporelles des communautés de nématodes
rencontrés sur tomate dans un biotope saharien (la région de
Touggourt), et d'autre part estimer leur action sur les nématodes
à galle (Meloidogyne).
Pour atteindre les objectifs visés, nous avons
adopté une méthodologie de recherche visant :
+ Une analyse bibliographique en quatre chapitres
+ Chapitre I : Arbore une synthèse bibliographique sur
les communautés de nématodes associés aux cultures
maraichères.
+ Chapitre II : Traite des généralités sur
les amendements organiques.
+ Chapitre III : Description de la plante hôte «
Tomate »
+ Chapitre IV : Présentation de la région
d'étude "D'Oued Righ"
+ Une partie expérimentale portant deux chapitres
+ Chapitre I : Présente la méthodologie de travail
utilisée.
+ Chapitre II : Traite les résultats obtenus, suivi par
la discussion et une conclusion générale.
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Les nématodes possèdent un appareil
excréteur, mais chez les phytoparasites, la seule partie habituellement
visible est le segment de tube
Chapitre I: Données bibliographiques sur les
communautés de nématodes associés aux cultures
maraichères
I.1.Généralités sur les
nématodes
Les Nématodes ou Anguillules sont de
petits vers ronds microscopiques mesurant presque tous moins d'un
millimètre de long. Ils sont le plus souvent invisibles (Sonneville,
2006). Ils sont vermiformes et forment un groupe zoologique très
important du fait qu'ils contiennent un grand nombre d'espèces qui
vivent dans des milieux divers (De Guiran, 1983).
Les nématodes sont parmi les animaux les plus
diversifiées, généralement les plus abondantes des
métazoaires et les plus importants consommateurs secondaires dans le sol
(Mulder et al., 2005). Ils sont largement distribués et
occupent une position centrale dans le réseau trophique du sol (Moore et
de Ruiter, 1991). Ils ont des effets profonds sur la décomposition des
matières organiques, et la minéralisation des
éléments nutritifs (Seastedt et al., 1988; Sohlenius et
al., 1988), la transformation et le transfert d'énergie
(Anderson et al., 1981; Freckman,1988; Yeates et Bongers, 1999; Neher,
2001, Coleman et al.,2004). De nombreux rapports indiquent que les
nématodes possèdent plusieurs particularités qui font
d'eux des bio-indicateurs écologiques utiles dans le sol et les
écosystèmes aquatiques (Freckman, 1988).
Morphologiquement, les nématodes sont constitués
d'un tube externe (cuticule) enveloppant deux tubes internes superposés,
le tube digestif et le tractus génital (Cayrol et al.,
1992).Les nématodes phytoparasites se caractérisent par la
présence dans la cavité buccale d'un stylet performant. C'est cet
organe en forme d'aiguille creuse que l'animal enfonce dans les tissus du
végétal pour absorber le contenu prédigéré
des cellules. Il est suivi d'un canal oesophagien qui comprend une partie
musculaire qui se termine par le bulbe médian et d'une partie
glandulaire.
La partie musculaire, véritable pompe aspirante et
refoulante, injecte le produit des glandes dans les cellules
végétales à travers le stylet, puis en absorbe le contenu
prédigéré (De Guiran, 1983).
excréteur aboutissant au pore excréteur. Le pore
se présente comme un orifice rond sur la face ventrale (Taylor,
1968).
Le système nerveux est très complexe, mais peu
visible à l'exception de l'anneau nerveux et de l'hémizonide.
L'anneau nerveux entoure l'oesophage immédiatement en arrière du
bulbe médian. En général, la paroi ventrale
présente un léger renflement à cet endroit (Taylor,
1968).
Les méthodes d'identification des nématodes sont
liées à l'examen morphologique des caractéristiques
phénologiques. Les critères comme : la longueur et la largeur du
corps, la forme de la tête et de la queue, la longueur du stylet,
position de la vulve, le type de recouvrement de la glande oesophagienne par
rapport à l'intestin ; sont tous utilisées pour l'identification
des genres de nématode. Pour identifier les espèces, d'autres
caractéristiques additionnelles sont nécessaires comme la
structure de la cuticule, la présence ou l'absence de soies
céphalique, bursa caudale, phasmides, la structure oesophagienne et le
nombre des ovaires (Heyns, 1981; Eisenback, 1998).
La reconnaissance d'environ 20 000 espèces
décrites est basée principalement sur les caractéristiques
morphologiques et anatomiques complétée par les marqueurs
moléculaires qui sont de plus en plus importants dans l'identification
la et classification des nématodes (Blaxter et al., 1998 ;
Thomas et al., 1997).
Les conséquences du parasitisme des nématodes
sur la plante sont extrêmement difficiles à quantifier. Cependant,
les nématodes agissent sur la fonction assimilatrice du système
racinaire et peuvent limiter l'absorption des éléments nutritifs
nécessaires au développement de la plante (Villenave, 2000). Ils
contribuent ainsi à la baisse de la production des cultures, en cas de
forte infestation des sols, ils entraînent des altérations
caractéristiques ou des déformations typiques de l'ensemble du
végétal. Ils provoquent des maladies de
dépérissement accompagnées de différents
symptômes ; nanisme, retard végétatif, voir même la
mort des plantes (Sonneville, 2006).
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