I-1-4-1 La méningite
D'après l'OMS, (( la méningite est
présente dans plusieurs pays, mais les épidémies les plus
étendues et les plus fréquentes prennent forme dans les
régions semi-désertiques de l'Afrique subsaharienne, que l'on
appelle "la ceinture de la méningite" .»
Le Cameroun se trouve, malheureusement,
entièrement inclu dans cette (( ceinture de la
méningite» et principalement sa partie septentrionale qui se
compose des régions de l'ExtrêmeNord, du Nord et de
l'Adamaoua.
Maurice TSALEFAC nous apprend à cet effet que,
pendant la saison sèche,
(( Le vent contribue à l'installation du
froid, comme il participe à l'atmosphère de fournaise par son
haleine brûlante et desséchante. L'harmattan règne alors,
accompagné de brume sèche qui réduit la visibilité
à moins de 500 m. Bénéfique pour les sorghos
repiqués, il apporte souvent en revanche des épidémies de
méningite. »48
La méningite est une infection des
méninges - les enveloppes de la moelle épinière et du
cerveau - dans lesquelles circule le liquide céphalorachidien.
Généralement, elle est causée par une bactérie ou
un virus.
48 Maurice TSALEFAC in
Atlas du Cameroun, p.62.
> La méningite d'origine
bactérienne
Elle est la plus grave des méningites. Elle
peut évoluer très rapidement et parfois, mener à la mort
si elle n'est pas diagnostiquée et soignée à temps. Elle
touche surtout les enfants. On distingue, selon le type de bactérie en
cause :
- La méningite à pneumocoque
(streptococcus pneumoniae).
- La méningite à HIB (Haemophilus
Influenza de type B).
- La méningite à méningocoques
(Neisseria Meningitidis). Cette bactérie est la seule qui cause
des épidémies de méningite. Selon l'OMS, elle est
présente dans l'arrière-gorge ou le nez de beaucoup de gens (de
10 à 15% de la population). Dans de rares cas, elle vient à bout
des défenses naturelles de l'organisme et cause la méningite. Une
forme plus grave de l'infection survient si les bactéries atteignent la
circulation sanguine et les organes ; on parle alors de «
méningococcénie ». On connaît 13 souches de
Neisseria Meningitidis. Les souches A, B et C sont celles qui causent le plus
souvent des épidémies. Les souches de type B et C
prédominent en Amérique et en Europe tandis que la souche C
prédomine en Afrique et en Asie.
- La méningite à Listeria (Listeria
Monocytogenes). Cette bactérie se trouve dans l'eau et le sol, et
peut contaminer les végétaux et les animaux. Il arrive donc que
la bactérie se retrouve dans certains aliments : les viandes crues, les
charcuteries, les fromages à pâte molle et les fromages à
lait cru, les fruis et les légumes (sur la peau seulement). L'infection
au listeria monocytogènes ou listériose est
généralement banale chez un adulte, mais peut être
transmise aux bébés et aux jeunes enfants. Les femmes enceintes y
sont particulièrement susceptibles (20 fois plus que l'ensemble de la
population) et peuvent transmettre l'infection è leur fatus.
> La méningite d'origine virale
Cette forme de méningite ressemble à une
grippe et présente peu de risques. Généralement, les
symptômes disparaissent d'eux-mêmes au bout de deux semaines. La
méningite virale affecte plus communément les enfants et jeunes
adultes. Comme pour la plupart des maladies virales, elle ne peut être
soignée avec des antibiotiques.
> Contagion
La méningite bactérienne peut se
transmettre par un contact étroit ou prolongé avec une personne
infectée. La bactérie est véhiculée par la salive
ou les sécrétions provenant du nez et de la gorge. On peut la
contracter par des baisers sur la bouche, en partageant des ustensiles, des
verres, des bouteilles d'eau, des cigarettes &
> Symptômes
Ils se développent rapidement en l'espace de un ou
deux jours.
Pour les nouveaux-nés et les
bébés : les cas peuvent être difficiles à
déceler, puisque les bébés ne présentent pas les
symptômes classiques de la méningite bactérienne. Ils
pourront plutôt :
- pleurer sans arrêt,
- être plus irritables ou somnolents qu'à
l'habitude,
- manquer d'âppetit ou avoir des
vomissements.
Pour les enfants âgés de deux ans et plus,
les adolescents et les adultes :
- une forte fièvre qui empêche de boire ou
de manger,
- des maux de tête importants,
- une raideur au cou,
- des nausées et des vomissements,
- de la confusion, une léthargie, de la
somnolence,
- une hypersensibilité à la
lumière,
- parfois une éruption cutanée de plusieurs
petits boutons violacés, signe d'une
méningococcémie.
> Complications
Plus le diagnostic et le traitement tardent, plus le
risque de séquelle neurologique s'accroît. La baisse d'audition,
les problèmes de vision, les difficultés d'élocution et
les troubles d'apprentissage font partie des séquelles possibles.
L'infection peut même provoquer la paralysie et une gangrène des
mains ou des pieds pouvant requérir une amputation. Des études
indiquent
que 15 à 20 % des nourrissons et des enfants en
bas âge qui survivent de la méningite bactérienne en
gardent des séquelles neurologiques permanentes.
Lorsqu'une infection bactérienne touche le
système nerveux central, elle peut causer la mort en quelques jours et
même en moins de 24 heures. La méningococcie est mortelle dans 10
à 15 % des cas.
> Personnes a risque
On peut contracter une méningite à tout
âge. Toutefois, le risque est plus élevé dans les
populations suivantes :
- les enfants de moins de 2 ans,
- les adolescents et les jeunes adultes âgés
de 18 à 24 ans,
- les personnes dont le système est affaibli.
Cela inclut les personnes âgées, celles ayant des problèmes
de santé chronique (le diabète ou le SIDA), celles qui sont en
rémission d'une maladie, celles qui prennent des médicaments qui
affaiblissent le système humanitaire.
La méningite cérébro-spinale est
l'une des maladies les plus redoutées et les plus fréquentes dans
la région du Nord. Elle affaiblit ou paralyse les agriculteurs qui en
sont atteints en les empêchant de vaquer à leurs occupations
agricoles. L'année dernière, le fils cadet de Abdou GARBA en a
été victime.
« Ma femme était obligée
d'aller le garder au centre de santé où il suivait le traitement.
A cause de ça, elle ne pouvait pas m'aider à travailler mon champ
de coton et son champ de maïs. Mais le plus important c'est qu'il a
guéri et il n'a rien eu parce que la maladie là est que quand
ça t'arrête, ça te laisse quelque chose au corps.
»
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