Perspectives régionales de création d'un marché financier( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KABWE TSHIAMALA Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011 |
CONCLUSION DU CHAPITRELE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE AFRICAINNous avons vu que la situation économique des pays africains, telle qu'elle existait au moment des indépendances, était lourde d'insuffisances et de contraintes. La colonisation n'avait que très imparfaitement résolu le problème économique sous sa double dimension de production et de consommation. En ce qui concerne la production, beaucoup de ressources matérielles et humaines étaient mal employées, voire totalement inemployées : productivité peu élevée et régions entières pratiquement laissées en friche. Quant à la consommation, elle était faible (revenus globaux limités) et déséquilibrée (répartition très inégalitaire). On pouvait légitimement espérer que la modification dans la détention du pouvoir politique, comme conséquence de l'accession à la souveraineté internationale, entraîne un changement sensible dans les priorités économiques, induise une diversification des activités de production, réoriente l'économie vers la satisfaction prioritaire des besoins nationaux et améliore la distribution des revenus au bénéfice de plus pauvres. Aujourd'hui, plus de cinquante ans après les cérémonies d'indépendance, il faut constater que, dans beaucoup de pays africains, il n'en a malheureusement rien été - ou très peu. Au contraire pour plusieurs d'entre eux, comme nous avons eu l'occasion de le voire, l'évolution a été régressive : faiblesse des rythmes de croissance inférieure à l'accroissement démographique, voire diminution absolue des productions, renforcement de la concentration des activités sur quelques produits traditionnels d'exportation et dans quelques régions privilégiées, multiplication des rentes, accroissement des inégalités de revenus. Faut-il conclure que l'avenir est fermé ? Que l'Afrique serait, comme on l'a écrit, un « continent à la dérive »35(*). Certes, toutes les projections actuelles ouvrent sur un avenir lourd de menaces. La commission économique pour l'Afrique (CEA) a été jusqu'à écrire que l'image qui émerge d'un scénario conforme à la tendance historique « est presque un cauchemar »36(*). Et pourtant, le développement n'est-il pas, dans son essence même, rupture d'avec les situations et les évolutions antérieures et construction d'une société nouvelle ? Alors, ce que les hommes, dans d'autres régions du monde, ont pu faire, il n'ya aucune raison qu'ils ne puissent aussi le réaliser en Afrique. La création d'un marché financier dans le cadre de la SADC implique des incidences aux niveaux économiques, politiques et financiers, niveaux qui encadrent et impulsent l'activité économique, par delà tendent à stimuler la croissance et le développement économique de la sous-région. Tel est l'objet du prochain chapitre. * 35 André FONTAINE, Le Monde, 12 novembre 1984 in NORRO, M., op. cit., p.277. * 36 Ibidem. |
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