Perspectives régionales de création d'un marché financier( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KABWE TSHIAMALA Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011 |
CHAPITRE TROISIEMELES PERSPECTIVES SUR L'INCIDENCE DEL'INTEGRATION FINANCIERE REGIONALE (37(*))3.0. INTRODUCTIONL'Afrique de la SADC, précédent chapitre, nous a permis de brosser le cadre général de la naissance et du développement de la SADC. Certes, la SADC est née dans ces conditions : corruption, lourdeur administrative, tracasseries fiscales et multiplicité d'impôts, dégradation des termes d'échange pour la plupart des pays, décroissance économique, paupérisation de la population,... Mais il faut à la SADC, à côté de ses organisations soeurs, relever les défis de la croissance et du développement. Au regard du programme d'action de la SADC, on peut relever la ZLE (Zone de libre échange), l'union monétaire pour des horizons à moyen et long terme. Cette zone de libre échange implique, à bien des égards, la libre circulation des personnes, des capitaux et des marchandises. Cette circulation sous-entend une union douanière basée sur des règles claires et simplificatrices des procédures douanières. Nous empruntons cette voie certes en démontrant que les efforts énormes sont fournis par la SADC sur la question des politiques agricoles, économiques, douanières, monétaires,... Des politiques et des objectifs doivent fournir des instruments capables d'aider au développement des nations, étant donné le principe de Tinbergen, selon lequel les décideurs économiques doivent employer autant d'instruments que d'objectifs (38(*)). S'il est question dans le présent travail de militer pour la création et la mise en place d'un marché financier régional dans le cadre de la SADC, il est pour nous plus impérieux d'éluder la question d'examen des différentes politiques pouvant être prises dans le cadre de la SADC pour consolider les bases de croissance économique et du développement sous-régional ; car estimons-nous nécessaire qu'il faille à ce marché financier qui devrait nécessairement naître, que les conditions soient réunies pour favoriser sa croissance et l'aider à jouer pleinement son rôle. Le cercle vertueux de croissance voudrait que du dynamisme économique, insufflé par un cadre macroéconomique favorable, le marché financier facilite aux uns et autres l'accès aux capitaux et aux placements. Telle est la tangente tracée autour de cette circonférence de la « SADC ». Section I. La mesure des incidences économiques3.1.1. Les fondements de la coopération InternationalePour certains, l'idée de coordonner les politiques économiques entre Etats n'est pas pertinente. Pour l'école monétariste, une politique menée isolément par un pays pourrait être compatible avec celles suivies par ses partenaires dès lors que les taux de change peuvent librement flotter. La pertinence de cette vision des choses repose sur les hypothèses fortes au premier plan desquelles la flexibilité et des salaires permettant d'ajuster les marchés intérieurs, l'absence de sur ajustement des changes et le caractère stabilisant de la spéculation (39(*)). Deux éléments importants justifient la coopération. Il s'agit des canaux de transmission liés au commerce international (les exportations des uns sont les importations des autres) et aux mouvements de capitaux. Ceux-ci affectent la balance des paiements, et au-delà les taux de change et les taux d'intérêts. Dans ces conditions, les performances économiques d'un pays ne relèvent pas seulement de la politique qu'il met en oeuvre. On ne peut ignorer aujourd'hui, compte tenu du degré d'ouverture qui caractérise les économies, et donc leur interdépendance, le fait qu'une politique menée dans un pays donné puisse entraîner des réactions de la part de ses partenaires, la politique des uns ayant des incidences sur la situation des autres. L'interdépendance des économies appelle à la coordination de façon à limiter les conflits susceptibles d'être engendrés par des politiques menées de façon isolée. Le terme de coordination a un contenu plus fort que celui de simple coopération, laquelle peut se limiter à de simples échanges d'informations, à des consultations,... La coordination peut en effet impliquer des modifications dans les politiques suivies. * (37) Ce chapitre s'inspire des travaux d'Arvisenet et Petit sur la construction de l'Union Européenne et des différentes mesures qui ont accompagné celle-ci. ARVISENET, Ph. Et Petit, J.P., Echanges et finance internationale, Paris, Revue Banque Editeur, 1997. * (38) Jalladeau, J., Introduction à la macroéconomie. Modélisation de base et redéploiements théoriques contemporains, Bruxelles, De Boeck et Larcier, 1995, p. 283. * (39) Ph. D'AVISENET et J.P., Op. cit, p.19. |
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