I.4. La diversité trophique des nématodes
Les nématodes sont largement répartis dans le
sol, leurs communautés sont composées de diverses espèces
selon leurs tendances alimentaires (Gomes, et al., 2003). Les
connaissances sur les habitudes alimentaires des nématodes sont encore
fragmentaires, l'examen le plus récent des nématodes dans le sol
a distingué huit types (Yeates et al., 1993a). Pour faciliter
l'interprétation de la structure de la communauté, il faut
distinguer les nématodes associés aux plantes des formes qui s'y
alimentent (Yeates et al., 1993b).
Gomes et al., (2003) classent les nématodes
dans cinq majeurs groupes, les fungivores, les bactérivores, les
parasites des plantes (phytophages), les prédateurs et les omnivores.
La plupart des nématodes utilisent l'énergie
résultant de la photosynthèse des plantes. Ils peuvent
s'alimenter directement sur les producteurs primaires, tels que les plantes
supérieures (par exemple Aphelenchoides sur les feuilles,
Ditylenchus sur des tiges, Pratylenchus et Meloidogyne
sur des racines), les algues unicellulaires (par exemple Chromadorita,
Pareudiplogaster et Daptonema sur des diatomées), ou sur
des microorganismes associés à la décomposition de la
matière végétale (par exemple Aphelenchus, Filenchus
sur les mycéliums fongiques ; Rhabditis, Plectus, Leptolaimus
et beaucoup de Monohysteridae sur des bactéries). Les
fèces animales et les cadavres sont des ressources importantes pour le
développement des microorganismes et les nématodes qui s'y
alimentent (fungivores et bactérivores).
Les niveaux trophiques supérieurs comme
prédateurs des nématodes et d'autre
micro-invertébré (par exemple Mononchus, Nygolaimus,
Enoploides, Sphaerolaimus) ou comme parasites des
invertébrés ou vertébrés (par exemple
Thelastoma, Ascaride) eux-mêmes dépendants des plantes.
Cependant, les nématodes s'alimentant sur plus d'un niveau trophique se
classent dans le groupe des omnivores (Polz et al., 2000;Van Gaever et
al., 2006).
Les groupes trophiques définis par Yeates et al.
(1993a), sont représentés par :
? Les nématodes phytophages, à
titre d'exemple (Meloidogyne, Heterodera, Helicotylenchus, Pratylenchus,
Xiphinema....), utilisant leur stylet pour se nourrir au niveau des
vaisseaux conducteurs des plantes. Un grand nombre de ces nématodes sont
associés à la réduction des récoltes en rapport
avec leur densité de population. Certaines espèces de
Longidoridae et Trichodoridae transmettent des maladies
virales aux plantes.
? Les nématodes associés aux
plantes, comme Tylenchus et Dorylaimellus, possédant
un stylet se développent en grand nombre dans la rhizosphère des
plantes sans réduction de récoltes.
s Les nématodes fungivores, (Aphelenchus,
Aphelenchoides, Leptonchus, Diphtherophora) utilisant leur stylet pour se
nourrir sur les hyphes mycéliens.
s Les nématodes bactérivores, citons
(Rhabditis, Caenorhabditis,
Diplogaster,
Cephalobus, Alaimus), se nourrissant de procaryotes
utilisant leur stoma tubulaire inerme.
s Les nématodes prédateurs se nourrissant de
sources alimentaires d'origine animale en l'ingérant leur proies
à travers une large cavité munie de dents (Diplogaster,
Mononchus, Nygolaimus) ou en aspirant le contenu du corps
prédigéré à travers lumen de leur stylet
(Seinura, Labronema).
s Les nématodes omnivores, enfermant certain
Dorylaimidae (Dorylaimus) il parait qu'ils utilisent comme
source alimentaire les bactéries, les champignons, des proies de la
microfaune, des diatomées et des algues.
s Nématodes parasites des animaux, dont les stades
infestant se rencontrent dans le sol, (Deladenus) et
(Heterorhabditis).
Les groupes trophiques des nématodes répondent
différemment aux divers conditions de l'environnement et pratiques
culturales. Les nématodes bactérivores réagissent
couramment aux variations d'abondance de leur source alimentaire (Zeleney et
al., 2004) et pullulent toujours dans les sols très riches en
matière organique (Yeates et King, 1997). Les nématodes
prédateurs et omnivores sont plus abondant dans les zones naturels que
dans les champs agricoles ceci est du à leur grande sensibilité
aux modifications des sols (Neher, 2000).
L'étude de Wardle et al., (1995), sur l'effet
du travail du sol et de la jachère sur les variations des
différents groupes trophiques a montré que le travail du sol
stimule modérément les bactérivores et les fungivores
alors que les phytophages, les prédateurs et les omnivores sont
modérément inhibé. Cependant les jachères
discontinue stimulent les prédateurs et les omnivores par contre elles
inhibent les bactérivores, les fungivores et les phytophages.
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