Dans le cas d'une hépatite chronique active, certains
symptômes peuvent apparaître. Une petite fièvre, une
augmentation du volume du foie et/ou de la rate (hépatomégalie
et/ou splénomégalie), des poussées ictériques
(symptômes d'allure pseudo grippale : céphalées, douleurs
articulaires et musculaires, mais aussi nausées, diarrhée, urines
foncées) et des manifestations extra hépatiques, dues aux
dépôts de complexes immuns (ex : péri artérite
noueuse). En cas de cirrhose, on peut retrouver des signes cliniques
d'insuffisance hépatocellulaire et d'hypertension portale.
- L'examen général : qui cherche la
température, la tension artérielle, le pouls, le poids, la
taille. - L'examen clinique va rechercher :
Le diagnostic des différentes situations cliniques est
effectué par la détection des marqueurs virologiques de
l'infection. Il s'agit soit de méthodes immuno-enzymatiques de type
ELISA (Enzyme Linked Immuno-Sorbent Assay), soit de techniques
moléculaires détectant, quantifiant ou caractérisant la
séquence de l'ADN du virus de l'hépatite B.
3.3.1. Les marqueurs directs :
· L'antigène HBs associé aux enveloppes
virales est aisément mis en évidence dans le sérum des
patients par des techniques immuno-enzymatiques de type ELISA.
· L'antigène HBc n'est pas retrouvé tel quel
dans le sérum.
· Une protéine soluble, dérivée de
la protéine de capside, porte un antigène appelé HBe qui
est parfois détecté dans le sérum en cas de multiplication
virale, également par des techniques immuno-enzymatiques de type
ELISA.
· L'ADN viral circulant associé aux particules
virales infectieuses est mis en évidence par des
techniques d'hybridation moléculaire (Dupeyron,
2001).
3.3.1.2. Les marqueurs indirects :
Ce sont les anticorps secrétés par le patient
lorsqu'il rencontre les différents antigènes du virus B :
l'anticorps anti-HBs, les anticorps anti-HBc IgG, anti-HBc IgM, et l'anticorps
anti-HBe. Ils sont eux aussi détectés par des méthodes
immuno-enzymatiques de type ELISA.
3.3.2. Exploration biochimique
3.3.2.1. Les transaminases sériques ALAT et
ASAT
Les lésions hépatiques sont, en
réalité, dues à un ensemble de réactions
immunologiques à médiation principalement cellulaire. La
destruction des hépatocytes par les lymphocytes T cytotoxique et les
Naturals Killers conduit à la libération d'enzymes
hépatiques, comme l'Alanine amino transférase (ALAT) et
l'Aspartate amino transférase (ASAT). L'augmentation des taux des
transaminases sériques est donc facilement détectable et signe
une cytolyse hépatique importante (Dupeyron, 2001).
> Alanine Amino Transférase ou Sérum
Glutamopyruvate Transférase (SGPT)
On les trouve essentiellement dans le foie, les reins mais
également en quantité plus faible dans les muscles striées
(muscles sous la dépendance de la volonté, contrairement aux
muscles lisses) et dans les globules rouges. Son taux est habituellement de
:
· 8 à 40 unités internationales par litre
chez l'homme.
· 6 à 32 unités internationales par litre
chez la femme.
> Aspartate Amino Transférase ou
Sérum Glutamooxaloacetate Transférase (SGOT)
On les trouve plus spécifiquement dans les muscles
striés, dans les globules rouges et dans
le foie, son taux augmente quand il existe une destruction de
ces cellules. Son taux est
habituellement de :
· 8 à 38 unités internationales par litre
chez l'homme.
· 6 à 31 unités internationales par litre
chez la femme.
Lors d'une hépatite chronique active ces
différentes valeurs peuvent s'élever de jusqu'à 20
fois.
Ces transaminases peuvent également s'élever dans
d'autre cas comme :
· Les parasitoses (présence de parasites dans le
sang) ;
· L'infarctus du myocarde (destruction d'une partie du
muscle cardiaque) ;
· Les attaques musculaires (traumatismes) ;
· Les pancréatites (inflammation du pancréas)
;
· Les surcharges pondérales (obésité,
stéatose : dépôt de graisse dans les cellules de
l'organisme) ;
· Chez les personnes âgées de plus de 60
ans.
3.3.2.2. La Bilirubine
Pigment biliaire, de coloration jaune tirant sur le rouge ou
le brun, issu de la biliverdine, elle-même issue de l'hémoglobine
(constituant principal des globules rouges, destiné à transporter
l'oxygène dans le sang). La bilirubine est le principal colorant de la
bile.
On distingue : La bilirubine direct, appelée
également bilirubine vraie ou non conjuguée, non soluble dans
l'eau. Elle est transportée jusqu'au foie par l'albumine
(protéine) contenue dans le sang. La bilirubine conjuguée,
soluble dans l'eau, provenant de la transformation chimique se faisant à
l'intérieur du foie. Elle est excrétée dans la bile.
À l'intérieur des intestins, la bilirubine conjuguée
permet de colorer les selles en brun, grâce à l'action de
bactéries (Gelbke, 2008).
La bilirubine totale : inférieure à 17
micromole/L chez le sujet normal, est supérieure à cette valeur
au cours des ictères. Les hépatites aiguës et chroniques
actives se caractérisent par un ictère à bilirubine
conjuguée (Dupeyron, 2001).
3.3.2.3. Le taux de Prothrombine
Son dosage permet d'apprécier le degré de
l'insuffisance hépatocellulaire chez le malade. Le taux normal est
supérieur à 70%; ce taux est toujours supérieur à
50% en absence d'évolution sévère de l'hépatite.