6.4- Conséquences
Nous avons deux formes de conséquences : environnementale
et humaines 6.4.1- Conséquences environnementales
L'environnement n'est pas épargné. En effet,
les nombreux gaz qui montent dans l'air polluent le cadre de vie. Les eaux
usées qu'elles soient industrielles ou domestiques ont toujours un
impact nocif vis-à-vis de l'environnement. Et cela est encore grave
surtout si elles ne sont pas traités avant leur rejet dans un
exutoire.
Les eaux polluées d'une manière
générale ont des effets négatifs sur l'environnement. Le
déversement anarchique des eaux usées domestiques, le
défaut de conception et de réalisation des ouvrages sont autant
de causes de contamination des sols, de l'air, des eaux de surface et des eaux
souterraines. Ajoutons à cela la pollution de la nappe
phréatique.
Effet de très nombreux produits chimiques sont
déversés par les teinturières dans les caniveaux ou dans
la rue. Le phénomène est d'autant plus inquiétant que ces
teinturières sont de plus en plus nombreuses.
Ainsi au niveau de la végétation les eaux
polluées dégradent le système d'évapotransmission
par l'introduction de substance chimiques nocives pour les nourricières
ceci entraine la disparition de certaines espèces
végétales si le phénomène est trop accentué.
C'est le cas de la mare artificielle.
Quant aux animaux ils sont atteints soit par
l'intermédiaire de la végétation dégradée
par les eaux polluées soit par les cours d'eaux naturelles qui
aboutissent aux puits et au cours d'eau.
Ainsi bien que traitées nos eaux de consommation
n'échappent pas totalement à cette pollution qui serait encore
plus grave au niveau des puits creusés dans un sol
sédimentaire.
En ce qui concerne la commune V précisément, le
phénomène est très inquiétant. Si nous prenons le
marché de Sabalibougou qui est le principal centre où
s'approvisionne la population en denrées alimentaires, on remarque qu'il
reste beaucoup à faire.
A partir des avis des populations, on peut estimer que les
problèmes environnementaux, causés par les eaux usées
fortement chargées, sont préoccupants dans la zone d'étude
puis qu'ils sont cités par 75% des ménages qui les
perçoivent en terme de :
· pollution et de dégradation de la qualité
de la ressource en eau citée par 78% des ménages avec comme
conséquence la disparition des espèces aquatiques (poissons) ;
· contamination des sols évoquée par 63% des
ménages entraînant la détérioration de la
qualité des sols l'érosion et le ravinement.
· détérioration du cadre de vie, la
destruction du patrimoine urbain, l'in esthétisme, l'insalubrité
et le gène des voisins évoqués par 40% des ménages
interrogés ;
· risques de maladies et autres malaises, le
ralentissement des activités socioéconomiques et les risques
accrus d'accidents reconnus par 30,1% des ménages interrogés ;
· pollution de l'air avec dégagement d'odeurs
nauséabondes, état constaté par 25% de
l'échantillon.
Cette situation est encore aggravée par les pratiques
agricoles avec usage d'engrais et pesticides chimiques dans les bas-fonds
marécageux de la ville. Ajoutons-y le comblement des bas-fonds à
des fins d'habitation du fait de l'insuffisance de l'offre en parcelles
viabilisées, la prolifération d'activités
socio-économiques informelles, etc.
Les conséquences, déjà visibles, sont
entre autres, l'eutrophisation et le comblement des plans d'eau, de
l'université, de l'appauvrissement, la disparition de la faune et de
flore aquatique mettant ainsi en cause la valeur écologique de ces
milieux, par les nuisances diverses dont principalement les odeurs et les
moustiques.
6.4.2- Conséquences humaines
Comme indiqué ci-dessus, certaines maladies qui
sévissent dans notre pays sont surtout entretenues par
l'insalubrité de notre milieu, ce sont :
o Le paludisme transmis à l'homme par
l'anophèle, la femelle du moustique, le paludisme est une maladie connue
de tout le monde. Il sévit dans les pays tropicaux comme maladie
endémique. Il cause beaucoup de dégâts dans le monde
entier. Mais il tend à être contrôlé en saison
sèche et fraiche de novembre à février. A cette
période
60
de l'année, l'humidité maximale moyenne est
faible. Elle peut tomber jusqu'à 13°c et les températures
minimales moyennes sont inférieures à 20°c (janvier
16,7°c). Au-dessous de 20°c les vecteurs de la malaria (moustiques
anophèles) diminuent, puis cessent leur activité (au-dessus de
16°c). Quand l'air est sec. Par contre la saison des pluies est le temps
par excellence du paludisme.
La maladie atteint son optimum d'extension en Aout et
Septembre. Pendant cette période les moustiques se multiplient
rapidement à cause de l'existence des flaques d'eau des fossés
qui ne coulent pas, favorisant ainsi la création des gites larvaires.
L'humidité aidant, le paludisme est facile à
attraper en cette période de l'année. Cependant une mention
spéciale doit être faite à des quartiers de la commune V.
