CHAPITRE DEUXIEME :
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Chapitre 2 : Présentation et analyse des
résultats
Cette section sera
consacrée essentiellement à la présentation des
résultats obtenus sur l'évolution des différentes
variables et l'estimation des modèles économétriques
retenus à base du logiciel Eviews 5.1 afin d'analyser les
déterminants de la demande d'importation du riz et son influence sur
l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin.
2-1- Analyse de
l'évolution des variables
Cette partie présente
l'évolution des variables telles que la production nationale du riz,
l'importation du riz, la réexportation du riz, les prix du riz local et
importé au marché Dantokpa, la population totale, la production
alimentaire nationale, les importations, les exportations et les aides
alimentaires.
2-1-1- Analyse de l'évolution de la production
nationale du riz
De l'examen du graphique 1, il
ressort deux périodes dans la production nationale du riz. De 1990
à 1998, la production nationale du riz a connu une croissance
progressive de 10.940 à 35.562 tonnes soit un taux d'accroissement de
225,06%. De 1998 à 2010, cette production a augmenté de
manière irrégulière pour atteindre un seuil maximal de
112.704 tonnes en 2010. Mais de façon générale, on
constate une augmentation de 930,20% de la production du riz sur la
période 1990-2010.
Cette augmentation s'explique par
plusieurs actions qui ont permis de relancer la filière riz. L'une des
toutes premières est l'intervention du génie rural (Projet
Bas-fonds) par des micro-aménagements sur la période 1990-1995. Une autre action est la réorganisation des
riziculteurs enclenchée depuis 1996 avec la création dans un
premier temps de l'Union des Riziculteurs du Zou (UNIRIZ). Ensuite il y a la
mise en place d'un projet fédérateur de la filière riz
qui capitalise les informations sur le niveau de la structuration des
riziculteurs, l'installation des comités de concertation des
riziculteurs et la constitution du Cadre de Concertation des Riziculteurs du
Bénin (CCR-B) le 30 avril 2003 (Adégbola et Singbo, 2005). Au
cours de la décennie 2000, les superficies aménagées pour
la riziculture ont enregistré une forte augmentation, passant de 14.233
ha en 1997 à 29.759 ha soit un taux d'accroissement de 109,08% en 2006.
Avec la mise en oeuvre du PUASA à partir de 2008, 16.279 ha
d'aménagements hydro-agricoles sommaires ont été
réalisés et mis en culture (PSRSA, 2010).
Graphique 1: Evolution de la production nationale du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
DPP/MAEP
2-1-2- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz
En dépit de
l'évolution remarquable observée dans la production du riz ces
dernières années, le Bénin n'a pas encore atteint
l'autosuffisance alimentaire en riz. Cette partie sera consacrée
à l'analyse des importations massives qui permettent au Bénin de
satisfaire le déficit de consommation en riz.
L'examen de l'évolution de
l'importation du riz au Bénin permet de repérer quatre
principales périodes :
· la première
s'étale de 1990 à 1992 et se caractérise par une
évolution erratique des importations en rapport avec la dynamique de la
politique commerciale et de la conjoncture économique du Bénin et
du Nigeria passant de 161.822 à 331.609 tonnes soit un taux
d'accroissement de 104,92%. En effet le commerce béninois est
profondément influencé par les politiques commerciales et la
situation économique du Nigéria. La crise de la balance des
paiements de la fin des années 80 au Nigéria, a
entraîné l'imposition d'interdiction et de tarifs
élevés sur un certain nombre de produits importés dont le
riz et le blé (EDIC, 2005).
· la deuxième
s'étale de 1992 à 1998 et se caractérise par une baisse
graduelle de l'importation du riz pour venir à 47.012 tonnes due
à l'effet conjugué de plusieurs facteurs : la
libéralisation progressive au Nigeria de l'importation du riz et la
dévaluation du franc CFA intervenue dans les pays de la zone franc CFA
qui renchérie le prix du riz importé. Cette libéralisation
est marquée dès 1994 par la délivrance de quelques
licences assorties d'un droit de douane de 150%. La liberté totale
d'importer fut de mise en février 1995 au Nigéria, avec toutefois
un droit de douane fixé à 100%. Ce droit de douane passa à
35% à partir de 1996.
· La troisième
période s'étale de 1998 à 2007 où on observe une
hausse irrégulière des importations du riz par rapport à
1998. Ce renchérissement des importations qui ont atteint une valeur
maximale de 979.372 tonnes en 2007 serait lié aux effets combinés
du détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à
cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes
douanières sur le riz importé.
· La dernière
s'étale de 2007 à 2010 où on observe une baisse graduelle
de l'importation du riz. Elle a chuté jusqu'à 414.345 tonnes en
2010.
Graphique
2 : Evolution de l'importation du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou
2-1-3- Analyse de
l'évolution de la réexportation du riz
En dehors des importations
supposées être destinées à la consommation sur le
territoire national, le Bénin constitue aussi une zone de transit par
excellence. En effet, un volume important du riz transite par le Bénin
à destination des pays voisins particulièrement le Nigeria.
La réexportation du riz au
Bénin évolue pratiquement avec la dynamique de l'importation du
riz. Par exemple de 1990 à 1992, le volume de la réexportation a
augmenté de 135.008 à 290.500 tonnes soit un taux d'accroissement
de 115,17%. Ce volume a baissé considérablement jusqu'à
50.713 tonnes en 1994 et reste pratiquement stationnaire sur la période
de 1994 à 2002. De 2002 à 2010, la réexportation du riz a
connu une forte augmentation. Sa valeur maximale est de 430.923 tonnes en 2007,
l'année au cours de laquelle l'importation du riz a atteint son seul
maximal de 979.372 tonnes.
D'une manière
générale, trois principaux facteurs sont à la base de la
réexportation de produits tels que le riz en direction du Nigeria :
- Tout d'abord, les divergences
dans les politiques commerciales (surtout tarifaires) entre le Nigeria et le
Bénin ;
- Ensuite, les volumes
importés directement au Nigeria sont parfois insuffisants pour faire
face à la demande nationale ;
- Enfin, les limitations d'offre
de devises, notamment de dollars, peuvent inciter les commerçants
à acheter au Bénin en ayant recours au marché
parallèle des changes.
