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Contribution à  l'évaluation du système de contrôle laitier à  Constantine: traçabilité des résidus d'antibiotiques utilisés dans le traitement des mammites bovines

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par Fadhila MANSOUR
Université mentouri Constantine institut de la nutrition, de l'alimentation et des technologie agro-alimentaire  - Master  2011
  

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II.8. Problèmes causés par la présence des résidus d'antibiotiques

L'antibiotique destiné à l'animal est un médicament au même titre que celui destiné à l'homme; les deux sont soumis à une AMM, Autorisation de Mise sur Marché, mais le médicament vétérinaire a une exigence supplémentaire ; la fixation d'un temps d'attente. En effet, l'utilisation d'antibiotique pourrait amener à une présence anormale de résidus dans les denrées d'origine animale (FOLLET, 2007 ; BOULTIF, 2009). Il faut toutefois distinguer la notion d'inhibiteurs qui correspond à un problème technologique et la notion de résidus qui correspond à un problème de santé publique (FABRE et coll., 2000). Les résidus d'antibiotiques dans le lait peuvent causer des problèmes à deux niveaux :

- Hygiénique : toxicité des résidus pour le consommateur

- Technologique : entrave la transformation industrielle du lait

II.8.1. Problèmes sanitaires

Les services de santé publique se sont inquiétés de la présence d'antibiotiques dans le lait et les produits laitiers. Aujourd'hui, il est généralement reconnu qu'il ne faut tolérer aucune trace d'antibiotique, aussi légère soit-elle, dans le lait et les aliments destinés à la consommation humaine (JEPSEN, 1962). Si les problèmes potentiels liés à la présence de résidus d'antibiotique ne doivent pas être exagérés, ils ne doivent pas, non plus, être minorés.

1) Problèmes d'allergie :

En médecine humaine, l'allergie est un effet secondaire reconnu des antibiotiques et en particuliers des bêta-lactames, car ces dernières sont à la fois très immunogènes et souvent utilisées. Cependant, compte tenu de très faibles taux de résidus présents dans l'organisme, comparés aux concentrations d'antibiotiques administrées lors de traitement ou de prophylaxie, il est très improbable qu'ils soient à l'origine d'une sensibilisation primaire de l'individu. D'autant plus, lorsque les antibiotiques sont administrés par voie orale, ils subissent des modifications qui tendent à diminuer leur pouvoir allergène (BOULTIF, 2009). Les résidus de pénicilline en particulier forment des complexes avec certaines protéines (albumines) par liaisons covalentes, ils sont alors masqués par la structure tertiaire de l'albumine et deviennent inaccessibles aux anticorps. Il est donc peu probable que des dérivés significativement immunogènes puissent être formés (CHATAIGNER et STEVENS, 2005).

Ainsi que, l'absolument que l'absorption de lait contenant de la pénicilline peut provoquer des éruptions eczémateuses rémittentes chez les personnes sensibilisées. Le malade cité réagissait fortement à une dose de 15 unités par jour, soit 500 ml de lait contenant 0.03 unité de pénicilline par millilitre. Les réactions allergiques ont été observées chez des personnes déjà sensibilisées, avec la pénicilline par exemple, chez des sujets déjà sensibilisées des doses de 0.03 UI/ml dans le lait peuvent être suffisantes pour entraîner des réactions allergiques : urticaires, dermatoses, prurit, choc, etc. (BOULTIF, 2009).

2) Risques toxiques :

La toxicité directe des antibiotiques est dans l'ensemble extrêmement limitée, le cas de toxicité potentielle fréquemment cité est celui du chloramphénicol qui a été responsable d'anémies aplasiques chez l'homme (liées à son utilisation en médecine humaine) l'utilisation vétérinaire de cette molécule est désormais interdite un peu partout dans le monde (BOULTIF, 2009).

3) Modifications de la flore digestive du consommateur :

Dans le tube digestif vivent des milliards de bactéries saprophytes et commensales, surtout des bactéries anaérobies : bactéroïdes, fusobactérium (BOULTIF, 2009). La consommation de produits contenant des résidus d'antibiotiques (cycline, sulfamides) perturbe cette flore intestinale en modifiant sa composition par inhibition sélective : ils dévastent la flore normale et laissent place à d'autres espèces telles que Eschirichia coli, levures...etc (BOULTIF, 2009; ABIDI, 2004). Cette inhibition sélective diminue l'immunité naturelle préétablie, ce qui peut entraîner une atteinte du système nerveux, des os, des dents (coloration des dents en jaune), du foie, du sang (BROUTIN, 2005), ainsi que l'apparition de bactéries mutantes résistantes aux antibiotiques, engendrant des échecs thérapeutiques (BOULTIF, 2009).

4) Risques d'antibiorésistance :

Au cours des deux dernières décennies, les agents pathogènes résistants aux antibiotiques sont devenus un sérieux problème de santé publique. Une des raisons de l'augmentation de cette résistance pourrait résider dans l'utilisation préventive et thérapeutique d'antibiotiques en production animale car les médicaments vétérinaires contiennent en partie les mêmes matières actives qu'en médecine humaine (BOULTIF, 2009). Les bactéries résistantes sont potentiellement transmissibles à l'homme via les denrées alimentaires (CHATAIGNER et STEVENS, 2005). L'apparition de cette résistance peut être liée à des mauvaises pratiques thérapeutiques (posologie inadaptée, fréquence d'administration, non respect de la prescription...) (FABRE et coll., 2006 ; CHATAIGNER et STEVENS, 2005) ou à l'utilisation des antibiotiques comme facteurs de croissance, favorisant ainsi le développement rapide du phénomène de la résistance bactérienne aux antibiotiques (BOULTIF, 2009).

Il est important de préciser que la problématique de l'antibiorésistance doit être différenciée de celle des résidus d'antibiotiques. Ceux-ci peuvent avoir des répercussions sur la santé des consommateurs (allergies,...etc.) mais ne sont pas en cause dans le développement de l'antibiorésistance. Par ailleurs, il faut souligner que ce ne sont pas les animaux où les humains qui deviennent résistants aux antibiotiques mais bien les bactéries qui les affectent (FOLLET, 2007; BOULTIF, 2009). La Figure N° 1 illustre clairement le réseau de transfert de la résistance aux antibiotiques.

Figure 1
RESEAU DE TRANSFERT DE LA RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES (BOULTIF,
2009).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984