II- RECRUTEMENT ET FORMATION DES MAITRES APRES 1960
:
Avec l'accession du Sénégal à
l'indépendance, naît la nécessité de
réorienter le système éducatif vers de nouveaux besoins de
développement et aux objectifs de la conférence d'Addis
Abéba (Ethiopie du 15 au 25 Mai1961).
Cours normaux d'instituteurs adjoints, Ecoles Normales,
Centres Régionaux de formation professionnelle (C.R.F.P.) et Cycles de
formation accélérée constitueront pour l'essentiel les
structures de formation des maîtres de l'école
élémentaire.
+ Les Cours Normaux et C.R.F.P. :
A la place des cours normaux des moniteurs, sont
érigés les cours normaux (C.N.) fonctionnant comme des
établissements secondaires. L'année de formation étant
supprimée, les jeunes titulaires du B.E.P.C. passaient le concours de
l'Ecole normale William Ponty (ENWP) ou l'Ecole Normal des jeunes filles de
Rufisque tandis que les autres entraient dans les C.R.F.P, structures
accueillant des titulaires du B.E.P.C pour la formation en un an d'instituteurs
et d'instituteurs adjoints.
+ Les écoles normales (E.N.) :
Il en existait deux :
-L'ENWP transférée de Sébikhotane
à Thiès en 1963 et qui plus tard abritera et donnera sa
dénomination d'une part aux institutions de formation des jeunes filles
installées à Rufisque à savoir l'E.N. des jeunes filles et
d'autre part le cours normal de Thiès.
-L'école normale des jeunes filles de Rufisque
transférée en 1966 à Thiès. Elle recrutait sur
concours des élèves titulaires du B.E.P.C. Les
élèves postulant au Baccalauréat des séries A, D et
C, les structures fonctionnaient comme dans les seconds cycles des
lycées. Les bacheliers étaient subdivisés en trois
catégories : la première était orientée à
l'université, la seconde à l'E.N.S (école normale
supérieure) pour la formation de professeurs de
collège, la troisième catégorie directement dans les
classes sans formation professionnelle préalable.
+ Les cycles de formation rapide
En 1962 /1963, des stages accélérés
s'organisaient pendant les grandes vacances pour pallier le déficit en
personnel enseignant. Des maîtres de niveau très faible seront
ainsi mis dans les classes. Certains auront tout juste le niveau du C.M.2.
En 1968, arrêt du recrutement dans les cours normaux dont
les dernières promotions terminaient leur cursus en 1972.
En cette année, suite aux bouleversements de1968, le
système éducatif post indépendance connaissait pour la
première fois une réforme en profondeur qui, dans le domaine de
la formation des maîtres, se concrétisait par la création
d'écoles normales de type nouveau. En effet, en 1972, les ENWP de
Thiès, l'E.N pilote de Mbour étaient réformée. A la
place de nouvelles structures formaient des instituteurs ordinaires en quatre
(04) ans. Les E.N étaient au nombre de cinq (05) :
-L'E.N.R William Ponty de Thiès;
-L'E.N.R DE Bambey;
-L'E.N.R de Saint-Louis ;
-L'E.N.R DE Mbour ;
-L'E.N.R Germaine Legoff pour les institutrices à
Thiès.
La formation était sanctionnée par le B.S.E.N
dont la note de services n° 621/MEN/SG/DEP du 23/01/1976 attestait le
niveau supérieur au Baccalauréat : « La
scolarité, les programmes et les méthodes d'enseignement sont de
nature à
leur (élèves maîtres) donner un niveau
de formation générale nettement supérieur au
Baccalauréat et une formation professionnelle qui s'appuie sur une
connaissance réelle du milieu, connaissance qu'animent le désir
et l'aptitude à promouvoir celui-ci ».23
En 1983, l'E.N.R.W.P de Thiès fusionnait avec l' Ecole
régionale de Mbour pour s'installer à Kolda sous la
dénomination de E.N.R de Kolda. Le Sénégal
possédait ainsi six institutions de formation des instituteurs :
- l'E.N.R Germaine Legoff de Thiès ;
- l'E.N.R de Bambey ;
- l'E.N.R de Saint-Louis ;
- l'E.N.R William Ponty de Kolda ;
- le CFPS de Thiès ;
- le CFPP de Dakar ;
Les écoles normales régionales recrutaient des
titulaires du BEPC ou DFEM, âgés de 18 à 20 ans. Le CFPS et
le CFPP recrutaient, eux des jeunes titulaires respectivement du
Baccalauréat ou du DFEM pour une année de formation
professionnelle. A côté de ces structures, des réformes
successives se sont intéressées à la formation des
maîtres.
+ L'Opération « Ailes de dindes
» :
En 1990, 400 enseignants ont été recrutés au
niveau du BFEM et formés en un mois par l'INEADE et la DEPEE à
Thiès.
23 P.V.E : Rapport d'évaluation des
modalités de mise en oeuvre du P.V.E, de son impact de ses
conséquences.op. cit.
Les modalités de recrutement ainsi que la
répartition des quotas n'ont pas été clairement
spécifiées.
Le document utilisé pour leur formation initiale a
été amélioré et a servi de module standard pour la
formation des volontaires de l'éducation (V.E). L'appellation «
ailes de dindes » a un caractère péjoratif et fait
allusion à l'importation massive à l'époque de carcasses
de dindes venant d'Europe et bon marché, de véhicule d'occasion
par la suite.
+ Le recrutement des élèves maîtres des
E.F.I :
En 1994, les Ecoles Normales ont cédé la place aux
Ecoles de formation des instituteurs (E.F.I). Elles étaient au nombre de
quatre (04) :
-l'E.F.I de kolda ;
-l'E.F.I de Louga ;
-l'E.F.I de Saint-louis ;
-l'E.FI de Thiès.
Le recrutement se faisait en deux niveaux de concours :
· Le niveau I ou BFEM :
Il concerne tout sénégalais et
/sénégalaise âgé d'au plus 30ans et titulaire au
moins du BFEM ou équivalent.
Pour cette catégorie, les disciplines ciblées
pour servir de base de test étaient : la dissertation, la dictée,
l'explication de texte, les Sciences Naturelles, l'Histoire ou la
Géographie (pour ces trois dernières, le candidat opérait
un choix).
· Le niveau II ou Bac
Au même titre que le niveau précédent,
pouvait faire acte de candidature, tout sénégalais
âgé de 30 ans au plus mais cette fois titulaire du Bac. Pour
les
disciplines, base des épreuves, c'étaient la
dissertation, l'explication de texte, les Mathématiques, les Sciences
Naturelles, l'Histoire ou la Géographie.
Les épreuves étaient tirées du niveau de la
Terminale (programmes en vigueur).
La formation dans les EFI ne dépassait pas 5 mois et
comprenait deux volets : une formation théorique et une formation
pratique sous forme de stage dans les écoles. Les EFI sont actuellement
relayées par le projet des volontaires de l'éducation.
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