Ainsi, la réexportation du
riz en direction du Nigeria est la conséquence principale de la
divergence des politiques commerciales adoptées dans les deux pays
frontaliers. La mise en oeuvre de politiques douanières
différentes crée ainsi des opportunités d'arbitrage pour
les commerçants au Nigeria. Néanmoins, il faudrait relativiser
cette analyse en tenant compte de la lenteur des opérations de
déchargement au port de Lagos, de l'insécurité (coût
élevé des assurances) et des difficultés d'accès
aux devises pour les opérateurs nigérians. De plus, la vente du
riz est souvent couplée avec l'achat de produits manufacturés
venant du Nigeria. Il y a donc des intérêts commerciaux de part et
d'autre de la frontière bénino-nigeriane qui incitent au maintien
des flux commerciaux (importation/ réexportation) (Abiassi, 2006).
Graphique
3: Evolution de la réexportation du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou
2-1-4- Analyse de
l'évolution des prix du riz local et du riz importé au
marché international de référence (Dantokpa)
Le graphique 4 montre que les
prix du riz local et importé ont connu une même évolution
au cours des périodes 1990-2001 et 2003-2010. Il est à remarquer
une période intermédiaire de deux ans (2001-2003) où on
observe une évolution contraire des deux prix. De même, le prix du
riz importé se situe au dessus de celui du riz local sur toute la
période de 1990 à 2010. Tout ce passe comme si l'évolution
du prix du riz local était guidé par le prix du riz
importé.
Graphique 4:
Evolution du prix du riz local et importé au marché de
Dantokpa
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
DPP/MAEP et de ONASA
2-1-5- Analyse de
l'évolution de la population totale.
Le graphique 5 montre que la
population totale du Bénin a évolué de manière
croissante sur toute la période de 1990 à 2010. Cette population
qui était de 4.795.090 d'habitants en 1990 est passée à
8.849.892 d'habitants en 2010. Selon les
projections de l'INSAE (1992), la population béninoise aura plus que
triplée entre 1992 et 2027. Cette progression de la population va
entraîner une augmentation de la population vivant en milieu urbain qui
passera de 37,7% en 1992 à 58,1% en 2027. Dans le même temps, les
ruraux, qui constituaient 64,3% de l'effectif total des béninois en
1992, ne sera que de 41,9% en 2027. Les implications de l'évolution
démographique et de la diminution de la production rurale se traduiront
par la nécessité de l'intensification de la production agricole
et alimentaire pour nourrir les millions de personnes. Les conséquences
d'un tel dynamisme de la population par rapport à la question de la
sécurité alimentaire sont nombreuses. Elles posent surtout le
problème de la capacité de concilier la nécessité
d'une plus grande production à la forte demande alimentaire et la
dégradation de l'écosystème qui pourrait en
résulter. En effet, la hausse de la demande alimentaire qui serait
induite par l'accroissement de la population et d'une forte urbanisation risque
de ne pas être satisfaite par la production locale, au regard des
pratiques agricoles archaïques et nécessitera de facto le recourt
aux importations et aides alimentaires.
Graphique
5: Evolution de la population totale
Source : Réalisé par les auteurs à partir
des données de l'INSAE
2-1-6- Analyse de
l'évolution de la production alimentaire nationale.
Le Bénin avait connu dans
les années 1987 une campagne agricole désastreuse par suite d'une
pluviométrie déficitaire. Des pénuries alimentaires
étaient apparues et le marché des produits vivriers fortement
perturbé. Depuis 1988, des conditions météorologiques ont
été favorables et la production agricole a enregistré une
croissance régulière jusqu'en 1998. A partir de 1998 jusqu'en
2007, cette production a évolué de façon
irrégulière. Toutefois, on enregistre une croissance de la
production par rapport à 1998. En effet l'engouement suscité par
la campagne de sensibilisation des paysans sur le couplage coton/culture
vivrière dans les mêmes proportions d'emblavures organisé
par le gouvernement et la bonne pluviométrie ont permis d'avoir au
niveau national sur la période 1990 à 2007, une forte croissance
de la production agricole vivrière dont le niveau le plus
élevé est de 1092.360.000.000 FCFA en 2006. De 2007 à 2010
la production alimentaire nationale s'est accrue très fortement pour
atteindre 2469.550.000.000 FCFA.
Ces améliorations
remarquables de la production alimentaire sont dues aux interventions du
Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire
(PUASA) mis en place par le gouvernement en décembre 2007 pour juguler
la crise alimentaire, aux producteurs en termes de distribution gratuite de
semences, de subventions pour l'aménagement sommaire des bas-fonds, de
l'encadrement rapproché.
Graphique 6:
Evolution de la production alimentaire nationale
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
INSAE
2-1-7- Analyse de
l'évolution des importations alimentaires.
L'examen de l'évolution
des importations alimentaires permet de repérer deux différentes
périodes.
· La première
s'étale de 1990 à 1994 et se caractérise par une
légère stabilisation des importations alimentaires.
· La deuxième
période s'étale de 1994 à 2010 et se caractérise
par une évolution en dent de scie des importations alimentaires. Ces
importations ont atteint leur niveau maximal de 104.405.000.000 FCFA en 2007.
Il faut noter aussi qu'à partir de 2007 ces importations ont
chuté considérablement pour venir à 48.615.683.379 FCFA en
2010 soit une baisse de 53,43%.
En général, les
importations alimentaires occupent une proportion significative des achats
extérieurs du Bénin. Même si ces volumes sont loin de
refléter une certaine précarité alimentaire nationale, les
importations alimentaires peuvent bouleverser les habitudes alimentaires des
populations et susciter de nouveaux besoin difficiles à satisfaire
à long terme. Elles jouent également un rôle important dans
la formation des prix sur les différents marchés. La relative
stabilité des prix des produits importés tire à la baisse
ceux des produits locaux annihilant ainsi les incitations à la
production (Atlas de la sécurité alimentaire, 2000).
Graphique 7:
Evolution des importations alimentaires en FCFA
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-8- Analyse de
l'évolution des exportations alimentaires.
De l'examen du graphique 8, on
constate que de 1990 à 1994 les exportations alimentaires ont connu une
légère stabilisation avant d'enregistrer un accroissement rapide
jusqu'à atteindre son niveau maximal de 97.142.356.000 FCFA en 1997. Ces
exportations ont brusquement chuté en 1998 pour venir à
20.938.545 FCFA soit une baisse de 99,97%. A ce niveau les exportations
alimentaires sont restées à nouveau pratiquement constante
jusqu'en 2006 avant de s'accroître jusqu'à 53.373.798.047 FCFA en
2010.
Graphique
8: Evolution des exportations alimentaires en FCFA
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-9- Analyse de
l'évolution des aides alimentaires.
Le graphique 9 montre que sur la
période de 1990 à 1992, les aides alimentaires sont pratiquement
restées stationnaires. Mais à partir de 1992 ces aides ont
évolué de manière irrégulière pour atteindre
un seuil maximal de 7761.472.800 FCFA en 2010.
