CONCLUSION PARTIELLE
Le problème relatif au danger du progrès
technoscientifique est un problème planétaire. Nul État
n'en est épargné. Ce problème devrait faire objet d'une
philosophie ou d'une réflexion chez l'Africain, car l'Afrique a besoin
d'un développement durable. Cette réflexion est nécessaire
pour que le développement attendu par les africains ne soit pas un
pseudo-développement. La technoscience se trouve inévitable dans
le processus de développement, et surtout avec la mondialisation, le
monde est devenu un village planétaire où les cultures, opinions,
moeurs voire les technosciences des puissants s'imposent avec énergie.
La question est de savoir comment concilier le développement durable
dont l'Afrique a besoin et la préservation de la nature. Il y a
là aussi la question de la modernité et de la tradition :
comment concilier les deux ? Faut-il entrer dans la modernité tout
en mettant de coté la tradition qui traite la nature avec respect ?
Cette conciliation est très nécessaire pour affronter ou faire
face au problème écologique.
Beaucoup ont pensé qu'il faut dominer la nature pour
parvenir au progrès. La domination de la nature est une bonne chose qui,
cependant pousse la nature à réagir en défaveur de l'homme
et d'autres habitants de la terre. Le réchauffement climatique, les
érosions, la désertification, le manque d'oxygène dans
l'atmosphère, etc. sont sans doute les conséquences des menaces
de la technique sur la nature. Cette dernière, qui a lancé une
sonnette d'alarme, était du domaine du sacré chez l'Africain. Ce
caractère sacré de la nature était d'une importance
capitale, car il préservait la nature des multiples catastrophes.
A l'heure actuelle, nul ne peut échapper aux bienfaits
de la technologie. Celle-ci a aidé à réaliser des
merveilles, à avoir bien de choses que l'homme de l'époque
n'avait pas, à simplifier les choses. Cependant, elle présente un
double visage : elle aide et détruit en même temps. C'est ce
que nous avons appelé ambivalence des effets technologiques. Par le
biais de la technologie se fait passer toute une culture. Dans le cas de
l'Afrique, la technologie doit être adaptée à la culture
des Africains. Sinon, elle sera inefficace et aidera à la destruction
de la nature. L'Africain doit trier et sélectionner tout ce qui vient
de l'Occident pour ne pas l'accepter sans discernement, ni esprit critique.
L'Africain, à la lumière de Jonas, ne doit être ni
technophile, ni technophobe. Il doit, en revanche, utiliser rationnellement et
surtout de manière prudente la technologie et s'engager sur le chemin
d'une bonne éducation.
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