CONCLUSION GENERALE
Notre
étude a consisté à analyser la gestion des aires
protégées et son incidence sur la maximisation des recettes. une
approche managériale faite dans une entreprise publique, cas de l'ICCN
de 2005 à 2009.
L'objectif poursuivi par cette étude est de concilier
donc la théorie à la pratique d'une part, et de montrer
l'importance de la conservation de la nature pour un pays comme la
République Démocratique du Congo qui a besoin des ressources pour
assurer son développement économique et sociale, d'autre part.
Aussi, à travers cette
étude sur la maximisation des recettes à l'ICCN, nous voudrions
conscientiser les autorités de cette entreprise afin qu'elles
réalisent que la situation que traverse l'ICCN mérite des
analyses et réflexions appropriées sur sa politique afin que
celui-ci réponde exactement à la mission pour laquelle il a
été créé. Autrement dit, à travers notre
thème, nous voudrions donc produire un document de
référence sur base duquel les autorités de cette
entreprise pourront recourir pour prendre des décisions rationnelles en
matière de politique de maximisation des recettes.
Cinq questions fondamentales ont fait l'objet de cette
étude, à savoir :
- Comment les aires protégées sont-elles
gérées à l'ICCN ?
- Quel est le niveau des recettes réalisées par
rapport aux prévisions ?
- Quels sont les problèmes auxquels l'ICCN est
confronté au fin de la maximisation de ses recettes ?
- Quel est l'impact de cette situation sur le plan
administratif et financier ?
- Et enfin, quelle approche managériale peut aider
cette entreprise à sortir du bourbier ?
Face à ces différentes interrogations, les
hypothèses suivantes ont été formulées :
- la gestion des aires protégées serait
gérée à l'ICCN de manière peu efficace à
cause de l'absence de la mise en oeuvre d'une politique générale
claire et nette. Et surtout par manque d'un suivi régulier des
opérations comptables et financières ;
- les réalisations des recettes seraient très
faibles par rapport aux prévisions ;
- les problèmes de cette entreprise seraient dus
à l'environnement interne et externe qui n'est pas bon. Notamment le
rendement du facteur travail et capital peu efficace l'empêchant de
réaliser son objectif premier à savoir la protection des Aires
Protégées mais aussi de concourir au budget de l'Etat par les
actions du tourisme ;
- cette situation aurait un impact négatif sur le plan
administratif et financier ;
- l'application du management à la fois participatif et
stratégique serait une solution salutaire pour la survie de cette
entreprise.
Eu égard à ces
différentes hypothèses retenues, nous avons opté pour
l'usage de la méthode historique, analytico-comparative, statistique et
structuro-fonctionnelle. Ces quatre méthodes ont été
appuyées par la technique documentaire, d'interview et celle
d'observation participante. Ce qui nous a conduit à subdiviser notre
thème en deux parties outre l'introduction générale et la
conclusion.
La première partie
est une approche théorique et comprend deux chapitres dont le premier
traite les notions sur l'entreprise et la maximisation des recettes et le
second a été focalisé sur celles relatives au management
et les aires protégées.
La deuxième partie,
qui est une approche pratique, comprend deux chapitres dont le troisième
présente l'ICCN, son historique, sa mission, sa structure
organisationnelle ainsi que ses activités et ses relations avec les
partenaires extérieurs. Le quatrième chapitre tente d'analyser la
situation de maximisation des recettes de l'ICCN de 2005 à 2009 devant
déboucher sur l'interprétation des résultats obtenus et
les perspectives managériales à venir.
Après analyse et traitement des données mises
à notre disposition, nous avons obtenu les résultats
suivants :
a) Sur le plan de la production
- une baisse sensible des recettes due à une faible
productivité du facteur capital et travail,
- un faible taux de réalisation des recettes propres,
soit 46,68 %. Donc, une performance insuffisante en moyenne sauf pour la
cinquième année où le taux de réalisation est assez
élevé ;
b) Sur le plan administratif
- un effectif du personnel grandissant avec un rendement peu
convainquant ;
- le chevauchement des tâches à accomplir y
afférent aux termes de référence;
- l'insuffisance de la motivation du personnel de terrain sauf
ceux se trouvant dans les Sites du Patrimoine mondial ;
- une politique de formation sans suivi, non planifiée
et peu adéquate.
c) Sur le plan financier
- un fonds de roulement insuffisant et inférieur aux
valeurs d'exploitation ;
- le besoin en fonds de roulement négatif ;
- et une trésorerie trop serrée ne lui
permettant pas de faire face à certains engagements immédiats.
d) Sur le plan de l'activité
Les charges sont très largement
supérieures aux produits ; d'où, un résultat
successif négatif. Ce qui empêche l'ICCN de constituer des
réserves pouvant lui permettre d'assurer sa capacité
d'autofinancement.