De manière
générale, les aides ont un caractère marginal compte tenu
de la capacité de production du pays et du mécanisme de
réexportation des céréales importés. Les quelques
milliards de francs d'aide alimentaire dont bénéficie le
Bénin, sont surtout octroyés comme aides programmées d'une
part et d'autre part comme une subvention indirect au budget. Il faut noter de
nos jours l'ouverture des cantines scolaires et la prolifération des
orphelinats, ce qui se traduit par une orientation des aides alimentaires vers
ces centres.
En tout état de cause,
l'aide alimentaire, à la différence des pays sahéliens,
rentre très peu en ligne de compte dans la problématique de la
sécurité alimentaire parce que son impact sur les populations
rurales et urbaines reste faible. Les principales agences gérantes de
ces aides alimentaires sont: le PAM, le CRS, le MAEP, l'ONASA. Quant aux
donateurs, ils concernent les USA, le PAM, la Lybie, le Japon, etc (Abiassi,
2006).
Graphique 9:
Evolution des aides alimentaires en FCFA.
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-10- Analyse de
l'évolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.
Cette partie traite de l'analyse
de l'offre alimentaire disponible par Béninois sur la période de
1990 à 2010.
Soient OAD(t) l'offre alimentaire
disponible à l'année t, POP(t) la population totale à
l'année t et OADH(t) l'offre alimentaire disponible par habitant
à l'année t. On a :
Le graphique 10 montre que
l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin a
évolué de manière croissante et irrégulière
sur toute la période de 1990 à 2010. Cette croissance est due
à plusieurs politiques du gouvernement dans l'optique de réduire
l'insécurité alimentaire.
Graphique
10: Evolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.
Source : Réalisé par les auteurs à partir
des données de l'INSAE
2-2- Présentation
des résultats
Dans cette partie, nous allons
présenter les résultats issus des différents tests sur les
variables, les résultats des estimations des différents
modèles ainsi que les tests de validation de ces modèles.
2-2-1- Présentation
des résultats du modèle (1-1) de la demande d'importation du
riz
2-2-1-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Pour déterminer le
degré de stationnarité (ordre d'intégration) des variables
des modèles, nous avons utilisé le test de Dickey-Fuller
Augmenté et le test de coïntégration de Johansen. Cette
partie vise à déterminer l'ordre d'intégration de chaque
variable des modèles. Elle permet également de choisir la
technique d'estimation appropriée aux modèles. Les
résultats sont présentés dans les tableaux suivants.
· Tests de
stationnarité sur les variables du modèle (1-1)
Le test en niveau sur les
séries est l'étape primordiale d'étude de la
stationnarité. Il est qualifié du test de Dickey-Fuller
Augmenté. Ce test permet de savoir si les séries sont
stationnaires ou intégrées. Le tableau 1 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables.
Tableau 1:
Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les
variables du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
M
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,5451
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PM
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,1552
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
1,4287
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PRLD
|
1
|
Non
|
Non
|
0,9844
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
TCCN
|
3
|
Oui
|
Non
|
-0,7530
|
-1,9629
|
Non stationnaire
|
TCDC
|
1
|
Non
|
Non
|
-0,0630
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'analyse du tableau 1 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort qu'aucune des
variables n'est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration devient nécessaire. (Annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
La non stationnarité des
séries nous conduit à voir si nos variables sont
intégrées d'ordre un (1). Le tableau 2 présente les
résultats des tests de stationnarité en différence
première sur les variables.
Tableau 2 :
Présentation des résultats du test ADF en différence
première du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
M
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,9644
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
PM
|
1
|
Non
|
Non
|
-5,0160
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,3769
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
PRLD
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,0557
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
TCCN
|
3
|
Non
|
Oui
|
-10,8999
|
-3,0655
|
Stationnaire
|
TCDC
|
1
|
Non
|
Non
|
-2,7638
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 2 montre que les
variables comme M, PM, PRLD, TCCN et TCDC du modèle sont stationnaires
en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).
Tableau 3 : Présentation des résultats
du test ADF en différence seconde du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
-4,9658
|
-1,9628
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 3 montre que la
variable PRMD est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (voir annexe N°6). Le fait que
toutes les séries sont intégrées d'ordre un (1) et d'ordre
deux (2) nous fait penser à la présence de relations de
coïntégration.
· Test de
coïntégration
L'analyse du test de
coïntégration de Johansen fait apparaître une relation de
coïntégration au seuil de 5% entre les variables du
modèle1-1 (Annexe N°7). D'où la nécessité de
réaliser un modèle à correction d'erreur.
2-2-1-2- Estimation du modèle (1-1) à correction
d'erreur
La méthode retenue pour
l'estimation des modèles de long terme et de court terme est celle
à deux étapes de Engel et Granger.
a. Estimation du
modèle (1-1) de long terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
Il s'agit d'estimer le modèle
suivant :
Les
résultats d'estimation du modèle (1-1) de long terme se
présente comme suit :
*seuil de significativité
à 1%
· Qualité de la
régression
De l'examen des résultats
d'estimation (Annexe N°6), il ressort que le coefficient de
détermination R² = 0,907848 indique que la qualité de la
régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire
que les fluctuations de la demande d'importation du riz sont expliquées
à 90,7848% par les variables explicatives du modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme.
Il s'agit de tester si chacune des
variables figurant dans le modèle de long terme contribue
significativement à l'explication de la variable endogène.
C'est-à-dire si chacun de ces coefficients est significativement
différent de zéro au sens de Student au seuil de 5%.
De l'examen des résultats
d'estimation (Annexe N°6), il ressort que les coefficients du prix du riz
local à Dantokpa, le prix du riz importé à Dantokpa, le
taux de change CFA/Naira et du Dummy ne sont pas significativement
différents de zéro (0) avec pour probabilité respective
prob = 0,0841 ; prob = 0,2810 ; prob = 0,2184 et prob = 0,2712.
Par contre, l'analyse de ces
résultats montre également que les coefficients du prix à
l'importation du riz et le taux de change dollar/CFA sont statistiquement
différents de zéro (0) avec pour probabilité respective
prob = 0,0000 et prob = 0,0002. Toutes ces deux variables sont significatives
au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc un rapport de cause à effet
entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour
apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Quelques tests
statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du
riz.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
Le test de normalité
permet de savoir si les erreurs du modèle suivent une loi normale ou
pas. Le test de Jarque-Bera, encore appelé test de Skewness-Kurtosis
permet de tester la normalité des erreurs. Le test d'hypothèses
est le suivant :
Ho : les erreurs suivent une
loi normale ;
H1 : les erreurs ne suivent
pas une loi normale.
