Décentralisation et gestion durable des ressources forestières au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Fernande Abanda Ngono Université de Yaoundé2-Soa/Cameroun - Diplome d'études approfondies 2009 |
IV -Intérêt de l'étudePourquoi se pencher sur un intitulé aussi ambigu ? L'intérêt scientifique et pratique de l'étude répond à cette interrogation. La rareté des études empiriques consacrées à la question illustre tout l'intérêt à s'y pencher. La coordination des politiques nationales avec les questions environnementales est une tâche nouvelle qui interpelle autant les juristes que la volonté politique. Aussi, sur le plan académique, notre étude permettra d'offrir au monde universitaire une réflexion sur un des aspects fondamentaux du droit de l'environnement à savoir : la protection des milieux naturels. En effet, le droit camerounais de l'environnement tout comme celui des Etats de l'Afrique francophone est un droit jeune, tout au moins de caractère récent52(*). Pour reprendre avec le professeur Maurice KAMTO53(*), « c'est dans une approche thématique du traitement juridique que l'on peut parvenir à une vision globale du droit de l'environnement ». Et dans le domaine de l'environnement on connait l'interaction qui existe entre les différentes sphères juridiques dans la création et l'effectivité de ce droit et dans l'efficacité de sa réglementation. Aussi, s'agissant de la recherche sur la décentralisation forestière au Cameroun, il faut dire que les réflexions générales sur les décentralisations environnementales, et celles portant sur la décentralisation de la gestion des forêts en particuliers restent limitées à des rapports de congrès, à des réflexions de séminaires, et articles. Les ouvrages généraux existant ne se limitant qu'à une présentation théorique du cadre institutionnel existant dans le domaine. Pourtant, l'un des préalables à l'application du droit de l'environnement et partant du droit des forêts au Cameroun est la maitrise de celui-ci par les acteurs et les citoyens, d'où l'intérêt scientifique indéniable de cette étude qui se situe dans le prolongement de l'objectif de systématisation et d'information sur les aspects particuliers du droit de l'environnement africain en général. Il est alors utile d'apporter une vision académique sur une question confinée à une analyse plus pratique. L'appropriation de la culture environnementale est en construction dans la plupart des pays en voie de développement, et particulièrement au Cameroun. Bien que constitutionnalisé, le droit à un environnement sain54(*) et la participation de tous à la protection de la biosphère, restent limités par la carence de l'information dans le domaine. C'est tout le mérite de cette étude, à cet effet elle pourra aider les collectivités territoriales décentralisées et les communautés traditionnelles à connaitre les droits qui leurs sont conférés. Il s'agit également, de permettre aux acteurs de la gestion des forêts camerounaises, notamment l'administration en charge et la société civile, de revisiter et d'impulser la coordination des politiques forestières à l'évolution juridique. De même, il peut aider les populations dans la maitrise de la gestion des forêts, d'où l'affirmation de la dimension opérationnelle. Le souci didactique pourra ainsi permettre une meilleure participation, sachant que l'information est le bras séculier de l'action environnementale. * 52 DOUMBE BILLE( S ) et Makoua ( M), « conclusion », Aspects Contemporains Du Droit De L'environnement en Afrique De L'ouest et Centrale ,UICN2008 PP 213. * 53 KAMTO ( M) op cit p 24. * 54 TCHEUWA,( J.C )op.cit. P89 |
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