Chapitre II : Vérification des
hypothèses
Première hypothèse : La
méconnaissance des micro-finances pour une meilleure insertion est due
au manque d'informations des jeunes filles d'Abobo.
Les résultats de l'enquête nous disent que 92%
des filles interrogées c'est-à-dire 92 filles sur 100 n'ont pas
connaissance non seulement de l'existence d'une structure intervenant dans le
financement des activités des filles déscolarisées encore
moins des campagnes de communication leur concernant. Ceci laisse entrevoir
l'inefficacité des campagnes de communication de ces structures, de
l'Etat à l'endroit de leurs cibles, les filles
déscolarisées. C'est le lieu de rappeler aux commanditaires des
campagnes d'amplifier la réflexion afin d'appréhender le
rôle de la publicité dans la modification des comportements de
leurs cibles en termes de communication pour garantir une efficacité
à la campagne. Nous pouvons affirmer aisément que
l'hypothèse se vérifie.
Deuxième hypothèse : Les
problèmes financiers et le manque de motivation seraient les causes de
la déscolarisation des jeunes filles d'Abobo.
La raison fondamentale de la déscolarisation des filles
à Abobo reste la pauvreté avec un taux de 41%. La pauvreté
qui règne dans les familles est un facteur déterminant dans la
scolarisation des filles, pour la simple raison que les parents luttent d'abord
pour maintenir la nourriture quotidienne de leur progéniture.
Par conséquent, la situation économique des
ménages constitue un facteur de régression de la scolarisation
des filles. Certains parents manquent souvent de moyens financiers pour
inscrire leurs enfants à l'école et supporter les charges
afférentes pendant l'année scolaire. Les frais de
scolarité exorbitants, dépassent les capacités
financières de la plupart des familles. Il est une réalité
aujourd'hui, la gratuité de l'écolage pour tous les enfants
inscrits au primaire en Côte d'Ivoire.
Néanmoins, d'autres coûts tels que ceux
liés à l'achat des fournitures, la confection des tenues, la
restauration quotidienne de l'enfant à l'école ainsi que les
frais de constitution de dossiers d'examen sont à la charge des parents
et pèsent lourds pour eux. Alors, ceux-ci démissionnent de
l'éducation scolaire de leurs filles et les abandonnent à
elles-mêmes.
Ainsi, certaines jeunes filles pour assurer les coûts
inhérents à leur scolarité face à
l'incapacité des parents, s'adonnent à des travaux, se livrent
à une prostitution déguisée en s'offrant aux nantis.
D'autres décident elles-mêmes d'aller en
aventure, travailler pour aider leur famille. Elles constituent durant leur
aventure une source de revenus pour leur famille. Les parents optent pour la
préservation de ces avantages immédiats que pour la scolarisation
des filles qui ne procure rien à court terme.
Le manque de motivation pourrait être un frein dans la
poursuite des études scolaires.
Parmi les causes de la déscolarisation selon
l'enquête, figure le manque de motivation de beaucoup de jeunes filles
pour un taux de 49%. Malgré les moyens mis à leur disposition par
leurs parents, elles n'ont aucun souci de réussite. Et l'abandon des
études à bas âge par les filles engendre de
sérieuses conséquences sur la société.
Tous les parents souhaitent que leurs enfants
réussissent à l'école. Et tous les enseignants
souhaiteraient avoir des enfants motivés dans leurs classes. Les
relations entre les enseignants et les parents sont inévitablement
déterminées par le niveau de motivation de l'enfant. La
motivation de l'enfant devient dès la première scolarisation la
principale inquiétude des parents, les résultats scolaires
n'étant perçus que comme le reflet de cette motivation. La
réussite scolaire dépendant directement du niveau des
résultats, il est bien normal que les parents soient très
soucieux quand on sait que notre société a fait de cette
réussite le principal tremplin social.
Pour qu'un enfant puisse vivre du succès, il est
important qu'on lui propose des objectifs réalistes tout en ayant la
certitude qu'il est capable de les atteindre. Les souvenirs des succès
de l'enfant ne lui viennent que si l'adulte les lui a soulignés au fur
et à mesure.
Le sentiment de confiance joue un rôle crucial dans la
motivation à réaliser les tâches. La motivation de
l'élève n'est pas innée, mais elle est influencée
par les comportements des enseignants et des parents, ainsi que par d'autres
facteurs liés à l'environnement scolaire. Par exemple, un enfant
perd sa motivation s'il ne reçoit pas d'encouragements ni de
récompenses de l'enseignant. Par conséquent, il est inutile de
faire prendre conscience à un enfant qu'il a des capacités, si on
ne lui fournit pas l'occasion de vivre de petites réussites ou des
succès dans ses activités.
Troisième hypothèse :
L'insuffisance des actions de promotion des emplois après
abandon de l'école est la cause du problème de l'insertion
professionnelle des jeunes filles d'Abobo.
Ainsi, l'insertion des jeunes filles par une éducation
à la vie courante se situe dans le contexte global de lutte contre la
pauvreté.
Dans cette perspective, l'action déployée par
les différents départements ministériels et directions
spécialisés, les jeunes filles, en particulier, disent ne pas
savoir comment s'orienter dans les dédales de ces administrations. En
effet, à les écouter, il est constant de remarquer que leurs
récriminations portent principalement sur trois points.
1- un déficit d'informations sur les actions du
gouvernement à leur destination;
2- un déficit de dialogue entre toutes ces instances
et la jeunesse;
3- une absence de présentation dans les instances
d'élaboration des politiques en leur faveur.
Par conséquent, des programmes pertinents doivent
être élaborés à l'endroit des jeunes filles. Aussi,
il s'agit de mettre en place des points focaux pour la communication des
politiques existantes en faveur des jeunes, de favoriser le rapprochement entre
les décideurs, le secteur privé, les organisations de la
société civile, et la jeunesse en général.
Problème à résoudre
Comment parvenir par la communication
à une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes filles
déscolarisées d'Abobo ?
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