La statistique de Jarque-Bera est
définie de la façon suivante :
Où S est le coefficient de
dissymétrie et K le coefficient d'aplatissement.
On accepte Ho si la valeur de prob
> chi2 est supérieure à 5% et on accepte H1 dans le cas
contraire. La valeur de la probabilité prob
= 0,969512 (Annexe N°9, graphique 1) attachée à la
statistique de Jarque-Bera est supérieure à 5 %. Alors, les
erreurs du modèle suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
L'autocorrélation est une
situation dans laquelle les termes d'erreurs ne sont pas indépendants au
cours du temps. Ce qui signifie que l'espérance mathématique avec . Les erreurs peuvent être positives,
négatives ou nulles. Cependant, ce test permet de savoir si ces erreurs
sont corrélées entre elles ou non. Ce qui revient à
vérifier si les erreurs d'une observation sont corrélées
à celles des autres. D'où le test de Durbin-Watson et/ou le test
de Breusch-Godfrey. Dans le cadre de cette étude, nous allons effectuer
le test de Breusch-Godfrey. Ce test permet de
détecter si les erreurs sont corrélées ou pas entre elles.
C'est-à-dire de vérifier si l'espérance
mathématique du terme d'erreur est nulle (erreurs non
corrélées) ou différent de zéro (erreurs
corrélées). Il s'agit de tester :
Ho : Erreurs non
corrélées ;
H1 : Erreurs
corrélées ( ). Soit l'erreur suit la forme suivante :
On accepte Ho si la valeur de Prob
> F est supérieur à 5%. On accepte
H1 dans le cas contraire.
La valeur de probabilité
0,599869 (voir annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
Ce test permet en
réalité de savoir si la variance conditionnelle du terme d'erreur
sachant Xi est une constante ou non. Pour détecter la présence de
l'hétéroscédasticité ou non, plusieurs tests ont
été développés à ce sujet. Il s'agit du test de Golfeld-Quandt, du test de White,
du test de coefficient de rang ou d'ordre de Spearman et du test
Breusch-Pagan.
Par ailleurs, dans le cadre de
cette étude, le test de White est effectué. Il s'agit de
tester :
Ho: la variance du terme d'erreur
est une constante (homoscédasticité).
H1 : la variance du terme
d'erreur est différente d'une constante
(hétéroscédasticité).
On accepte Ho si la valeur de la
probabilité est supérieure à 5% et on la rejette si non. La valeur de la probabilité obtenue 0,353123
(annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous pouvons conclure que
les erreurs sont homoscédastiques.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
Ce test permet d'observer si le
modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la
probabilité attachée à la statistique de Ramsey est
0,062292 (annexe N°9) supérieure à 5 %. On en
déduit que le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de
variables importantes.
§ Test de stabilité
des variables.
Il s'agit de test Cusum et
Cusum carré de stabilité. Les résultats obtenus
après instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives
sur le test Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le
corridor (annexe N°9, graphique 2 et 3). Nous pouvons conclure que le
modèle est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun
de ces tests.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
Ce test permet de détecter
la multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle. Il s'agit de comparer la valeur la plus élevée des
coefficients de la matrice des variances et covariances qu'on
élève au carré, à la valeur du coefficient de
détermination du modèle de long terme. La valeur r =0,594465 la
plus élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (voir annexe N°13) est
inférieure à celle du coefficient de détermination
0,907848 (r2=0,353388<0,907848). D'où on note une absence
de multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du
modèle de court terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
· Estimation du
modèle de court terme
L'estimation du
modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une
politique macroéconomique sur un phénomène
étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables
explicatives du modèle affectent la demande d'importation du riz au
Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le
suivant :
Avec
D. la dérivée en différence première de la
variable, M la demande d'importation du riz, PM le prix à l'importation
du riz, PRLD le prix du riz local à Dantokpa, TCCN le taux de change
CFA/Naira, TCDC le taux de change dollar/CFA et D.(PRMD,2) la
dérivée en différence seconde du prix du riz
importé à Dantokpa. = 1,....5 représente les paramètres du modèle
à étudier et représente les erreurs de spécification des variables qui
ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.
Les résultats d'estimation
du modèle de court terme sont les suivants
*seuil de significativité
à 1%
De l'examen des résultats
de régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient
associé à la force de rappel est négatif (-0,704759) et
significativement différent de zéro au seuil statistique de 1%.
Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. A long
terme, les déséquilibres entre la demande d'importation du riz
et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont
des évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,964941 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la
demande d'importation du riz est à 96,4941% expliquée par les
variables explicatives du modèle.
De même, la prob
(F-statistic) = 0 ,000000 est inférieure à 5%. Alors le
modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'examen des résultats
d'estimation, il ressort que les coefficients du prix du riz local et
importé à Dantokpa, du taux de change CFA/Naira ne sont pas
significativement différents de zéro (0) avec pour
probabilité respective prob = 0,6991 ; prob = 0,2118 et prob =
0,7524.
Par contre, l'examen des
mêmes résultats montre également que les coefficients du
prix à l'importation du riz et taux de change dollar/CFA sont
statistiquement différents de zéro (0) avec pour
probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0001. Ces variables
sont significatives au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc une relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de la demande d'importation du
riz.
Une étude
économétrique consiste non seulement à estimer des
paramètres d'un modèle, mais aussi, à tester des
hypothèses afin de valider le modèle économique
théorique. Les paramètres estimés sont des variables
aléatoires, ce ne sont pas des valeurs certaines, ils ne sont pas
exactement identiques à la vraie valeur des paramètres. Il s'agit
ici des tests statistiques habituels effectués sur des études
économétriques. Ces tests vont nous permettre en
réalité de ressortir la robustesse du modèle de
l'étude et les conséquences liées à la violation ou
non des hypothèses de bases relatives à ces tests ; ceci
afin de compléter les résultats des estimations.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,066449 (Annexe N°12, Graphique 10) obtenue est supérieure
à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs
suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La probabilité prob > F
attachée à la statistique est 0,416434 supérieure à
5%. Par conséquent, on peut affirmer que les résidus du
modèle de court terme ne sont pas autocorrélés. (Annexe
N°12)
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,999777 est supérieure à 5%. D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, on est en
présence d'homoscédasticité. (Annexes N°12)
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,160226 (Annexe
N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de
court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de cette
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe N°12, Graphiques 11 et 12). Chaque test montre que la courbe correspondante ne
coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et
ponctuellement stable.
