III. Citoyens du monde
« Je ne suis ni Athénien, ni Grec, mais un
citoyen du monde 71». 1. L'association
Citoyens du Monde
a) Historique et présentation de l'association
Citoyens du Monde
Le 12 septembre1948, Garry Davis, un ancien pilote de guerre
américain qui avait participé à des bombardements en
Allemagne, déchire son passeport dans un acte symbolique et s'installe
face au Palais de Chaillot à Paris, où siégeait
l'Assemblé générale de Nations-Unis, pour demander la
protection et l'asile aux Nations Unies, en se déclarant Citoyen du
monde. Garry Davis deviens ainsi lui-même le premier « Citoyen du
monde ». Il s'agit du geste fondateur de « Citoyens du monde »
en tant que mouvement. Suite à ces événements, il
s'installe dans une tente au niveau du jardin du Palais de Chaillot, où
il reçoit la visite des grands intellectuels de l'époque, tel
qu'André Breton, Jean-Paul Sartre, et Albert Camus entre autres. Son
action inspire par la suite des grandes manifestations et des rassemblements de
soutien réunissant parfois plus de 20.000 personnes.
Depuis sa création en 1949, le Registre des Citoyens du
Monde enregistre tous ceux qui, à travers le monde, s'identifient en
tant que Citoyens du Monde et réclament une démocratie mondiale.
Le Registre Internationale des Citoyens du Monde est présenté
comme un « service public mondial » à caractère
strictement technique. Il ne relève d'aucun parti, ni d'aucune
organisation proprement politique et il ne recrute pas de membres cotisants.
L'association Citoyens du Monde fait partie d'un réseau
assez complexe qui compte plusieurs entités, organismes et commissions
imbriqués semi-indépendants administrativement les uns des autres
(voir annexe 1). L'organisme « supérieur » qui est commun
à toutes les autres structures, c'est le Registre International des
Citoyens du
71 Formule exprimée par Socrate (Vème
siècle avant J. -C.)
Monde. Ce registre, qui est tenu depuis plus de soixante
années, dispose d'un statut juridique Loi 1901 et fonctionne comme le
« Bureau de l'état civil mondial » (selon la formule
utilisée par ses propres militants) c'est-à-dire, une sorte de
« mairie mondiale » qui, bien qu'elle soit située physiquement
en France (66, Bd Vincent Auriol, 75015 Paris) est considéré
comme dérégionalisé, déterritorialisée et en
conséquence dénationalisée. La mission du Registre
international des Citoyens du monde est de tenir un registre d'inscription qui
fournit une Carte d'identité de citoyen du monde (voir annexe 2).
L'objectif ultime de ce bureau est d'attribuer le statut symbolique de citoyen
du monde à tous les inscrits afin de garantir leur droit de
participation à l'élection du Congrès des Peuples.
D'autres associations à vocation mondialiste participent aussi à
ces élections, telles que Amis de la Terre, Service Civil International,
l'Union Pacifiste, etc. En 2006, le " Registre des Citoyens du Monde " est
officiellement représenté par plus de 50 Centres d'Enregistrement
dans 40 pays.
Le Congrès des peuples est une «
assemblée de représentants directs d'habitants de la terre...
» « ... il est la préfiguration d'une Assemblée
mondiale capable d'établir des institutions mondiales indispensables
à la survie de l'humanité 72». Le
Congrès des peuples a été créée en 1969
suite à un appel lancée par 13 personnalités de
réputation mondiale, parmi lesquels des Prix Nobels, des
intellectuelles, des scientifiques, l'ancien maire d'Hiroshima, et
l'Abbé Pierre, entre autres. Depuis sa création, le
Congrès des peuples a été à l'origine de la mise en
place de plusieurs sous-organismes qui travaillent ou travaillaient activement
pour le développement d'une solidarité mondiale : L'Institut
d'études mondialistes (faculté pilote de Sciences politiques et
humaines à vocation mondialiste, créée en 1977),
l'A.M.I.P, Agence mondialiste de presse (créée en 1980,
aujourd'hui inactive) et Le Fonds mondial de Solidarité contre la faim
(créée en 1982). Le Congrès des peuples compte
aujourd'hui19 délégués et 19 suppléants,
désignés par des électeurs répartis dans plus de
120 pays, au cours de 11 élections transnationales qui ont eues lieu
entre 1969 et 2007.
Parallèlement aux Congrès de peuples, les
différents centres locaux d'enregistrement sont répartis dans
plus de 120 pays. Il y a eu en France jusqu'à 30 centre locaux.
72 Somme mondialiste, Un monde de la raison,
Ezanville, Ed Club humaniste, 1975
Depuis sa création en 1949, le Registre international
de Citoyens du monde a mené diverses activités, notamment les
« mondialisations », qui sont des actes symboliques qui consistent
à déclarer différentes régions, communes, ville ou
territoire comme « zone mondialisée ». Ainsi, en 1949, la
ville de Cahors, se déclare ville citoyenne du monde. Cette
première mondialisation a été le début d'un large
mouvement qui a concerné environ 960 villes, communes,
départements, régions et même un Etat, dans des pays tels
que la Belgique, le Canada, l'Allemagne, le Danemark, la France, la Gambie,
l'Inde, l'Italie, le Japon, Madagascar, le Nicaragua, le Sénégal,
le Togo, Etats-Unis et le Kosovo. Près de la moitié des provinces
du Japon ont adopté des déclarations de mondialisation. Ce
mouvement continue aujourd'hui: la dernière ville mondialisée est
la localité de Kashusha (Sud Kivu, République Démocratique
du Congo) le 25 juillet 2006.
Dans le cadre de cette étude, nous avons pris contact
avec une des branches dépendantes du Registre International des Citoyens
du monde, l'ASCOP-Citoyens du Monde. Le sigle ASCOP signifie Assemblée
Consultative auprès du Congrès des Peuple et correspond à
la branche militante, il s'agit d'un collectif formé par des citoyens du
monde qui mènent des activités diverses afin de promouvoir les
valeurs de la « citoyenneté mondiale ». Elle est située
aux alentour de la ville de Dijon, son secrétaire général
est M Alain Bal (entretien annexe 3). Alors que le Registre International de
Citoyens du Monde s'occupe avant tout de la gestion des inscriptions, tout en
défendant le principe de citoyenneté mondiale et en travaillant
en même temps en collaboration avec le Congrès des peuple, l'ASCOP
maintient une activité politique et associative plus active.
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