4.3.4 Interaction Faune- Activités humaines dans
les Corridors
Le suivi écologique mené dans les
corridors montre qu'il existe une forte
corrélation (r= - 0,77) entre la fréquentation
des corridors par la faune sauvage et les activités
humaines . Cette relation est illustrée par la
figure 8.
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nombre Espèces animales
nombre de menaces observées
294 296
164 151
69
23
14
14
10
350
300
250
200
150
100
50
0
323
Figure 8: Relation entre la
fréquentation des corridors par la faune et les activités
humaines
Il ressort de la figure 8 que, lorsque les menaces
sont faibles le nombre d'animaux observés est grand
dans le corridor. C'est le cas des corridors Cobe Def
assa, Eland de Derby et Hippotrague. En ce qui
concerne la Galerie forestière et le corridor
Buffle, les menaces sont élevées. C'est pourquoi
on constate que l'effectif des animaux dans ce corridor est faible par
rapport aux autres corridors ; c' est ce qui traduit la forte
corrélation négative entre les activités
anthropiques et la présence de la faune dans les
corridors. Le corridor Hippotrague connaît
moins de menaces en 2010 contrairement aux résultats de Siroma
(2007) . Ceci se traduit par le délogement des
agriculteurs et les patrouilles e ffectuées par
les gardes communautaires appuyés par les gardes
chasses. Les résultats de la présente étu
de corroborent avec celles des précédentes
études (Donfack et al., 2000 ; Etoga
et Lawan, 2005 ; Bené Bené et Lawan, 2006) qui
ont montré que la Galerie forestière est le
corridor le plus menacé et le plus pauvre en
observations de la faune sauvage.
Ce présent travail donne
une autre vision aux corridors de l'UTO
Bénoué que l'on pense es
qu'ils sont seulement de nom. Ccorridors peuvent
être sauvés si le Gouvernement et la
population intensifient la lutte
anti-braconnage dans la zone et améliore le plan
de surveillance du PNB en général et en
particulier les corridors de la ZIC 1 et 4.
4.3.5 Perception des corridors par la population des ZIC 1
et 4
La population interrogée était
constituée de 17,5% de migrants et 82,5% d'autochto nes. Dans
un premier temps, il en ressort que 28,74% de cette population
(constitués de15% d'autochtones et 85% de migrants)
pratiquent leurs activités dans les corridors. Ce
pourcentage obtenu serait dû au fait que certaines personnes
avaient peur de se déclarer comme pratiquant
d'activités dans les corridors. Ensuite, nous notons que la
majorité de la population soit 80% (constitués
de 87,5% d'autochtones et 12,5% de migrant s) est informée
de l'existence des corridors dans la localité car ces derniers
sont matérialisés par les panneaux signalétiques
au niveau de la route nationale N°1 (Garoua-
Ngaoundéré). De plus une proportion de
53,75% de cette population pense que les corr
idors ont été créés pour
servir de passage pour la faune sauvage tandis que 36,25%
pensent qu'ils servent à réduire les conflits
homme-faune sauvage.
Parmi les personnes interrogées, 49% ont
une bonne connaissance
des corridors. Par contre,
10% de cette p
opulation pensent que les corridors ont
été installés pour réduire l'espace
cultivable et en fin 41% ont un avis mitigé sur les corridors
dans la localité. La figure 9 illustre la perception de la population
par rapport aux corridors.
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41%
10%
49%
Aide beaucoup Aide moyennement N'aide pas
Figure 9: Appréciations des corridors par la
population
Les données collectées révèlent
que 46,25% de la population pensent que le gouvernement ne les implique pas
réellement dans la gestion des ressources naturelles de la
localité, car pour ceux-ci, seulement une petite partie de la population
jouit de ces biens (président UCVF, président CVF, chefs des
villages et leurs familles). Il faudrait donc davantage sensibiliser la
population sur les bienfaits de la conservation, revoir également la
manière dont les retombés de cette conservation sont
distribués entre les villages et enfin impliquer toutes les couches
sociales dans la gestion des ressources naturelles de la localité.
En ce qui concerne l'avenir des corridors dans la
localité 68,75% de la population (87,27% d'autochtones et 12,73% de
migrants) pensent que les corridors ont encore un avenir dans la zone tandis
que 23,75% de la population constitués de 5,26% des migrants et 94,73%
d'autochtones s'inquiètent de l'avenir des corridors si l'Etat ne fait
rien pour sauver ces corridors c'est-à-dire appliquer des mesures
drastiques pour un délogement effectif des humains.
Pour une gestion durable des corridors, 37,37% de la
population préconisent un appui aux gardes communautaires alors que
40,50% recommandent le renforcement de la surveillance à travers le
recrutement des gardes chasses par le l'Etat et des gardes communautaires par
les UCVF. L'Etat devra aussi revoir la situation de ces gardes communautaire
afin que leur condition soit régularisée. Ceci pourra conduire
à une gestion durable et garantir l'avenir de ces corridors.
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