2-2-2- Présentation
des résultats du modèle (1-2)
2-2-2-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Cette partie vise à
déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du
modèle1-2. Elle nous permet également de choisir la technique
d'estimation appropriée à notre modèle.
· Test de
stationnarité sur les variables.
Le tableau 4 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables
Tableau 4 :
Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les
variables du modèle (1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
Constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LM
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1593
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPNR
|
3
|
Non
|
Oui
|
-3,1541
|
-3,0521
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1267
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Oui
|
Oui
|
-12,9315
|
-3,0521
|
Non stationnaire
|
LPIBr
|
1
|
Non
|
Non
|
3,6384
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPOP
|
2
|
Non
|
Non
|
6,1233
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'analyse du tableau 4 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la
variable LPNR est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration sur les autres variables devient nécessaire. (Voir
annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
Tableau 5 : Présentation des résultats
du test ADF en différence première du modèle
(1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
Constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LM
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,2093
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,7932
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Non
|
Non
|
-8,8361
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
LPIBr
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,2727
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
LPOP
|
1
|
Non
|
Oui
|
-5,6886
|
-3,0403
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 5 montre que les
variables comme LM, LREXR, LAAL, LPOP du modèle (1-2) sont stationnaires
en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).
Tableau 6 : Présentation des
résultats du test ADF en différence seconde du modèle
(1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LPIBr
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,3940
|
-1,9662
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 6 montre que la
variable LPIBr est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe N°6).
· Test de
coïntégration
L'analyse du test de
coïntégration de Johansen fait apparaître six (6) relations
de coïntégration au seuil de 5% entre les variables du
modèle (1-2) (Annexe N°7). D'où la nécessité
de réaliser un modèle à correction d'erreur.
2-2-2-2- Estimation du
modèle (1-2) à correction d'erreur
a. Estimation du
modèle 1-2 de long terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
Il s'agit d'estimer le
modèle suivant :
Les
résultats d'estimation du modèle (1-2) de long terme sont
présentés comme suit.
(20)
*seuil de significativité
à 1%
**seuil de significativité à 5%
· Qualité de la
régression
De l'examen de la
régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient de
détermination multiple R² = 0,808743 indique que la qualité
de la régression du modèle de long terme est bonne.
C'est-à-dire que les fluctuations de la demande d'importation du riz
sont expliquées à 80,8743 % par les variables explicatives du
modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme
De l'examen de la
régression, il ressort que les coefficients de la PNR, du PIBr et du POP
ne sont pas significativement différents de zéro (0) au seuil de
5% avec pour probabilité respective prob = 0,8269 ; prob = 0,1840
et prob = 0,8860
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que les coefficients de la REXR et
de l'AAL sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de
5% avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0189.
Pour apprécier la qualité du modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Quelques tests
statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du
riz
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de la
probabilité prob = 0,077678 (Annexe N°9, Graphique 4)
attachée à la statistique Jarque-Bera est supérieure
à 5 %. Alors, les erreurs du modèle suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,77631 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On accepte
Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White
La valeur de la probabilité
obtenue 0,283044 (Annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous
pouvons conclure que les erreurs sont homoscédastiques.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
Ce test permet d'observer si le
modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la
probabilité attachée à la statistique de Ramsey est
0,058283 (Annexe N°9) supérieure à 5 %. D'où le
modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables
importantes.
§ Test de stabilité
des variables.
Il s'agit du test Cusum et Cusum
carré de stabilité. Les résultats obtenus après
instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives sur le test
Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le corridor
(Annexe N°9, Graphique 5 et 6). Nous pouvons conclure que le modèle
est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun de ces
tests.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
La valeur r = 0,461293 la plus
élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (Annexe 13) est inférieure à
celle du coefficient de détermination R2=0,808743 (r2
= 0,212791 < 0,808743). D'où on note une absence de
multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du modèle de court terme de la
demande d'importation du riz
L'estimation du
modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une
politique macroéconomique sur un phénomène
étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables
explicatives de notre modèle affectent la demande d'importation du riz
au Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le
suivant :
Avec L le logarithme
népérien, D. la dérivée en différence
première de la variable, PNR la production nationale du riz, M la
demande d'importation du riz, REEXR la réexportation du riz, AAL l'aide
alimentaire, POP la population totale, D.(LPIBr,2) représente la
dérivée en différence seconde du logarithme
népérien du PIBr.
= 1,....5 représente les paramètres du modèle
à étudier et (t) représente les erreurs de spécification et des
variables qui ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.
Les résultats d'estimation
du modèle de court terme sont présentés comme
suit :
(22)
*seuil de significativité
à 1%
**seul de significativité 5%
De l'examen de l'estimation
(annexe 11), il ressort que le coefficient associé à la force de
rappel est négatif (-0,202366). Il existe donc bien un mécanisme
à correction d'erreur. A long terme, les
déséquilibres entre la demande d'importation du riz et variables
explicatives se compensent de sorte que les séries ont des
évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,818151 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la
demande d'importation du riz est à 81,8151% expliquée par les
variables explicatives du modèle. De même, la prob (F-statistic)
est égale à 0 ,001481 et est inférieure à 5%.
Alors le modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'analyse de la
régression, il ressort que les coefficients de la production nationale
du riz, du PIB réel, de la population ne sont pas significativement
différents de zéro avec pour probabilité respective prob =
0,8792 ;prob = 0,3382; prob = 0,4756.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de la
réexportation du riz est statistiquement différent de zéro
au seuil de 1% avec pour probabilité prob = 0,0000 et que celui de
l'aide alimentaire est statistiquement différent de zéro au seul
de 5% avec pour probabilité prob = 0,0269. Il y a donc de relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de la demande d'importation du
riz.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,261108 (Annexe 12, graphique 13) obtenue est supérieure à 5%.
On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi
normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,460006 (Annexe 12) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho.
Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,666298 est supérieure à 5% (Annexe 12). D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous
assistons à la présence d'homoscédasticité.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,148541 (Annexe 12)
supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne
souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de notre
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe 12, Graphiques 14 et 15).
Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le
modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.
2-2-3- Présentation
des résultats du modèle 2
2-2-3-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Cette partie vise à
déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du
modèle 2. Elle nous permet également de choisir la technique
d'estimation appropriée à notre modèle.
· Test de
stationnarité sur les variables.
