2. Approche comparée de la médecine moderne
et de la phytothérapie
traditionnelle
Diagnostic
En médecine conventionnelle il existe les
hépatites toxiques et médicamenteuses, hépatite due
à l'obstruction des voies biliaires, les hépatites virales
aiguës et chroniques. Tous ces hépatopathies sont
décelées à partir d'examens cliniques et d'analyses
biologiques et biochimiques bien précises. La phase aiguë des
différentes formes de la maladie est caractérisée par les
signes ictériques, anorexie, la constipation et des douleurs à
l'hypochondre droit. Pour confirmer une hépatite virale aiguë ou
chronique active il faut mettre en évidence la présence des
marqueurs virologiques (antigènes HBs, HBe). Il convient
également de s'interroger sur le stade de la cytolyse hépatique
par le dosage des transaminases sériques.
Chez les phytothérapeutes, majoritairement (pour 74%)
les seuls signes cliniques servent à établir le diagnostic. Cette
situation est déplorable car les signes cliniques précités
peuvent avoir d'autres origines.
Traitement
En médecine moderne l'hépatite B chronique
active se traite de 6 mois à 1 an voire plus (David et Smuth, 2007). Les
analogues nuléosidiques inhibiteurs de la polymérase du VHB tels
que la lamivudine ou l'adevovir dipivoxil associés à une cytokine
du système immunitaire (l'interféron alpha) sont les
molécules couramment utilisées. Cependant leur efficacité
est limitée en raison des effets secondaires et des rechutes
fréquentes.
D'après notre enquête la durée du
traitement de l'hépatite virale varie d'une semaine à 3 ans, avec
plus de 68% des phytothérapeutes traitant la maladie en moins de 4 mois.
Ce délai est trop court pour espérer une réponse
virologique durable. Cependant, il faut remarquer qu'une partie des
phytothérapeutes semble connaître les différentes formes de
la maladie. La preuve est donnée par la variabilité des
traitements et de leur durée en fonction des cas. Le traitement de
certains phytothérapeutes s'étend sur plus d'un an.
Le coût mensuel moyen du traitement de l'hépatite
virale par les phytothérapeutes s'élève à 23040
FCFA d'après les données de l'enquête. Un traitement
mensuel de l'hépatite B chronique sans les frais de consultation, par
l'interféron alpha associé à la lamivudine coûte
122.000 FCFA par mois. La pharmacopée ou la médecine
traditionnelle est parfois la seule source de soins de santé
financièrement abordable particulièrement pour les pauvres. C'est
la
même remarque qui a été faite lors d'une
étude sur le traitement du paludisme au Ghana (Ahorlu, 1997).
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