4.1.2.2 Le secteur informel et la richesse nationale du
Cameroun
Lorsque nous considérons l'approche basée sur la
notion d'unité économique ou d'entreprise, le secteur informel
est défini « comme le lieu de la micro entreprise et de la petite
entreprise, c'est-à-dire comme le lieu possible d'une croissance et
d'une dynamique économique spécifique à l'organisation des
pays en développement » ; le secteur informel apparaît donc
ici analysé selon une logique de reproduction, de croissance ou de
transition vers l'économie formelle développée par les
unités de production informelle.
En tant que tel, et compte tenu de son importance dans le
problématique de l'emploi, le secteur informel comme dans la plupart des
pays en développement et au Cameroun en particulier joue un rôle
de plus en plus important dans la construction de la richesse nationale. Il
représente en Afrique subsaharienne une proportion se situant entre le
quart et les deux tiers de cette richesse nationale (Walker R., 2006); selon le
rapport BIT (2004), sa contribution au PIB dans cette même partie du
continent serait estimée à un pourcentage situé entre 7 %
et 38 %.
Le secteur informel est en outre doté d'une certaine
capacité à de la subsistance, du revenu et de la croissance
adoptée au marché local et national, constituant ainsi un
élément moteur dans la lutte contre la pauvreté et le
relèvement du revenu de vie des ménages camerounais qui selon
l'enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam-II) de 2001
vivent pour les deux cinquième de la population en deçà du
seul de pauvreté avec environ 232 547 francs CFA par adulte et par
an.
Il ne faudrait cependant pas se leurrer sur l'importance de ce
secteur sur ces deux points notamment la création d'emploi et de
richesse, mais aussi voir en effet la face néfaste de ce secteur sans
cesse grandissant. Fonctionnant en période dans
l'illégitimité et l'illégalité. C'est un secteur
sans réel apport au niveau de la fiscalité nationale, en outre il
constitue une véritable concurrence aux entreprises privées et
publiques formelles et est très axé vers la promotion des
pratiques contre bandières. Pour ce qui est de l'employé de ce
secteur, il est très mal rémunéré, soit entre 11100
et 27300 francs cfa de revenu mensuel contre 137 000 francs cfa pour les actifs
du secteur public et 103 000 francs CFA pour le privé formel. Cet
employé ne bénéficie d'aucune couverture sociale, n'est
couvert par aucun contrat de travail, reste constamment dans l'attente d'un
licenciement arbitraire et est assurée pour une retraite sans aucun
revenu substantiel.
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