Le tableau 7 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables
Tableau 7 : Présentation des
résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle
2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LOADH
|
1
|
Oui
|
Non
|
2,2133
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPALN
|
1
|
Oui
|
Non
|
2,2638
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LMR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1593
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LMAL
|
3
|
Non
|
Oui
|
-3,5979
|
-3,0521
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1267
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Oui
|
Oui
|
-12,9315
|
-3,0521
|
Non stationnaire
|
LXAL
|
1
|
Non
|
Non
|
0,6302
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
TPIBr
|
2
|
Non
|
Oui
|
-2,2258
|
-3,0403
|
Non stationnaire
|
TINF
|
3
|
Oui
|
Non
|
-1,1420
|
-1,9628
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'examen du tableau 7 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la
variable LMAL est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration sur les autres variables devient nécessaire.
(Annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
Tableau 8 : Présentation des résultats
du test ADF en différence première du modèle 2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LOADH
|
2
|
Non
|
Oui
|
-3,8321
|
-3,05211
|
Stationnaire
|
LPALN
|
1
|
Non
|
Oui
|
-4,5127
|
-3,0403
|
Stationnaire
|
LMR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,2093
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,7932
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Non
|
Non
|
-8,8361
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
LXAL
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,0916
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
TPIBr
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,0624
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
TINF
|
3
|
Oui
|
Non
|
-5,7026
|
-1,9644
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 8 montre que les
variables comme LOADH, LPALN, LMR, LREXR, LAAL, LXAL, TPIBr du modèle 2
sont stationnaires en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe 6).
Tableau 9 : Présentation des résultats
du test ADF en différence seconde du modèle 2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
TINF
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,3896
|
-1,9662
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 9 montre que la
variable TINF est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe 6).
2-2-3-2- Estimation du
modèle 2 à correction d'erreur
a. Estimation du
modèle 2 de long terme de l'offre alimentaire disponible par habitant et
tests statistiques
Il s'agit d'estimer le
modèle suivant :
Les résultats d'estimation
du modèle (2) de long terme sont présentés comme
suit :
(24)
*seuil de significativité
à 1%
**seuil de
significativité à 5%
· Qualité de la
régression
De l'examen de la
régression, il ressort que le coefficient de détermination
multiple R² = 0,970658 indique que la qualité de la
régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire
que les fluctuations de l'offre alimentaire disponible par habitant sont
expliquées à 97,0658 % par les variables explicatives du
modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme
De l'examen de la
régression, il ressort que les coefficients de MAL, AAL, MR, REXR et
TPIBr ne sont pas significativement différents de zéro avec pour
probabilité respective prob = 0,8580 ; prob = 0,0592; prob =
0,5618; prob = 0,4356 ; prob = 0,3224.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de PALN et XAL
sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de 1% avec
pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0027 et que
celui de TINF est statistiquement différent de zéro (0) au seul
de 5% avec pour probabilité prob = 0,0251. Il y a donc de relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de long terme de l'offre alimentaire disponible par
habitant.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,200159 (Annexe N°9, graphique 7) obtenue est supérieure à
5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une
loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,995013 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,394614 est supérieure à 5%. D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous
assistons à la présence d'homoscédasticité (Annexe
N°9).
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,637234 (Annexe
N°9) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court
terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de cette
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (annexe N°9, Graphiques 8 et 9).
Chaque test montre que la courbe
correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc
structurellement stable et ponctuellement stable.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
La valeur r = 0,786361 la plus
élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (voir annexe 13) est inférieure
à celle du coefficient de détermination R2=0,970658
(r2 =0,786361<0,970658). D'où on note une absence de
multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du
modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par habitant
et tests statistiques.
Le modèle de court terme
à estimer est le suivant :
Les résultats d'estimation
du modèle (2) de court terme sont présentés comme comme
suit :
(26)
*seuil de significativité
à 1%
*seuil de significativité
à 5%
*seuil de significativité
à 10%
De l'examen de la
régression, il ressort que le coefficient associé à la
force de rappel est négatif (-0,048560). Il existe donc bien un
mécanisme à correction d'erreur. A long terme les
déséquilibres entre l'offre alimentaire disponible par habitant
et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont
des évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,973272 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que l'offre
alimentaire disponible par habitant est à 97,3272% expliquée par
les variables explicatives du modèle.
De même, la prob
(F-statistic) = 0 ,000024 est inférieure à 5%. Alors le
modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'examen de la regression, il
ressort que les coefficients de LMAL, LAAL, LMR, LREXR, LTINF et LTPIBr ne sont
pas significativement différents de zéro avec pour
probabilité respective prob = 0,4719 ; prob = 0,1005; prob =
0,7343 ; prob = 0,6172 ; prob = 0,0711 ; prob = 0,6654.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de LPALN est
statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 1% avec pour
probabilité prob = 0,0000 et que celui de l'aide LXAL est
statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 5% avec pour
probabilité prob = 0,0174. Il y a donc de relation de cause à
effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour
apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par
habitant.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,119544 (Annexe N°12, Graphique 16) obtenue est supérieure
à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs
suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,246067 (Annexe N°12) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
Test d'omission des variables de
Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,505489 (Annexe
N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de
court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de notre
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe N°12, Graphiques 17 et 18). Chaque test montre que la courbe correspondante ne
coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et
ponctuellement stable.
2-3- Analyse des
résultats
2-3-1- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité
alimentaire au Bénin de 1990 à 2010
2-3-1-1- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz par rapport à la production
nationale du riz au Bénin de 1990 à 2010
L'analyse de l'importation par
rapport à la production du riz se fera à travers l'analyse de la
courbe du ratio de la production à l'importation du riz.
De l'analyse du graphique 11, il
ressort deux périodes d'analyse :
- De 1990 à 1998 où
le ratio de la production à l'importation du riz a hautement
augmenté pour atteindre un seuil maximal de 0,75 en 1998.
- De 1998 à 2010 où
ce ratio a brutalement subit une baisse graduelle pour revenir à 0,076
en 2007 avant de remonter légèrement à 0,27 en 2010.
Nous retenons de façon
générale que ce ratio est strictement compris entre 0 et 1 et sa
valeur maximale est de 0,75 en 1998. Donc sur toute la période
d'analyse, la production du riz n'a jamais atteint l'importation du riz au
Bénin. Ce qui confirme les résultats des études
antérieures qui stipulent que le Bénin n'est pas autosuffisant en
riz. Les importations massives servent alors à satisfaire le
déficit des besoins de consommation du riz d'une part, et les
réexportations vers les pays de l'hinterland notamment le Nigéria
d'autre part. (Abiassi, 2006)
Graphique 11 :
Evolution de l'importation du riz par rapport à la production
nationale du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou et de la DPP/MAEP
2-3-1-2- Analyse de la
dépendance alimentaire au Bénin de 1990 à
2010.
