VI-Discussion
1. Enquête auprès des
phytothérapeutes.
Formation et organisation des
phytothérapeutes.
D'après l'OMS plus de 80% de la population de l'Afrique
subsaharienne a recourt à la médecine traditionnelle et il existe
un tradipraticien pour 200 habitants. Selon le ministère de la
santé du Togo, il existe dans ce pays 9 soignants pour 10.000 habitants
(Kouassi et al., 2007). Il existe donc plus de praticiens de la
médecine traditionnelle que de personnel médical soignant. Les
phytothérapeutes ont été formés par leur propre
famille (84%) ou dans un centre de phytothérapie ceci s'explique par les
réalités historiques et socioculturelles qui soustendent la
pratique de la médecine traditionnelle. La pharmacopée est un
savoir communautaire qui se transmet de génération en
génération par un apprentissage qui se fait au niveau du noyau de
la famille (de père en fils). Aussi faut-il remarquer que les hommes
représentent 90% des phytothérapeutes dans notre enquête,
ceci témoigne de la place accordée aux hommes par rapport aux
femmes dans la transmission de ces savoirs.
La pratique de la phytothérapie est basée sur
des connaissances transmises oralement et sur des expériences
personnelles. Ainsi donc les posologies sont très variables d'un
phytothérapeute à un autre. Elles dépendent
essentiellement de la nature du produit, du stade de la maladie et de
l'âge du patient. Des études de Kerharo et Adam en 1974 d'
Agassounon en 2004 ont trouvé que les doses des phytomédicaments
varient de 1 à 2 cuillérées à café 2
à 3 fois par jour pour les poudres et de 1 à 3 verres 2 à
3 fois par jour pour les décoctions ou les infusions. Notre étude
a recensé des posologies variant entre 1 à 2 verres 2 à 3
fois par jour pour une décoction et 1 à 2
cuillérées à café 2 à 3 fois par jours pour
les poudres. Les dates de péremptions varient d'un
phytothérapeute à un autre. Elles sont établies sur la
base des observations particulières : état physique ; couleur ;
caractéristiques organoleptiques du phytomédicament. Les
principaux effets secondaires cités sont : la fatigue physique et la
somnolence (39%), les diarrhées (13%), les vomissements et les allergies
cutanées (9,6%). Ces résultats confirment ceux de Chan et
al. en 1994 qui rapportent qu'après la prise des
médicaments à base de plantes médicinales, les effets
secondaires généralement présents sont les
diarrhées, les vomissements, des signes neurologiques tels que la
faiblesse généralisée et des signes d'insuffisances
rénales et hépatiques.
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