Ces résultats obtenus confirment donc nos
hypothèses de base et la politique inefficace de maximisation des
recettes. Il y a au fil des années, un constat de contreperformance qui
illustre et démontre qu'il faut mettre en place des nouvelles
stratégies afin de lui permettre de faire face au dynamisme de son
environnement.
Notons ici qu'un grand effort doit être de mise à
l'ICCN afin de palier à l'absence des subsides de l'Etat congolais car
celui-ci n'est plus capable d'octroyer des subventions à l'ICCN depuis
plusieurs années.
C'est pourquoi, nous proposons comme remèdes à
cette situation ce qui suit :
Sur le plan de la production vendue
- l'actualisation des grilles tarifaires adaptables aux
réalités actuelles;
- le suivi de la consommation des
imprimés comptables transmises aux Sites et dont l'existence d'un
seul centre d'émission doit être de rigueur et souhaité;
- la création des nouvelles sources
génératrices des recettes telles que l'impression des cartes
postales ; T-shirts et autres supports à vendre aux touristes et
Tours Opérators tant sur terrain qu'aux grands
centres ciblés comme les Aéroports, les Ports, les Gares et
autres endroits stratégiques ;
- la réinstauration régulière des
contrôles financiers et comptables ;
- la réalisation légale et suivi des
opérations d'inventaires physiques du patrimoine de l'entreprise ;
- le suivi strict des comptabilités tenues par les
Secteurs ;
- l'introduction de la politique de Royaltie ;
Sur le plan administratif
- la motivation et l'équipement du personnel de
terrain;
- l'instauration d'une politique de recrutement basée
sur des critères objectifs et conformément au statut ;
- le renforcement de la capacité du personnel cadre et
de terrain par des formations et autres séminaires et
sessions ;.
Sur le plan financier
- augmentation du fonds de roulement par l'accroissement des
capitaux permanents afin d'assurer à l'ICCN sa liquidité ainsi
que sa solvabilité.
- Changement de la politique financière pour la
maitrise des apports des partenaires, opérés dans les
Secteurs ;
- Formation souhaitée des chefs des secteurs et Sites
pour la maitrise des outils managériaux sur la maximisation des
recettes ;
- Réanimation de la Direction de l'Audit quasi
inexistante d'une manière opérationnelle car ne dit on pas que la
peur du contrôle est le commencement de la sagesse ?
- Maitrise et canalisation de toutes les recettes potentielles
et extraordinaires de tout genre, vers un seul centre de
péréquation.
- Sur le plan de l'activité
- la diminution des charges du personnel par la mise en
retraite de certains agents.
Ces résultats ne
sont possibles que par l'application d'un management particulier notamment,
celui participatif dont la vocation de faire participer les salariés aux
décisions qui les concernent. Cette participation ne peut se limiter aux
décisions opérationnelles en relation avec le processus
matériel de production mais aussi s'étendre à des
décisions administratives. Le management stratégique, parce que
l'analyse stratégique met à la disposition des dirigeants des
outils du management susceptible de modifier les caractéristiques de
l'entreprise et les conditions de l'environnement dont le modèle SWOT
(Stengths=forces ; Weakness=faiblesses,
Opportunities = Opportunités,
Treat=Menaces) est considéré comme un des moyens
efficaces pour l'analyse du diagnostic entreprise - Environnement.
Certes, notre
travail est fouillé mais pas exhaustif. Toutes choses restant
égales par ailleurs, nous ne prétendons pas avoir
épuisé notre thème. C'est pourquoi, aux futurs chercheurs
qui nous emboîteront le pas ,d'orienter la recherche sur la nature des
exploitations au sein de l'ICCN.
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