4.4
Effets des connaissances
Selon
les FAO(2005), les femmes sont victimes de discriminations par rapport à
l'accès aux terres en tant que propriétaires, à la
capacité de poser des actes commerciaux, sur le droit
d'égalité avec l'homme... Cette conception, est
dépassée parce que, aujourd'hui, grâce à
l'organisation les femmes en général et celles de la commune
rurale de Tounouga en particulier au sein des GF, des opportunités sont
désormais offertes aux femmes d'exercer des activés
génératrices de revenues.
C'est en ce sens que les
femmes des GF obtiennent des appuis des coopérations présentes
dans la commune, notamment, la coopération suisse, la coopération
belge en matière de formation en AGR, renforcement de capacité,
en vie associative et des voyages d'étude. Cette stratégie
éveille la femme par rapport à son rôle qui ne se limite
pas aux corvées du ménage.
Ainsi la participation d'une femme dans les activités
des GF est un atout pour elle du fait des soutiens des PTF en matière de
la promotion de la femme dans cette commune et des idées qui sont
développées en son sein.
En ce qui concerne notre étude à travers
l'observation il ressort que les femmes de la commune qui constituent selon
Bawa et Al (2008 :108) 49,81% de la population
au recensement général de la population et de l'habitat de 2001
pratiquent des activités agricoles et commerciales.
En effet, au vue de ces activités, elles sont si
dynamiques que les hommes de la commune les comparent aux femmes des pays
côtiers.
Dans le domaine agricole, elles possèdent des champs
d'arachide et de canne à sucre, des rizières dans les zones de
mares et produisent de l'huile d'arachide écoulée à
Niamey, au Nigeria et au Bénin. Elles en vendent aussi le tourteau
notamment en période de soudure (avril-juin). Les acheteurs y viennent
de Tahoua, Filingué, Niamey. Les fanes d'arachide sont vendues à
l'approche de Tabaski (500 F le tas). Les tiges à 200 F la motte sont
vendues pour l'embouche. Les femmes pratiquent également l'embouche.
Elles produisent aussi du voandzou, du henné, des
légumes, du mil, du sorgho et de l'arachide et s'adonnent aux travaux de
ménage. A elles d'assurer la préparation de la nourriture de midi
et son transport au champ pour les hommes agriculteurs, la corvée d'eau,
et la préparation du dîner la nuit. Du coup elles consacrent la
journée entière et une partie de la nuit à travailler.
Avec certains produits qu'elles cultivent et d'autres qu'elles
importent des pays voisins les femmes entrent dans le circuit commercial.
Femmes et filles achètent de l'autre côté de la
frontière produits pétroliers et articles divers, louent des
véhicules pour le transport ou assurant celui-ci sur la tête, tant
la différence dans les prix est incitative (le litre d'essence
coûte moins cher au Bénin).
En ville comme en campagne, elles ne manquent pas de trouver
de quoi vendre, qu'importe la valeur. Sur les marchés ruraux, on les
rencontre soit vendeuses de beignets, de manioc cuit, (les filles), de lait
(cas des Peuls), de tourteau, de sel Fogha, de l'huile, du miritchi (racine de
jeune rônier).
En ville elles vendent au marché de la farine de
manioc, du poisson, des fruits. La proximité du Nigeria et du
Bénin étend leur champ d'action au delà des
frontières. Elles ont le monopole de la production et de la
commercialisation du miritchi (hypocotyle) ainsi que des fruits mûrs.
Elles participent beaucoup à la régénération de la
rôneraie.
Ce dynamisme montre que la femme de la commune rurale de
Tounouga a compris que son rôle n'est pas seulement que d'éduquer
les enfants et de procréer, elle peut aussi exercer en dehors des
travaux ménagers un travail générateur de revenu ce qui
confirme aussi notre deuxième hypothèse qui dit, l'ouverture
d'esprit de la femme lui permet d'exercer librement des activités
collectives comme individuelles des groupements féminins ;
La participation de la femme aux activités des
groupements (collectives et individuelles) lui permet de subvenir à son
besoin tout en atteignant quelques uns des objectifs visés à
travers les revenus issus des activités.
Elle permet à celles-ci d'être
financièrement indépendantes par rapport à des besoins
sociales comme les contributions aux mariages, baptême de leur amies et
parents sans recourir à leurs maris ou de leurs conjoins.
Les objectifs qui sont la lutte contre l'extrême
pauvreté sous différents angles en tenant de résoudre ses
besoins personnels mais aussi aider ses parents dans la gestion de leur foyer
qui sont déjà inactifs pour l'effet d'âge sont rendus
possibles par les GF.
Une relation de réciprocité existe entre les
préjugés et le statut social ou la place économique des
femmes. La position dominante des hommes repose sur un certain nombre de
facteurs, en particulier leur fonction de « gagne-pain »,
clé de leur pouvoir économique et supposée commander le
respect, même au sein de la famille.
A l'inverse, tout montre que les femmes qui peuvent
accéder à un revenu extérieur tendent alors à
améliorer leur position relative, y compris en ce qui concerne la
répartition à l'intérieur du foyer. Parce qu'il
n'entraîne aucune rémunération, le travail quotidien des
femmes à la maison est souvent négligé dans le
décompte des contributions respectives de chacun à la
prospérité familiale.
Dès lors qu'elles travaillent à
l'extérieur et rapportent un revenu, leur participation gagne en
visibilité. Et, parce qu'elles gagnent en indépendance, leur voix
devient plus audible. L'évolution de leur statut modifie aussi,
semble-t-il, les idées reçues sur leur fonction de
génitrice.
Ainsi la liberté de rechercher et d'occuper un emploi
hors du foyer peut contribuer à la réduction des privations
relatives ou absolues subies par les femmes.
La liberté acquise dans un domaine travailler à
l'extérieur favorise les autres à l'égard de la faim, de
la maladie et d'autres privations.
Ainsi ceci justifie l'adage qui
dit que : « la main qui donne la main qui dirige ».
Alors si la femme est moins dépendante financièrement de son
mari, elle peut apporter son avis pour le bien être de la famille.
Autrement dit elle peut être écouté par mari. Et à
travers des activités qu'effectue la femme dans les groupements
féminins, elle lutte contre la pauvreté et contribue au bien
être du foyer et de la commune en particulier commune rurale de Tounouga.
Enfin notre dernière hypothèse qui stipule que les
activités des GF épargnent la femme de la dépendance
économique se confirme à travers la satisfaction de ses besoins,
ceux de sa famille et de la communauté.
Dans un monde d'opulence et d'inégalités, les
libertés jouent un rôle essentiel pour combattre la misère
et l'oppression. Elles sont à la fois la fin ultime du
développement et son principal moyen.
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