I.2.3.4. Physiopathologie
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune
d'origine multifactorielle, où facteurs génétiques et
environnementaux contrôlent son apparition et son développement.
Le rôle des facteurs génétiques dans l'incidence du
diabète de type 1 est attesté par des études de jumeaux
monozygotes montrant un taux de concordance de 30 à 40% pour son
apparition (Barnett, 1989). Ce taux de concordance non absolu rend compte de
l'importance des facteurs environnementaux dans le développement du
diabète de type 1. Au cours de cette affection, les lymphocytes
s'infiltrent dans le pancréas et contribuent à détruire
les îlots de Langerhans, et tout particulièrement les cellules
ß productrices d'insuline. Ce processus d'infiltration est
accompagné de réponses humorales et de réactions immunes
vis-à-vis de nombreux antigènes naturellement endogènes
aux cellules ß pancréatiques. Parmi ces antigènes, le
glutamate décarboxylase, enzyme du métabolisme neuronale, a
été récemment démontré comme un
auto-antigène clé dans le déclenchement de la
réaction auto-immune, avant que celle-ci ne s'étend à
d'autres antigènes insulaires (Kaufman et al.,
1993 ; Tisch et al., 1993).
Le diabète de type 2 est une maladie dont la
pathogénie et l'étiologie sont très complexes (De fronzo
et al., 1992). Cependant, il a été reconnu que
le diabète de type 2 est la conséquence de deux
processus :
- une diminution de la sensibilité tissulaire aux
effets hypoglycémiants de l'insuline (insulino-résistance) au
niveau du muscle squelettique, du tissu adipeux et du foie.
- une déficience d'insulino-sécrétion se
traduisant par l'incapacité des cellules ß pancréatiques
à contrecarrer de manière appropriée cette
résistance périphérique.
Ces deux défauts sont présents, l'un et/ou
l'autre, plusieurs années avant le développement du
diabète de type 2 alors que les sujets sont encore
normoglycémiques (Lillioja et al., 1993). De plus, une
fois que l'hyperglycémie chronique du diabète de type 2 est
établie, tous les éléments normalement impliqués
dans l'homéostasie glucidique semblent être
déréglés, et il est alors impossible d'affirmer la nature
de l'anomalie primitive en cause (De fronzo, 1997).
L'hyperglycémie chronique ou glucotoxicité joue
un rôle délétère chez les diabétiques de type
2 en accentuant les anomalies de l'insulino-sécrétion et
l'insulino-résistance (Karam, 1996 ; Ling et al.,
1996). La correction de l'hyperglycémie permet de rehausser
l'insulino-sécrétion des sujets diabétiques de type 2 et
de réduire en partie les défauts de captage du glucose par le
muscle (Henry, 1996). L'hyperglycémie est à la fois un signe et
un facteur aggravant des troubles de l'insulino-sécrétion et de
la sensibilité à l'insuline.
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