La dépendance alimentaire
mesure l'expression simultanée des aides alimentaires et des
importations alimentaires sur l'offre alimentaire disponible dans un pays. Plus
la dépendance est grande, plus le pays dépend de
l'extérieur.
Soient TDAL(t) le taux de
dépendance alimentaire, OAD(t) l'offre alimentaire disponible, AAL(t)
l'aide alimentaire, MAL(t) les importations alimentaires, PALN(t) la production
alimentaire nationale et XAL(t) les importations alimentaires à
l'année t. On a :
(27)
Avec (28)
Le graphique 12 ci-dessous retrace
l'évolution du taux de dépendance alimentaire sur la
période 1990-2010.
Le graphique 12 montre que de 1990
à 1995, le TDAL a évolué de 0,043% à 7,57% avant de
connaître une évolution irrégulière de 1995 à
2010 avec une part élevée de 11,08% en 2007 et une part faible de
2,19% en 2000. Mais il faut remarquer que de 2007 à 2010, cette part a
considérablement baissé jusqu'à atteindre 2,28% en
2010.
Ces faibles parts des aides
alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire
disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la
sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut
être expliquée par la politique de la réexportation des
produits alimentaires importés que les opérateurs
économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ce qui montre que
le Bénin fait un effort en matière de production pour assurer la
sécurité alimentaire des citoyens.
Graphique 12:
Evolution du taux de dépendance alimentaire au Bénin.
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-3-2- Analyse des
déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin de 1990
à 2010.
Interprétation des
résultats des estimations des modèles de long et court terme de
la demande d'importation du riz.
Il ressort des estimations que,
quatre (4) variables expliquent en grande partie la demande d'importation du
riz. Il s'agit de la réexportation du riz (REXR), de l'aide alimentaire
(AAL), du prix à l'importation du riz (PM) et du taux de change
dollar/FCFA (TCDC).
Les résultats du
modèle montrent que la réexportation du riz, variable pertinente
de cette étude a une influence positive sur l'importation du riz au
Bénin et ses coefficients à long terme (0,799661) et à
court terme (0,828206) sont significatifs au seuil de 1% ; le signe obtenu
correspond à celui attendu. Une hausse de 10% de la
réexportation du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la
demande d'importation du riz à long terme et de 8,28206% à court
terme. Un tel résultat s'explique par le fait qu'une augmentation du
volume du riz réexporté conduira les importateurs à
importer plus du riz. Ceci est lié aux effets combinés du
détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à
cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes
douanières sur le riz importé. De ce fait, on assistera à
une hausse des recettes fiscales qui constituent la principale source de
financement de l'économie béninoise.
Le taux de change dollar/FCFA
constitue un frein pour l'importation du riz au Bénin, son coefficient
(-7,08.108) à long terme et (-7,74.108) à
court terme sont négatifs et significatifs au seuil de 1%. Une
augmentation du taux de change dollar/FCFA de 10% entraîne une baisse de
la demande d'importation du riz de 50,9566% à long terme et de
55,7068% à court terme; ce qui est conforme au signe attendu. Son
augmentation se traduit par une diminution du pouvoir d'achat des
importateurs.
Le prix à l'importation du
riz stimule la demande d'importation du riz au Bénin, son coefficient
(5,73.108) à long terme et (5,07.108) à
court terme est significatif au seuil de 1%. De plus, si le prix à
l'importation augmente de 10%, la demande d'importation du riz augmente de
17,4518% à long terme et de 15,4416% à court terme. Ceci est
contraire au signe théorique attendu. Cela s'explique par le fait que le
prix à l'importation du riz est relativement faible au Port Autonome de
Cotonou. En moyenne, il est de 226,13 FCFA/Kg sur toute la période
d'étude et ne réduit donc pas significativement le pouvoir
d'achat des importateurs béninois. Ce faible niveau du prix à
l'importation s'explique par le dumping que font les grands pays exportateurs
du riz. En effet les gouvernements adoptent dans ces pays un prix minimum
garanti. Ce prix minimum garanti entraîne un excédent de la
production que l'Etat rachète automatiquement pour éviter la
chute des prix.
L'aide alimentaire influence
positivement et significativement au seuil de 5% la demande d'importation du
riz au Bénin. Ainsi, une augmentation de l'aide alimentaire de 10%
entraîne une hausse de la demande d'importation du riz de 1,49822%
à long terme et de 1,53478% à court terme. Elle vient donc en
augmentation du volume total des importations alimentaires donc de
l'importation du riz. L'aide alimentaire crée une demande d'importation
du riz car elle habitue les consommateurs à demander plus du riz et donc
fait une pression sur l'importation du riz.
Enfin le prix du riz local et
importé à Dantokpa (PRLD, PRMD), le taux de change CFA/Naira
(TCCN), la production nationale du riz (PNR), le PIB réel (PIBr), la
population totale (POP) à travers leurs coefficients respectifs
(2,56.108) ; (-1,75.108) ;
(-2,64.109) ; (-0,023374) ; (-1,890561) et
(-1,301552) n'ont pas d'impact significatif sur la demande d'importation du riz
au Bénin.
2-3-3- Analyse des effets
de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant au
Bénin de 1990 à 2010
Les résultats du
modèle montrent que l'importation du riz, variable pertinente de cette
étude n'influence pas l'offre alimentaire disponible par habitant au
Bénin et ses coefficients (-0,024164) à long terme et
(-0,019072) à court terme ne sont pas significatifs au seuil de 5%. Il
faut remarquer qu'un tel résultat constitue un paradoxe et est contraire
au signe attendu. Ceci s'explique par plusieurs raisons :
- Le phénomène de la
réexportation du riz vers les pays limitrophes du Bénin.
L'étude a montré qu'une hausse de 10% de la réexportation
du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation
du riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Cela signifie
donc qu'en réalité, le riz importé au Bénin va plus
en augmentation de l'offre alimentaire d'autres pays tiers.
- Le phénomène
d'autoconsommation du riz dans les régions du Bénin où le
riz est produit. En effet, en dehors du Sud où l'autoconsommation est
faible, le riz est largement autoconsommé dans les autres régions
du pays. L'exploitant agricole met en valeur la culture du bas-fond pour
couvrir en partie ses besoins alimentaires (Abiassi, 2006).
- La concentration du riz
importé dans les grandes villes du Sud. Le riz importé transite
par le Port Autonome de Cotonou et se déverse directement sur les
marchés du Sud. Du fait de l'autoconsommation dans les milieux ruraux,
le riz importé n'est pas pratiquement consommé par ces
habitants.
