CONCLUSION-RECOMMENDATIONS
Les résultats issus de la présente étude
rapportent que le parcours du centre caprin est dans une dégradation
avancée. L'inventaire de ligneux montre la dominance de Guiera
senegalensis dans le parcours. La strate herbacée montre une
colonisation de nouvelles espèces en particulier aux alentours de chaque
station d'élevage, sous les arbres et un peu partout dans le parcours.
Il s'agit notamment de Sida cordifolia (qui empêche les autres
espèces d'apparaitre), de Waltheria indica, de Cassia mimosoides, de
Truimpheta pentandra, de Mitacarpus villosa etc. Toutes ces espèces sont
en général non appétées par les animaux et
caractérisent un milieu surchargé confronté à un
piétinent répété des animaux.
Que faire alors puisse la durabilité des
systèmes de production de la zone est tributaire de la
disponibilité en biodiversité ?
Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des
stratégies de gestion de l'alimentation de cette chèvre afin
d'améliorer la situation actuelle.
Ø La plantation d'arbres dans le parcours suivi de
multiples soins pour que l'arbre ou le boisement puisse jouer pleinement son
rôle. Des espèces telles que Bauhinia rufescens, Acacia
senegal, Faidherbia albida, Commiphora africana sont ideales pour la
production du fourrage aérien.
L'objectif du centre caprin est d'entretenir et d'accroitre la
production des chèvres rousses. Cet objectif ne peut être atteint
que par une bonne alimentation. Or une bonne valorisation des ressources
fourragères par le bétail passe par une meilleure gestion des
espèces et des ressources naturelles à l'échelle des
terroirs villageois mais aussi de la région (sécurisation
d'espèces pastorales, gestion de la mobilité du bétail)
(Patrick Dugué, 2004,).
Les déterminants de l'alimentation des ruminants
domestiques (effectifs des animaux, rythme de prélèvement et mode
de conduite alimentaire des animaux au pâturage, etc.) doivent être
les éléments clés à prendre en compte dans la
proposition d'un plan d'aménagement de l'espace agropastorale dans une
perspective d'amélioration de la biodiversité et des
systèmes de production animale et végétale.
Ce plan d'aménagement intégrerait entre
autres :
- La mise en défens
« Le pâturage directe et simple est source de
gaspillage » disait Chaibou, 1999. La mise en défens est un
arrêt momentané de l'action humaine et de la pression animale sur
les ressources naturelles. C'est une méthode efficace pour permettre la
régénération des espèces vivaces
dégradées. Sa durée varie selon les conditions
climatiques. Elle peut varier d'une saison à plusieurs années,
jusqu'à l'extériorisation des potentialités de
régénération de la végétation. Elle
constitue une phase importante pour la maitrise de l'espace pastorale.
- La rotation des pâturages
C'est une forme de manipulation des animaux d'une
région à une autre pour permettre l'exploitation des
pâturages en fonction de la disponibilité en fourrage ou dans le
souci de préserver une zone de la pâture pendant une
période donnée (par exemple besoins de constituer un stock de
réserve du fourrage pour la période de soudure). Elle consiste
à laisser reposer le pâturage à certaines saisons de
façon à permettre aux espèces les plus recherchées
de se développer complètement et de réaliser leur cycle
biologique entre deux exploitations successives. C'est une méthode
très importante car elle permet une exploitation pastorale optimale des
terres les plus favorables et pour une gestion durable du parcours.
Le développement de toutes ces stratégies ne
sera possible que dans le cadre d'un programme de
Recherche-Développement participatif (implication des populations
concernées) pour qu'elles puissent prendre en charge (en fonction de
leur moyen et de leur génie créateur) et maitriser
l'évolution de leur environnement d'une part et la dynamique de leurs
systèmes agraires d'autre part.
Au nombre des axes des recherches futures nous
proposons :
v Une étude approfondie sur la dynamique de la
phytodiversité afin de permettre une gestion rationnelle et durable du
parcours ;
v En ce qui concerne Sida cordifolia, il est
très important d'étudier les mécanismes de sa propagation
rapide et envisager une lutte efficace contre cet adventice.
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