Pétrole et jeu des acteurs dans la fabrication des politiques publiques des hydrocarbures au cameroun( Télécharger le fichier original )par Yves Patrick MBANGUE NKOMBA Yaounde II Soa - DEA 2006 |
B- Une gestion du secteur pétrolier et des ressources par un système centralisé par la suiteLa production du secteur pétrolier qui voit sa quantité augmentée de manière exponentielle depuis 1978, date marquante du premier quinquennat de la décennie 198054(*) et dont la production est de 62 500 tonnes, elle passe à 2,8 millions de tonne en 1980 et à 9,2 millions de tonnes en 1985, on peut dire que la période 1978- 1985 est une période importante dans le secteur pétrolier. Elle est certes une période d'apprentissage de la gestion d'un secteur en plein expansion et très porteur mais elle marque également la phase du début de commercialisation officiel des hydrocarbures. Cette commercialisation n'a pas toujours fait l'objet d'une clarté dans le système administratif, il a été établit au travers des chapitres précédents que le coeur de la gestion du secteur pétrolier est coiffé par la présidence de la république. C'est elle qui organise et oriente la politique générale du secteur pétrolier. De manière directe sur terrain, la SNH joue un rôle prépondérant au point où la centralisation de ce secteur passe par ces deux pôles uniquement, car ce n'est que normal que (3) trois ans après la date officielle de l'exploitation du pétrole au Cameroun, la société nationale des hydrocarbures voit le jour, car il fallait absolument crée un cadre externe à la présidence et avec des structures et un personnel qualifié pour rendre compte avec autorité de ce qu'il en était. Ainsi les revenus issus de la commercialisation de ces produits seront monopolisées par la Présidence de la République et vont permettre au centre de pouvoir jouer un rôle important d'orientation dans le processus d'accumulation du capital lié à cette ressource (Owona Nguini, 1997 : 225) ; celle-ci sera alors un véritable pactole pour les réseaux de l'appareil politico administratif. La présidence profita des ressources pétrolières pour régler de manière relative les problèmes financiers du pays en ouvrant des comptes hors budgets en dehors de ces cadres budgétaires ; la répartition des ressources dans le CHB était justement fonction des décisions des opérateurs de l'Etat central ; toutes les recettes pétrolières n'y était pas transférées dans ces comptes, le pouvoir central s'arrangea à placer au moins dans le budget de l'Etat une partie des recettes issues des impôts sur le bénéfice et les redevances que certaines multinationales et compagnies pétrolières reversaient à l'Etat ; mais bien que durant la décennie des années 80, les recettes injectés dans le budget gouvernemental entre 1983 et 1987 représentait 25%. Les ressources pétrolières au Cameroun ont permis à l'appareil politico administratif central et à la Présidence de la République en tant qu'institution de planifier de manière centralisée le développement. A cet effet, d'importants moyens d'emprise souveraine et des instruments précieux de gouvernement intervenant dans l'affectation des ressources étaient utilisés de manière à démontrer la cohérence de l'action gouvernementale autour de son programme. Il faudrait tout de même noter que la politisation du pétrole dans la société camerounaise va créer un contexte favorable a un environnement complexe ; il convient d'examiner maintenant comment se complexifient les références autour du secteur pétrolier. * 54 Michel Kounou, « L'Etat du Cameroun pétrolier », in L'Etat du Cameroun sous la direction de F.E. Boulaga, Ed. Terroirs 2009. |
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