SYNTHESE DES RESULTATS,
VALIDATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS
Cette étude est
consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire au Bénin sur la période de
1990 à 2010. A l'issue de l'étude, nous pouvons vérifier
les hypothèses et faire des recommandations.
· Synthèse des
résultats
Cette étude est
consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire. Nous avons analysé, à cet
effet dans un premier temps le comportement de l'importation par rapport
à la production nationale du riz et du taux de dépendance
alimentaire. Dans un second temps, les modèles des déterminants
de la demande d'importation du riz et de l'offre alimentaire disponible par
habitant ont été élaborés et estimés.
Le ratio de la production
nationale du riz à l'importation a varié entre 0,03 en 1990 et
0,27 en 2010. Ce résultat témoigne du très faible niveau
de la production nationale du riz face à l'importation du riz. Ceci
confirme les résultats antérieurs qui ont déploré
toutes les fois l'importation massive du riz au Bénin. Le niveau le plus
élevé de ce ratio a été de 0,75 en 1998 sous
l'effet combiné de la libéralisation progressive au Nigeria de
l'importation du riz et des politiques intervenues dans la riziculture
notamment, la réorganisation des riziculteurs enclenchée dans les
années 1996.
Le taux de dépendance
alimentaire a varié entre 0,043% en 1990 et 2,28% en 2010 et son niveau
11,08% le plus élevé est obtenu en 2007. Ces faibles parts des
aides alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire
disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la
sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut
être expliquée par la politique de réexportation des
produits alimentaires importés que les opérateurs
économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ceci montre que le
Bénin fait un effort en matière de production alimentaire pour
assurer la sécurité alimentaire des citoyens.
Les résultats issus de
l'estimation des modèles économétriques
élaborés sur les déterminants de la demande d'importation
du riz montrent d'abord que la réexportation du riz a une influence
positive et significative au seuil de 1% sur l'importation du riz à long
terme et à court terme. Une hausse de 10% de la réexportation du
riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation du
riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Ceci est
lié aux effets combinés du détournement du trafic en
direction des pays de l'hinterland à cause de la crise ivoirienne et de
l'augmentation au Nigéria des taxes douanières sur le riz
importé. De ce fait, on assiste à une hausse des recettes
fiscales qui constituent la principale source de financement de
l'économie béninoise.
Les résultats issus de
l'estimation du modèle économétrique élaboré
sur l'offre alimentaire disponible par habitant montrent que l'importation du
riz est statistiquement non significative sur l'offre alimentaire disponible
par habitant au Bénin. Ceci s'explique par le fait qu'une grande partie
du riz importé est réexportée en direction des pays
limitrophes notamment le Nigéria. De l'analyse des déterminants
de l'importation du riz, il ressort qu'en réalité le riz
importé au Bénin va plus en augmentation de l'offre alimentaire
d'autres pays tiers.
· Validation des
hypothèses
Les conclusions de l'analyse des
résultats issus des estimations des modèles et des graphiques
nous permettent de vérifier les hypothèses :
H1 : Le
ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz est
inférieur à l'unité. Cette hypothèse est
vérifiée, car à travers les différentes analyses du
graphique 11, le ratio le plus élevé est de 0,75.
H2 : Le taux
de dépendance alimentaire au Bénin est inférieur à
12%. Cette hypothèse est vérifiée, car à travers
les différentes analyses du graphique 12, le taux de dépendance
le plus élevé est de 11,08%.
H3 : La
réexportation du riz est le déterminant principal de la demande
d'importation du riz. Cette hypothèse est vérifiée, car la
réexportation du riz a une influence positive et significative au seuil
de 1% sur l'importation du riz.
H 4 :
L'importation du riz a une incidence positive sur l'offre alimentaire
disponible par habitants. Cette hypothèse n'est pas
vérifiée, car l'importation du riz a une influence
négative et statistiquement non significative sur l'offre alimentaire
disponible par habitant au Bénin.
·
Recommandations
Considérant que le phénomène
d'insécurité alimentaire prend de plus en plus de l'ampleur au
Bénin, il urge que les autorités du pays prennent des mesures
pour assurer à leurs populations la sécurité alimentaire
qu'il faut. Après avoir étudié l'importation du riz et la
sécurité alimentaire au Bénin sur la période de
1990 à 2010, cette étude nous permet de recommander à ces
différents responsables de :
- garantir aux riziculteurs un prix minimum en offrant comme
garanti les contrats de rachat des surplus avec protection à la
frontière (interdiction des importations).
-réorienter la mécanisation de l'agriculture
pour accroître la production alimentaire dans le but de réduire
progressivement la dépendance alimentaire et tendre vers un Bénin
qui se veut autosuffisant sur le plan alimentaire.
- améliorer les infrastructures et moyens de transport
dans les zones de collecte du paddy sera une source importante de
réduction des coûts qui plombent la compétitivité du
riz local.
- Dynamiser les efforts entrepris par les riziculteurs et les
collectrices transformatrices pour améliorer significativement la
qualité du riz local notamment dans le processus de transformation.
- Mettre la stratégie de marketing du riz local qui
doit se concentrer sur les différentiations géographiques de la
consommation pour mieux valoriser ce riz et capturer les
préférences locales des consommateurs.
- Accélérer l'aménagement des
périmètres rizicoles et la réhabilitation des
périmètres aménagés et en confier la gestion
à des groupements de producteurs comme c'est le cas à Koussin
Lélé (Zou) et à Dévé (Mono) ou à des
privés sous contrat de location ou de cession définitive par
l'Etat dans le cadre du désengagement de l'Etat de certaines
activités agricoles.
- Dynamiser la recherche agronomique nationale afin qu'elle
puisse non seulement poursuivre les activités de recherches adaptatives
mais aussi améliorer la fertilité des bas-fonds après leur
mise en culture et élaborer des systèmes d'exploitation plus
rentables et plus durables des bas-fonds.
- Encourager la consommation du riz local en facilitant aux
acteurs de la filière les conditions d'acquisition d'équipements
performants et adaptés permettant de produire à moindre
coût et d'obtenir de produits de bonnes qualités organoleptiques
et donc plus compétitifs.
- Renforcer la capacité productive des producteurs par
le biais des formations.
- Mettre en place un système de financement des
activités agricoles souple et adapté aux besoins et aux
capacités de remboursement des producteurs.
- Veiller à ce que les autorités en charges des
échanges extérieures surveillent de près la politique
commerciale du Nigéria.
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