Capitale du Mali, fondée sans doute au XVIIe
siècle, Bamako était à la fin du XIXe siècle un
gros village fortifié de six cent habitants où se tenait un
important marché (sel, bétail, cola, riz). La ville doit sa
croissance à la colonisation, qui en a fait une capitale politique et
économique1.
Son accroissement démographique est impressionnant : 2
500 habitants en 1884, 8 000 habitants en 1908, Ne comptant que
37 000 habitants en 1945, près de 100 000 en 1960 lors de
l'indépendance du Mali, l'agglomération comptait 400 000
habitants en 1976 et près de 750 000 en 19922.
L'agglomération compte aujourd'hui plus d'un million six cent mille
habitants et continue d'attirer une population rurale en quête de
travail. En 2006, la ville comptait 1 690 471 habitants. Son rythme de
croissance urbaine est actuellement le plus élevé d'Afrique et le
sixième au monde.
Cette croissance est très contrastée entre les
deux rives du fleuve Niger: "La rive droite du Niger accueille près de
60 % des nouvelles populations gagnées par l'agglomération entre
1976 et 1983. Dans les deux dernières décennies, son croît
démographique annuel est supérieur à 10 % alors qu'il
plafonne entre 4 et 7 % dans les secteurs occidentaux et orientaux de la rive
gauche". La rive droite représentait 21 % de la population
agglomérée en 1975 et 34 % vingt ans plus tard.
L'urbanisation présente de réelles constantes
sous le régime colonial, puis sous les trois républiques
maliennes depuis 1960. Le principe du lotissement (quartiers tramés)
conduit à une forte consommation d'espace (densités à
l'hectare modérées, coût des équipements
importants), à une faible verticalité du bâti, à
l'autopromotion immobilière.
1 Les archives de la mairie de Bamako
2 Source DNSI /recensement général de
la population et de l'habitat, 2001
La gestion des déchets constitue de nos jours, le talon
d'Achille de la qualité du cadre de vie dans nos villes et campagnes
avec un accent particulier pour les villes. De nos jours, les villes qu'elles
soient au Nord ou au Sud, connaissent une explosion démographique sans
précédent. Des quelques 2,2 milliards de citadins dans le monde,
1,3 vivent dans les villes du Sud. Le Mali n'est pas en reste, avec une
population urbaine estimée à 3 millions en 1995 (soit environ 27%
de la population totale), elle atteindra 12 millions en 2025 (soit environ 50%
de la population totale).
Le taux moyen annuel de croissance urbaine au Mali est de
5,7%. Cette explosion démographique au niveau des villes s'explique par
: le développement économique, la hausse du revenu par habitant,
l'amélioration des réseaux d'échanges et d'informations,
les économies d'agglomération. Ces facteurs,
caractéristiques des villes, encouragent la venue des populations
à la recherche de meilleures conditions de vie. Pour étayer cette
assertion, la Banque Mondiale estime que 80% de la croissance économique
future aura lieu dans les villes et les agglomérations urbaines.
Au Mali, dans les zones urbaines, semi-urbaines et rurales,
les populations se trouvent dans des conditions d'hygiène très
précaires par manque de services d'assainissement adéquat. Selon
les dernières Enquêtes Démographiques et de Santé du
Mali (EDSM-III) 33% des populations disposent de système adéquat
d'assainissement en zones urbaines et seulement 9% en zones rurales.
D'une manière générale, les populations
utilisent les ouvrages d'assainissement individuels dont les latrines et les
fosses septiques. Les infrastructures d'assainissement collectif et semi
collectif sont essentiellement concentrées à Bamako et dans
quelques capitales régionales et dans la plus part des cas rejettent les
effluents dans le milieu naturel sans aucun traitement.
Les conditions d'évacuation des boues de vidange
provenant des ouvrages d'assainissement individuel sont très souvent
insatisfaisantes, car elles sont soit déversées sur les terrains
vagues, dans les champs, dans les ravins ou méme parfois dans les cours
d'eau sans un traitement préalable. Par ailleurs, en dehors de quelques
unités industrielles, les autres déversent leurs effluents dans
la nature sans traitement.
Ces déchets comprennent essentiellement les eaux
usées domestiques, industrielles,
artisanales, pluviales et les
boues. Dans la plupart des cas, on note un sous équipement notoire
en
infrastructures de gestion (évacuation et traitement des déchets
liquides) au niveau de
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toutes les villes. Au niveau des quartiers
périphériques, l'urbanisation spontanée et anarchique
complique l'assainissement.
Ce sont surtout les ouvrages d'assainissement individuels qui
sont utilisés. Dans les centres urbains de moyenne importance le
réseau d'égout est inexistant, quelques réseaux de mini
égout sont réalisés dans quelques quartiers. Au niveau de
la commune V en plus des collecteurs et caniveaux, il existe un réseau
d'égout classique séparatif pour évacuer les eaux
usées qui malheureusement aboutissent dans le fleuve Niger sans
traitement.
Tableau 1: