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Evaluation des propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo des fractions polysaccharidiques solubles de deux plantes médicinales camerounaises à savoir chromolaena odorata et harungana madagascariensis

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par Serge Simplice DJIALA DE MAFFO
Université de Yaounde I - Diplôme d'Etudes Approfondies de Biochimie 2007
  

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I.2.2. Les polysaccharides

Les polysaccharides sont des macromolécules glucidiques formées par l'enchaînement d'un grand nombre de sucres élémentaires appelés oses. Ils doivent être brisés lors de la digestion afin d'être absorbés sous forme de glucides simples par l'organisme. Contrairement aux monosaccharides et aux disaccharides, ils ne sont pas solubles dans l'eau et sont dépourvus de saveur sucrée.

On distingue deux types de polysaccharides : les polysaccharides de structure qui constituent la paroi des cellules végétales et les polysaccharides de réserve qui sont des ressources caloriques. On les retrouve dans les produits céréaliers, les légumineuses, les noix et les graines ainsi que dans certains légumes féculents tels que la pomme de terre et les patates douces (Slavin, 2003).

On retrouve aussi dans cette classe de polysaccharides les fibres alimentaires de structures différentes des á-glycanes. Elles sont composées en grande partie des glucides et d'autres éléments de la structure de la plante qui résistent à la digestion. Les fibres alimentaires sont classés en fonction de leur solubilité en :

- Fibres solubles dans l'eau comme les pectines, les gommes et les mucilages. Elles entraînent une augmentation considérable de la viscosité et leurs solutions sont utilisées comme additifs alimentaires en tant qu'épaississant et gélifiant. De même, elles purifient et atténuent la réaction glycémique et sont associés dans l'amélioration du contrôle de la glycémie (Slavin, 2003).

- Fibres insolubles dans l'eau comme la cellulose, l'hémicellulose et la lignine qui composent la structure des feuilles, des fruits et des racines. Elles favorisent l'élimination intestinale en diminuant le temps de transit et en augmentant le poids des fèces. Elles sont susceptibles de réduire les risques des maladies coronariennes et du diabète de type 2 (Howarth et al., 2005).

Dans les pays industrialisés, le taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires est inversement associé à la consommation des fibres alimentaires (Lin et al., 1993). Une étude de cohorte menée pendant 20 ans en Irlande et à Boston sur 1001 adultes de sexe masculin a montré la même association ; elle diminue lorsque les autres facteurs de risque sont contrôlés (Kushi et al., 1995). Une autre étude menée pendant 12 ans sur 859 sujets des deux sexes a montré qu'une augmentation de la ration journalière en fibres alimentaires de six grammes était associée à une réduction du taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires de 25% (Khaw et Barrell, 1987).

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un nutriment, les fibres alimentaires, représentent une composante importante de notre régime alimentaire, essentiellement parce qu'elles traversent l'organisme sans être absorbées. Aussi, il y a très peu de cas d'excès en fibres alimentaires car les surplus ne sont pas emmagasinés dans l'organisme : ils sont plutôt éjectés par voies intestinales. Une alimentation équilibrée, pour les adultes, doit fournir environ 25 à 30 % de fibres alimentaires par jour (Stephen, 1983).

Les pectines sont les plus abondantes des polysaccharides dans les plantes. Elles sont localisées au niveau des lamelles où elles régulent l'adhésion intracellulaire. Les pectines sont essentiellement des polysaccharides colloïdaux composés d'acide 1-4D-galacturonique et d'esters méthyliques de l'acide galacturonique. Les pectines sont classées en deux groupes selon le niveau d'estérification: pectines hautement méthoxylées (HM) ou faiblement méthoxylées (LM). Le degré d'estérification détermine les propriétés physiques du gel qui conditionnent son utilisation. Les pectines HM sont utilisées dans les confitures et les gelées, alors que les pectines LM, qui possèdent des propriétés de gélification ionique, servent aux produits faiblement caloriques à faible contenu en sucres (Elmaleh, 2007). Les pectines ont un grand nombre d'application en industrie pharmaceutique, cosmétique et alimentaire et de nouvelles sources de ces polysaccharides sont constamment recherchés (Habibi et al., 2004). Les études faites aussi bien sur les humains que sur les rats ont mis en évidence d'une part l'adsorption des lipides par les fibres alimentaires et d'autres part la réduction de la glycémie post prandiale (Hennen, 1996). L'enrichissement de la ration hydrocarbonée en fibres, est en fait le principal facteur d'amélioration glycémique et lipidique induit par les régimes riches en hydrates de carbones. Dans les sociétés africaines traditionnelles, la phytothérapie est grandement valorisée et largement utilisée dans le traitement des maladies métaboliques à l'instar du diabète sucré, de l'obésité ou des dyslipidémies grâce à la présence de certains fibres ou polysaccharides complexes contenus dans les plantes médicinales (Abo et al., 2007).

I.2.3. Généralité sur le diabète sucréI.2.3.1. Définition

Le diabète sucré (en grec, diabetes mellitus) est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie résultant soit d'un défaut partiel ou complet de sécrétion de l'insuline par le pancréas, soit d'une inaptitude des cellules à utiliser l'insuline pour absorber le glucose ou les deux (Ortiz-Andrade et al., 2005). Comme il est mal absorbé par les cellules, le glucose s'accumule dans le sang et cause l'hyperglycémie qui peut être considérée comme une conséquence de mécanismes physiopathologiques différents (Lacquemant, 2000).

I.2.3.2. Types et étiologiea) Le diabète de type I Il se caractérise par une déficience de la sécrétion d'insuline du fait de la destruction sélective des cellules â insulino-sécrétrices (qui constituent 60 à 70 % des cellules endocrines du pancréas) suite à un processus auto-immun complexe. Environ 15 % des diabétiques sont insulinodépendants, c'est-à-dire que l'insulinothérapie est indispensable à leur vie. Le diabète de type 1 survient dans 80 % des cas avant l'âge de 40 ans et s'accompagne souvent d'une perte de poids corporel d'où sa terminologie ancienne de diabète juvénile ou diabète maigre (Dall'Agnol et Poser, 2000).

b) Le diabète de type II

Il est le plus fréquent des diabètes sucrés et regroupe près de 85 % des diabétiques des pays développés. Parfois appelé diabète de l'âge mûr ou diabète gras, le diabète de type 2 apparaît généralement après l'âge de 40 ans et est souvent associé à une obésité (80 %) ; les sujets qui en sont atteints sont le plus souvent traités à l'aide des antidiabétiques oraux (18 %) et/ou d'un régime alimentaire (60 %). Par contre,
15 % des sujets présentant un diabète de type 2 nécessitent une insulinothérapie bien qu'aucune réaction auto-immune ne soit détectable (Dall'Agnol et Poser, 2000). Le début de la maladie est difficile à dater compte tenu du caractère très lent et progressif du développement de l'hyperglycémie dans la majorité des cas, et de l'absence de symptômes prédictifs exacts pendant de nombreuses années. Cependant, le développement du diabète de type 2 présente certains facteurs de risque que sont :

- Parent (s) diabétiques (s) non insulinodépendants (s)

- Obésité, Surpoids, sédentarité

- Elévation transitoire de la glycémie lors d'une grossesse, de la prise de contraception orale ou d'un traitement aux corticoïdes

- Naissance d'un enfant de poids > 4 kg (Harris et al., 1992).

c) Le diabète gestationnel

C'est un type de diabète différent des premiers. Il se définit comme un trouble de la tolérance glucidique de sévérité variable survenant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Il entraîne des anomalies de cette tolérance glucidique avec afflux du glucose de la mère vers le foetus et une hyperinsulinisme foetale réactionnelle (Landmark et Marpeau, 2001). Les facteurs de risque sont :

- l'âge maternel inférieur à 25 ans ;

- la présence d'antécédent familial de diabète ;

- le surpoids maternel avant la grossesse et

- l'appartenance à une population à risque de diabète de type 2 (ADA, 1997).

d) Autres types spécifiques de diabète

Il existe d'autres types de diabète regroupés dans une troisième catégorie. Ces diabètes sont pour la plupart liés :

- aux anomalies génétiques de la cellule ß (MODY : Maturity Onset Diabetes of the Young, LADA : Low Auto-immune Diabetes of the Adult) (Zimmet, 1996 ; Slama et al., 1999),

- à des atteintes pancréatiques, qui sont la cause relativement fréquente du diabète dit de malnutrition (Slama et al., 1999),

- à des excès de sécrétion hormonale à l'exemple du cortisol, du glucagon, de l'epinephrine (Tournant et al., 1998),

- à des médications diabétogènes tels que les antihypertenseurs, les contraceptifs oraux, les antiviraux etc. (Pandit et al., 1993)

I.2.3.3. Prévalence du diabète sucré

L'incidence du diabète sucré comme celle des autres maladies non transmissibles augmente sans cesse. L'OMS estimait à 143 millions de personnes (IDF, 1998) et à 151 millions de personnes (AFD, 2000) vivant avec le diabète dans le monde respectivement en 1995 et en 2000. Le nombre devrait augmenter à 300 millions en 2025 si aucune mesure préventive n'est pas mise sur pied pour freiner cette pandémie (AFD, 2000).

La prévalence du diabète est plus élevée dans les pays développés que dans les pays en voie de développement et il en sera toujours ainsi jusqu'à 2025 selon les prévisions. Cette prévalence chez les adultes dans les pays développés risque d'augmenter de 51 millions en 1995 à 72 millions en 2025 avec une élévation dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales (AFD, 2000).

En Afrique, la prévalence est plus élevée en zone urbaine qu'en zone rurale et on estime à près de 7,5 millions, le nombre de diabétiques dont 75 % se retrouvent au Maghreb et en Afrique Australe (WHO, 2000).

Au Cameroun, cette prévalence en 1997 était estimée en zones rurale et urbaine respectivement de 0,9 % et 0,8 % chez les hommes et 0,5 % et 0,6 % chez les femmes avec en général 0,01 % de diabétique de type 1 (Mbanya et al., 1997).

Ainsi, la prévalence élevée de diabète associé à ses complications cardio-vasculaires se traduit par un fardeau économique assez considérable et très coûteux annuellement (Lacquemant, 2000).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein