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Analyse de l'évolution avec l'à¢ge de la productivité de trois générations séquentielles de pieds-mères hors sol

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par Grace Jopaul LOUBOTA PANZOU
Université Marien Ngouabi RDC - Ingénieur de développement rural 2011
  

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1.3. Facteurs limitant l'enracinement adventif

L'enracinement adventif est un processus complexe qui se déroule en trois phases physiologiques successives mais interdépendantes et répondant à des conditions d'initiation différentes : l'induction, le déclenchement et l'expression. (Li et al., 2009 cité par Ragonezi 2010).

La réussite de la multiplication végétative, plus précisément du bouturage, est fonction de l'initiation et du développement de l'enracinement adventif (Thomson, 1992 ; Hudson et al., 1997 cité par Mankessi, 2005). Le succès de l'enracinement, nécessaire à la réussite du bouturage (Nivot, 2005) est commandé par un certain nombre de facteurs variables.

Nous allons rapidement examiner ces facteurs qui peuvent être exogènes (température, hormone, lumière, ...), ou endogènes (age physiologique de l'arbre, état physiologique de l'arbre, ...).

1.3.1. Facteurs exogènes

L'environnement dans lequel sont placées les boutures joue un rôle important.

Température

La température favorable pour l'enracinement des boutures varie entre 18 et 27°C (Hartmann et al., 1997 ; Ragonezi et al., 2010). Les bases températures (inférieures à 18°C) ne permettent pas l'enracinement des boutures (Jacquiot, 1949). Le maintien d'une température uniforme, même relativement peu élevée (20°C), constitue la condition la plus favorable pour l'enracinement des boutures (Cornu et Boulay, 1986).

Lumière

Bien que la photosynthèse ne soit pas nécessaire lors de l'enracinement des boutures (Hartmann et al., 1997), le phénomène de photopériodisme a, dans le cas du bouturage, la même importance qu'il représente en général dans le développement et la croissance des végétaux (Jacquiot, 1949). Les intensités lumineuses requises à la formation de la racine adventive varient de 60 à 80 ìmol.m-2.s-1 (Gomez and Segura 1994 cité par Ragonezi et al., 2010). Pour les boutures d'Eucalyptus au Congo, il est nécessaire de placer une ombrièreau dessus de l'aire de rhizogenèse afin de réduire à moitié les rayonnements solaires (Saya et al., 2008).

Auxines

Pour l'induction des racines, les hormones de croissance (ou auxines) jouent un rôle principal en favorisant la croissance des racines alors que la cytokinine a un effet inhibiteur (Imin et al., 2007). En horticulture forestière, on utilise souvent l'acide indol-3-butyrique (AIB) comme auxine pour l'enracinement des boutures (Tousignant et al., 1996 ; Greenwood et al., 2001). Les résultats obtenus par Diaz-Sala et al. (1996) et Khelifi et al. (2003) montrent que le traitement des boutures à l'AIB est indispensable.

Depuis 1935, l'AIB est connu pour effectuer et stimuler l'enracinement (Arteca, 1996 cité par
Ozel et al., 2006). Plusieurs rapports indiquent que l'AIB est impliqué dans le déclenchement
des racines adventives et que la division des racines initiales dépend de l'auxine exogène ou

endogène (Goldfarb et al., 1998, Greenwood et al., 2001 ; Rioux et al., 2003 ; Samagula, 2003 cité par Ozel et al., 2006). Mais, la concentration de l'AIB doit être soigneusement choisie car en surdosage l'AIB induit une inhibition de l'enracinement (Felipe, 1984 ; Greenwood et Weir, 1994 ; Henrique et al., 2006).

1.3.2. Facteurs endogènes

Dans la littérature, les facteurs endogènes (en particulier les facteurs liés à l'âge des arbres) induisent les effets les plus significatifs sur la variation de l'aptitude à la formation et au développement de racines adventives. Pour cette partie, nous allons donc nous concentrer sur le facteur endogène de l'« âge », choisi pour notre étude.

L'aptitude au bouturage décroît très rapidement quand l'âge de l'arbre sur lequel sont prélevées les pousses augmente (Bekkaoui et al., 1983 ; Hamann, 1988 ; Slak et Favre, 1990). Pour beaucoup d'espèces, 1a faculté d'enracinement des pousses disparaît au delà de 10 ou 20 ans (Jacquiot, 1949). Les effets de la maturation peuvent éroder des gains génétiques faits par choix clonal, et de ce fait constituent un inconvénient très sérieux pour tout système de multiplication végétative (Trueman et Richardson, 2007). Car la multiplication végétative par bouturage est limitée par l'enracinement qui devient difficile avec l'age (Lindroth et al., 2001 ; Shepherd et al., 2005).

L'enracinement des boutures décroît avec l'augmentation de l'age des pieds mères. Excellent pour les jeunes semis, l'enracinement adventif est pratiquement nul pour des arbres adultes. Cette décroissance s'accompagne toujours d'une diminution importante de la qualité et du développement des boutures.

Pour la technique du bouturage horticole, l'age du pied mère reste sans doute le paramètre le plus étudié (Nicolini et Chanson, 1999) car il conditionne la réussite au bouturage (Cornu et Boulay, 1986 ; Tousignant et al., 1996 ; Harmann, 1998 ; Mankessi, 2003).

L'age a une signification particulière dans le développement des plantes (Hartmann et al., 1997). On distingue trois types d'ages: l'age chronologique, l'age ontogénique et l'age physiologique (Monteuuis, 1988).

En effet, l'age chronologique, est le temps écoulé depuis la germination de la graine (Fortanier et Jonkers, 1976), jusqu'à la mort de la plante.

L'age ontogénique est relatif au développement spatial de l'individu. Le vieillissement ontogénique est lié au nombre de divisions opérées par les cellules initiales apicales (Franclet, 1977).

Enfin, l'age physiologique d'une plante renvoi au stade de développement dans lequel elle se situe : rhizogenèse adventive, floraison, sénescence... (Borchert, 1976). Ce type d'age est relatif à l'état nutritionnel et hormonal des différents compartiments de la plante, et par conséquent varie avec la proximité du système racinaire (Beaujard et Galopin, 1999). Donc le succès de l'enracinement adventif, du clonage conforme des végétaux ligneux, dépend de l'age physiologique.

Ce phénomène de maturation à une conséquence majeure sur la multiplication végétative, il est donc indispensable d'envisager le rajeunissement avant d'entreprendre toute opération de propagation végétative des ortets matures.

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