Le mot banque est apparu dans la langue française au
début du quinzième siècle. A cette époque, les
banquiers du nord de l'Italie réalisaient leur travail dans les lieux
ouverts et s'installaient sur des bancs ; d'où dérive le nom. Le
monde contemporain de banque est donc né de la convergence de
l'activité de changeur de monnaie développée par les
républiques italiennes face à la prolifération des devises
; de l'activité de crédit exercée par la communauté
juive et de l'ouverture des sociétés commerciales
dépassant les comptoirs.
L'article premier de la loi du 13 juin 1941 dispose : «
sont considérés comme banque, les entreprises ou
établissements qui font profession habituelle de recevoir sous forme de
dépôt ou autrement des fonds qu'ils emploient pour leur propre
compte en opération d'escompte, en opération de crédit ou
en opération financière.» En d'autres termes, la banque est
une entreprise qui gère les dépôts et collecte
l'épargne des clients ; accorde des prêts et offre des services
financiers.
Selon Paul Soriano (2006), il est devenu difficile de
décrire la banque de manière systématique. Non seulement
parce qu'elle est hétérogène mais surtout parce qu'elle
exerce directement ou par l'intermédiaire de filiales, la plupart des
activités des autres, notamment dans le domaine des placements et de
l'assurance. Le plus sûr sinon le plus simple est de se
référer au Code monétaire et financier (CMF) qui compile
les textes législatifs et réglementaires relatifs à
l'activité bancaire et financière. Le texte fondateur est la loi
bancaire du 24 janvier 1984.
Conformément à l'article 20 de la loi n°
90-018 du 27 juillet 1990, portant réglementation bancaire en
République du Bénin (RB), toutes les banques sont des
sociétés anonymes perçues comme des promotrices du tissu
économique. Elles gèrent et rémunèrent
l'épargne des clients, distribuent des crédits aux particuliers
et aux entreprises grâce aux dépôts détenus. Elles
exercent le métier de « gestion d'actifs », que ce soit pour
leur propre compte ou pour celui de leurs clients, et peuvent aussi
gérer le patrimoine de leurs clients fortunés. Un autre
métier est celui de la « banque de financement et d'investissement
» pour le compte de grandes entreprises.
Aujourd'hui, les anciennes classifications de banques ont
volé en éclat pour trois raisons principales à savoir : la
déréglementation, la concurrence des marchés et
l'industrialisation bancaire favorisée par le progrès des
technologies de l'information et par la globalisation. Les
déréglementations opérées dans la plupart des pays
du monde à partir des années 1980 ont brisé les anciens
cloisonnements, notamment celui qui séparait le crédit bancaire
des marchés. D'où une concurrence pour les banques, à
laquelle elles se sont adaptées. L'activité bancaire
déréglementée a progressivement adopté une logique
industrielle, fondée sur une décomposition rationnelle des «
chaînes de valeurs » qui décrivent systématiquement
les processus bancaires. Cette déconstruction a touché en
priorité les fonctions par nature les plus
industrialisables7, avant de s'intéresser progressivement
à l'ensemble des produits et services bancaires.
Les banques fournissent maintenant une riche palette de
services qui leur procurent une part croissante de leurs revenus. Les services
« matériels » (location de coffre-fort, opérations de
change manuel...) font place à des services immatériels, que ce
soit autour du compte (monétique, tenue de compte, relevés,
consultation et transactions à distance...), dans la fonction de conseil
et pour toutes sortes d'opérations : recevoir, conserver,
déplacer des fonds et des actifs de toute nature. Certaines banques se
sont enfin lancées dans les assurances, l'assurance-vie qui peut
être assimilée à un instrument d'épargne mais aussi
les assurances dommages. Vis-à-vis de la clientèle d'entreprises,
les services s'inscrivent dans la fonction d'ingénierie
financière.
7 Tous les traitements de masse et l'informatique qui
les prend en charge
Pour Olivier Pastré (2008), « A force de
déréglementation et de désintermédiation, la
banque, en tant qu'acteur économique se distinguant par une
activité relativement homogène de collecte de dépôts
et d'octroi de crédits, n'est plus. La banque est aujourd'hui
fondamentalement hétérogène. Elle se caractérise
par la multiplication des inputs, des modes de production, des modes
d'organisation juridique de la production, des outputs et des marchés.
La banque se doit donc aujourd'hui d'être définie comme une
institution articulant divers métiers financiers (dont le métier
de banque au sens strict) selon des formes d'organisation de plus en plus
différenciées et à destination de marchés de plus
en plus segmentés. »
Mais la déconstruction bancaire n'est pas
arrivée à son terme. Elle a pour l'instant produit un
modèle de référence, la « banque universelle »
offrant une gamme exhaustive de services bancaires à toutes les
clientèles. A l'heure actuelle dans les pays d'Europe où la
consolidation bancaire est la plus avancée, le paysage bancaire national
apparaît structuré en oligopole de banques universelles.
Engagées dans des processus d'externalisation et de
délocalisation, ces banques se procurent certains de leurs produits,
soit auprès de filiales spécialisées, soit auprès
de fournisseurs extérieurs. C'est le cas pour l'assurance mais aussi
pour des métiers plus proches de la banque traditionnelle, tel le
crédit à la consommation.
Enfin, la banque est un centre de collecte et
d'échanges d'information sur la vie économique et
financière, au contact de ses clients épargnants et emprunteurs
et des confrères de la place. Elle est un élément
clé de l'économie d'un pays et son rôle peut être
comparé à celui du coeur dans un corps humain qui propulse le
sang oxygéné vers les organes qui en ont besoin. C'est pourquoi
elles sont soumises à un contrôle assez strict par les
autorités de tutelle, afin de vérifier leur solvabilité
par rapport aux risques8 auxquels elles sont exposées et leur
capacité de créer la valeur.