3. 2. Discussions
Le parcours est dominé par la strate arbustive
composée de Guiera senegalensis, et quelques pieds de
Combretum glutinosum. La strate arbuste est marquée par
quelques pieds de Sclerocarya birrea. Cette rareté des arbres
et arbustes dans le parcours laisse supposer une pression anthropique (en
particulier le coupe sauvage) importante exercée sur ces espèces
de telle sorte que la régénération est quasi inexistante.
Il faut signaler encore la pluviométrie aléatoire qui ne
satisfaisait pas les besoins en eau des plantes annuelles et les ligneux et
herbacées pérennes se trouvent dans une situation de stress
pendant la saison sèche. Cela constitue les problèmes des
pérennes en particulier les ligneux au Sahel. Le facteur le plus
marquant de la dégradation des ligneux au centre est la coupe abusive.
La clôture extérieure du centre a totalement disparue ; les
grillages et les cornières ayant été volés, ce qui
fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au
centre des prélèvements abusifs des pailles et de bois. A part la
coupe abusive, il y a une pratique des populations environnante qui consiste
à creuser et enlever les racines qui a été coupé.
C'est surtout les femmes qui font ces genres des pratiques. La photo 8
reflète la réalité dans le parcours.

Photo 8 : Dépression crée
par le déterrement des racines d'un arbre
L'espèce Sporobolus spicatus est
appétée au début de son cycle végétatif
(environ un mois). C'est une espèce qui a probablement une
capacité de germination très rapide car on l'a retrouve
apparaitre dès le début de la saison pluvieuse (photo 6). Quand
à l'Ipomae vagans, elle est appétée au
début de la saison de pluies. Selon les bergers, cette espèce est
amère à un certains stade de son cycle végétatif.
En ce qui concerne Loudenia togoensis, le facteur
limitant de sa consommation tient aux caractéristiques morphologiques
à un stade phénologique avancé : grenaison (graines
piquantes), sénescence (durcissement).
A propos de Zornia glochidiata, il y a une
contrainte selon les bergers dans sa valorisation. Il semble que sa
consommation à certains stades végétatifs, et lorsque ceci
est associé à une poche de sècheresse, soit à
l'origine de complication gastriques (météorisation) notamment
chez les petits ruminants. Les hypothèses souvent rapportées pour
expliquer ces complications gastriques seraient :
-L'importante production de gaz au cours du métabolisme
de cette espèce une fois consommé ;
-La possibilité de fabrication pour la plante de
facteurs antinutritionnels au cours des stades végétatifs
incriminés.
A ce qui concerne les arbres et arbustes, Guiera
senegalensis contribue pour l'essentiel du régime alimentaire des
chèvres rousses au pâturage dans le parcours notamment en Juillet
et en Août. Mais on connait peu de chose sur les caractéristiques
bromatologiques de cette espèce. La littérature apporte peu ou
pas du tout d'information sur ces qualités fourragères. Le
Sclerocarya birrea est appétée mais n'est pas toujours
à la porté des ruminants. De même la pratique
d'émondage réduit fortement le disponible des ligneux.
L'amélioration de la qualité du fourrage aérien dans le
parcours nécessite donc l'introduction des espèces ligneuses et
herbacées ayant des fortes potentialités fourragères
(importante production de biomasse, valeur en MAD et en UF) et adaptées
au milieu.
Une attention particulière est donc nécessaire
pour une meilleure valorisation des espèces fourragères.

Photo 9 : Sporobolis
spicatus en touffe au début de la saison de
pluies
L'extension des champs de culture réduit fortement la
disponibilité de beaucoup d'espèces. Cette pratique se traduit
d'abord par la réduction des aires du pâturage et de la
biodiversité concernée. La pratique de plantation artificielle
effectuée par le centre depuis plusieurs années ne permet pas
d'avoir une évolution significative des espèces
végétales dans les champs cultivés ainsi que dans les
aires du pâturage. Car, le parcours ne peut que se dégrader
d'année en année. Les pratiques culturales sont en
générales archaïques ce qui ne permet pas de restaurer les
éléments exportés par les cultures au niveau du sol. Il ne
s'agit pas non plus d'interdire aux travailleurs du centre de faire les
cultures dans le parcours, mais il faudrait tout simplement respecter le
principe élaboré par le centre.
A ce qui concerne le surpâturage, 100% des populations
enquêtées ont affirmé que le parcours du centre caprin
réside essentiellement le lieu de pâturage de leurs animaux. La
conséquence de surpâturage se traduit d'abord par une diminution
des espèces appétées et surtout du piétinement
répété des animaux qui détruise la structure du
sol.
La coupe abusive est également parmi les facteurs de
dégradation du parcours. Ce surtout le plus souvent la pauvreté
qui pousse les populations à cette pratique incontrôlée.
L'accroissement de la population n'est pas forcement responsable de cette
pratique mais plutôt le manque de sensibilisation et surtout si ces
populations ne sont pas intégrées lors du processus
d'aménagement.
|