4.3 Création encadrement et
renforcement des capacités des femmes
En tant que lieu d'apprentissage, de formation et de
conscientisation, les GF sont avant tout un cadre d'affirmation de la
personnalité. En effet, à travers eux, les femmes augmentent
leurs possibilités de communiquer ensemble et d'échanger des
idées, de trouver des solutions, de réaliser des projets, etc.
Par ailleurs, le degré d'ouverture sur l'extérieur semble plus
élevé chez les femmes membres des groupements féminins
affiliés au réseau que chez les non-membres. C'est que ces
groupement offrent de nombreuses possibilités de contacts et de
collaboration, en particulier avec des acteurs sociaux et institutionnels
extérieurs au village, ce qui fait avancer les savoirs et savoir-faire
des femmes et renforce leur confiance en elles-mêmes. Grâce
à la médiation de la fédération, des
opportunités naguère inexistantes s'offrent maintenant.
De nouvelles attitudes et pratiques, difficiles à
réaliser naguère, sont dorénavant courantes : absence des
femmes du village pendant quelques jours pour assister à un
séminaire (portant de surcroît sur la planification familiale par
exemple), gestion par les femmes d'activités communautaires
génératrices de revenus, prise de parole publique dans des
assemblées mixtes, etc. sont autant de choses rendues possibles par les
GF qui disposent de plus en plus de légitimité et agissent comme
force de négociation au profit des femmes.
Ceci étant, la participation d'une femme dans les
groupements féminins constitue un autre environnement social.
L'environnement ou se diffusent plusieurs activités.
En effet eu égard aux objectifs visés par leur
programme, les PTF possèdent des stratégies leur permettant de
les atteindre. Parmi ces stratégies, il ya non seulement celle de
favoriser l'organisation des femmes aux seins des structures, mais aussi celle
de les former.
C'est dans ce sens que les femmes bénéficient
des formations pour une meilleure maitrise de l'ouvrage sur divers
thèmes. Un échantillon des femmes de la commune est choisi dans
les différentes structures pour bénéficier des formations
en activité génératrice de revenu (fabrication de biscuit,
produits cosmétiques et leur commercialisation, sur la culture de contre
saison sur l'importance de leur structure au développement de leur
commune, sur la gestion d'une structure, sur l'union et les entre aides).
D'autres formations sur la vie associative sont aussi
données aux femmes afin de développer un esprit de
cohésion sociale entre elles. Car il est souvent dit qu'aucune action de
développement n'est possible sans la cohésion sociale. C'est en
ce sens même que le Niger ne néglige pas l'aspect de cousinage
à plaisanterie afin de renforcer l'unité nationale pour un
meilleur développement.
Les participantes des formations restituent les thèmes
à leurs camarades dans le cas ou ce sont des formations sur un
échantillon des membres des GF au cours des séances des
réunions des structures. L'objectif est de développer l'esprit de
la femme pour une prise de conscience part rapport à son droit et
devoir. Il vise aussi à encourager les femmes qui n'ont pas compris de
comprendre les attentes en vue d'y adhérer.
Ainsi, eu égard à la capacité des
leaders féminines des structures élues pour la plus part en
raison de leurs qualités morales, à pouvoir détourner
l'idéal de la femme qui la bloque sous la dépendance de son mari,
plusieurs femmes comprennent à travers des réunions dont on
observe pour la plupart régulières l'importance pour elles
d'exercer une AGR afin de mériter leur valeur comme nous l'a
notifié une femme du groupement Zumuntchi de Tounouga chef lieu de la
commune dans la langue haoussa en ces termes : « dan mu
samu daranja kan mu da kan mu ». Qui signifie pour qu'on retrouve
notre valeur. Il ressort des propos de cette femme que la valeur de la femme
réside dans le fait qu'elle exerce une activité
génératrice de revenu.
Ainsi les groupements féminins, de part les formations
et sensibilisations des femmes qui se tiennent en leur sein, ils ouvrent
l'esprit de la femme par rapport à sa contribution pour son propre
développement et celui de sa commune.
Ceci confirme notre première hypothèse qui dit
que la participation de la femme dans les GF lui ouvre l'esprit par rapport
à son droit et devoir en tant que citoyenne. Car pour la femme rurale,
la seule autorité, c'est son mari. Étant jeune, ce sont ces
considérations qu'on lui inculque ou elle se trouve entièrement
dépendante de son mari.
Cette ouverture d'esprit de la femme nous montre dans le
prochain point le rôle qu'elle joue pour la femme, la famille et enfin
pour la communauté.
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