Ces quartiers par leur état d'insalubrité et leur situation dans
des quartiers inondable, se caractérisent par une humidité
sensible du sol pendant la saison des pluies non drainés ils portent des
flaques d'eau en plusieurs endroits après les pluies. En plus pendant
cette période les populations locales aux abords du fleuve sont les plus
touchés.
Cependant la commune V n'est pas le seul site où
sévit cette pandémie. Il en est de même pour tout le Mali
surtout chez les enfants. Pour confirmer notre assertion Catherine et
Christophe Grenier disent que : « le paludisme est une cause majeur de
mortalité de l'enfant de plus de trois mois. Chaque année 500.000
maliens sont traités et déplore encore 3500 décès
par ans » (atlas jeune Afrique : Mali ; les éditions J.A ; 1980).
Cela est variable dans la mesure où les populations ne respectent pas la
distance réglementaire qu'il faut laisser entre les cultures et les
habitations.
Pour cela le gouverneur du District de Bamako recommande une
distance de 100 mètres chose qui n'est pas faite. Vu l'insuffisance de
nos équipements sanitaires, les populations sont chaque années
victimes du paludisme dont la propagation est en fait encouragée par
elles mêmes.
Alors la lutte contre cette maladie ne demande qu'un peu
d'effort de la part des populations. Les campagnes de lutte contre les
moustiques ont été des échecs. Donc il faut une
responsabilisation des populations qui doivent prendre conscience de ce
problème. Leur participation aux campagnes de salubrité peut
aboutir à des résultats concluants. Mais le paludisme n'est pas
la seule maladie dont la propagation est liée au manque
d'assainissement. Il y a d'autre maladies telles que :
o Les bilharzioses : elles sont dues à
des verts plats, les bilharzioses ou schistosomes, dont les larves
pénètrent par voie transcutanée. Les ôtes
intermédiaires de ces larves sont les mollusques vivant dans les eaux
stagnantes1.
Ces maladies sont surtout connues chez les enfants qui
s'amusent souvent dans les eaux stagnantes pendant la saison des pluies qui
peut disparaitre par l'assainissement. Elle est surtout fréquente chez
les enfants et peu aussi toucher les adultes dans les régions où
se trouvent des aménagements hydrauliques, des barrages, des lacs des
retenues pour les cultures irriguées.
Cette maladie peut être combattue par des traitements
à partir des injections anti maline dans les régions où
elle est endémique et peut l'être par l'assèchement des
eaux stagnantes dans les villes ou les régions dont les enfants sont
touchées par cette maladie.
o Le choléra : c'est une infection
intestinale qu'on rencontre en Amérique, en Asie et en Afrique. Elle est
caractérisée par la soudaine apparition d'une violente
diarrhée accompagnée de vomissement qui produit une
déshydratation et la mort. Elle peut être causée par
l'homme c'est-à-dire par les vibrions de choléra,
micro-organismes qui se propagent d'une personne à une autre par l'eau.
Le lait et autres aliments peuvent sources (Atlas Jeune Afrique ; le Mali ; les
éditions J.A, 1980). La grande endémie de choléra de 1971
qui a touchée pour la première fois le continent africain a
atteint à Mopti en novembre en 1997 pour descendre le long du fleuve
Niger. C'est une maladie qui n'est pas fréquente chez nous. Cependant
elle peut être engendrée par l'insalubrité.
o Le trachome : « il est très
répandu et touche 20à 30% de la population du Mali avec une
prédominance dans la zone sahélienne sèche. Maladie en soi
peu contagieuse, le manque d'hygiène, la misère, la
promiscuité et la prolifération des mouches contribuent à
sa dissémination et à sa persistance »2 C'est une
maladie qui est enregistrée à l'institut Marchoux. Nous ne
disposons malheureusement pas de chiffres pour confirmer sa présence
parmi la population de la commune V. Par contre les témoignages existent
pour les dysenteries, autres maladies dues en partie au manque
d'assainissement.
o Les dysenteries : on distingue deux sortes de
dysenteries : la dysenterie bacillaire et la dysenterie amibienne.
1 Manuel des inspecteurs sanitaires, Canada Heath
association
2 Atlas Jeune Afrique : Mali l'édition JA
62
64
La dysenterie bacillaire : c'est une maladie
infectieuse, aigue avec diarrhée, fièvre, selles muqueuses
fréquentes. Elle est causée des bacilles qui peuvent être
transmis soit par des mouches ou l'eau infectée. Pour l'éviter on
doit éradiquer les mouches, traiter l'eau si elle est infectée,
éviter des contacts avec les personnes infectées etc.
La dysenterie amibienne : elle est
causée par l'amibe et a un début aigu avec fièvre,
prostration, diarrhée, selles muqueuses et hémorragiques. Ces
deux maladies sont très représentées dans notre pays si
bien qu'on rencontre fréquemment en commune V.
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