3.1.4. Enquête dans
les trois villages environnants
Cette enquête a été menée sur trois
villages environnants du parcours. Il s'agit du village de Dan Kari (10
personnes), de Galandantchi (10 personnes) et de Guidan Moudi (7 personnes).
Au total 27 personnes ont été
enquêtées.
L'absence d'un système de contrôle est à
la base de la dégradation de la phytodiversité du parcours. Ainsi
100% des populations enquêtées ont affirmé que l'avantage
du parcours du centre caprin dans l'amélioration de leur élevage
réside essentiellement le lieu du pâturage de leurs animaux.
Plusieurs espèces peuvent être trouvées dans le parcours.
Il s'agit des caprins, des ovins, des camelins, des bovins. A part le
surpâturage, il y a la récolte du fourrage (51% des populations
enquêtées) et la coupe abusive du bois (49%) qui sont
effectués par les populations environnantes à n'importe qu'elle
heure dans le parcours et surtout pendant la période de soudure (Mai,
Juin, Juillet). Toutes ces pratiques engendrent une disparition progressive et
continue des espèces ligneuses et herbacées concernées
(55% des populations enquêtées). C'est surtout l'absence de
surveillance de la part du centre et l'absence de sanction de la part des
Brigadiers Forestiers qui sont à la base des pratiques archaïques
de la population environnante dans le parcours. Plusieurs raisons ont
été données quand aux facteurs de dégradations de
parcours (figure 5).
![](Influence-des-actions-anthropiques-sur-la-biodiversite-vegetale-du-parcours-de-centre-caprin-de-M10.png)
Figure 5 : Classement des facteurs des
dégradations du parcours du CSECM
Du point de vu action anthropique, il s'agit de
surpâturage, de coupe abusive (coupe sauvage), l'extension des champs de
cultures au détriment des aires du pâturage et la pratique de
récolte du fourrage dans les aires du pâturage surtout pendant la
saison sèche. Un autre facteur peut être dû à
l'action anthropique, il s'agit du vent. Ce dernier est la conséquence
des facteurs cités plus haut (surpâturage, coupe abusive, etc.).
L'homme en détruisant la végétation par ces pratiques
entraine le phénomène d'érosion éolienne.
Le surpâturage est l'un des facteurs le plus important
de la dégradation de ce parcours. Parmi son influence sur la
biodiversité du parcours, il y a en dehors de la diminution des
espèces appétées, le piétinement des animaux. Ce
piétinement répété entraine la destruction de la
structure du sol. Les conséquences de cette destruction ce qu'elle
entraine la diminution de la composition floristique et la colonisation des
certaines espèces en général peu appétées
par les animaux. Les espèces en voie de colonisation dans le parcours du
centre caprin sont entre autres : Sida cordifolia, cassia mimosoides,
Trimpheta pentandra, Walteria indica, etc. L'évaluation de la
végétation à lieu aussi sous l'influence de l'exploitation
par le bétail. Elle se traduit de plusieurs manières (Penning de
Vries, 1991) :
Modifications des propriétés du sol entrainant,
l'imperméabilité et un ruissellement important sur sol
sablonneux ; la végétation herbacée est
limitée à des espèces de petites tailles à cycle
court (Zornia, Dactynoctenium, etc.).
Apport de la matière organique favorisant les
espèces nitrophiles : Tribulus terrestris, chlolis.
Le broutage élimine les espèces les plus
consommées. Alors que les espèces non appétées ou
les espèces à semences vulnérables sont
stimulées : Cenchrus biflorus, Elionurus elegans, Sida
cordifolia, etc.
A part le surpâturage, le coup abusif constitue un
facteur considérable de la dégradation des ligneux. La
clôture extérieur centre a totalement disparue ; les
grillages et le cornières ayant été volés, ce qui
fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au
centre des prélèvement abusifs des pailles et de bois ...par
ailleurs, les différentes tentatives de réalisation de haies
vives ont rencontrés la farouche détermination des villageois qui
ont systématiquement arraché des plans de jour comme de nuit.
En dehors de la pratique des tradipraticients, il y a les
populations environnantes qui sont déterminées pour les coups
sauvages à n'importe quel moment au niveau du parcours (photo6).
![](Influence-des-actions-anthropiques-sur-la-biodiversite-vegetale-du-parcours-de-centre-caprin-de-M11.png)
Photo 6 :
Bois du Guiera senegalensis stockés
Un autre élément très important de la
dégradation du parcours c'est l'extension des champs au détriment
des aires du pâturage. En principe, d'après une organisation
interne, le centre alloue des terres à ces cadres et ces auxiliaires en
raison de cinq hectares par cadre et trois hectares par auxiliaire, mais
à condition que les fanes soient laissés sur place pour la
consommation des animaux. Ainsi le prix de chaque hectare est fixé
à 3000F CFA. Mais ce principe n'a pas été respecté
et c'est ce qui rend difficile l'évaluation de l'occupation des sols
dans ce parcours. Actuellement le parcours est de plus en plus confronté
à une détermination des populations environnantes qui ont
bénéficié des parcelles dans le parcours.
La pratique de récolte de fourrage est de plus en plus
accentuée. La récolte de fourrage s'effectue le plus souvent
pendant la saison sèche. Les espèces les plus concernées
à cette pratique sont Schruzyrum exile et Loudenia
togoensis (photo 7). Cette pratique engendre non seulement la
diminution de ces espèces concernées mais aussi et surtout
laisse le sol nu et c'est ce qui entraine l'érosion éolienne et
hydrique en cas de vent très violent et des pluies intenses.
![](Influence-des-actions-anthropiques-sur-la-biodiversite-vegetale-du-parcours-de-centre-caprin-de-M12.png)
Photo 7 : Fourrage
récolté de Schizachyrium exile
Du point de vu aléas climatique,
l'irrégularité des pluies et la sècheresse ont
été cités. Ces deux facteurs entrainent la diminution de
la richesse floristique à la zone aride et semi-aride en
général. Cette irrégularité des pluies est surtout
à la base de la dominance des plantes annuelles sur les plantes
pérennes car l'eau qui tombe pendant l'hivernage est surtout
épuisée par les herbacées annuelles et les plantes
pérennes se trouvent dans une situation de stress hydrique pendant la
saison sèche. Ceci expliquerait leur mortalité catastrophique
pendant la sècheresse du début des années 70.
· Espèces végétales
appréciées par les populations environnantes
Dans cette partie certaines espèces les plus
appréciées par les populations environnantes ont
été recensés lors de l'enquête (tableau n°11).
L'objectif de cette partie n'est pas de priver catégoriquement le
parcours de ces espèces mais de tenir compte de ces valeurs
socio-économiques lors de processus d'aménagement.
Tableau 11 : Espèces
végétales appréciées par les populations des
terroirs villageois
|
Fréquences
|
Espèces appréciées
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Schizachyrium exile
|
39
|
21,78
|
Guiera senegalensis
|
20
|
11,17
|
Andropogon gayanus
|
19
|
10,61
|
Loudetia togoensis
|
16
|
8,93
|
Combretum glutinosum
|
14
|
7,82
|
Piliostigma reticulatum
|
13
|
7,26
|
Prosophis africana
|
11
|
6,15
|
Pennicetum pidicellatum
|
10
|
5,59
|
Combretum micrathum
|
10
|
5,60
|
Acacia nilotica
|
8
|
4,47
|
Acacia senegal
|
6
|
3,35
|
Cenchrus biflorus
|
5
|
2,79
|
Eragrostis tremula
|
4
|
2,23
|
Balanites aegyptiaca
|
4
|
2,23
|
Total
|
179
|
100
|
|