Perspectives régionales de création d'un marché financier( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KABWE TSHIAMALA Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011 |
2.3.6. Promouvoir la compétitivité pour améliorer la convergence monétaireLa solution ne peut être uniquement monétaire. Il faut promouvoir le commerce intra-régional au sein des zones monétaires en formation et ouvrir plus effectivement les frontières dites intangibles pour favoriser la croissance économique, et donner des chances à la complémentarité et la diversification dans les secteurs primaires, secondaires et tertiaires en Afrique. D'après l'organisation mondiale du commerce, le commerce intra-régional africain (exportations de marchandises) est en légère progression passant de 9,8% en 1995 à 10,2% en 200333(*). Au niveau du commerce au sein des blocs régionaux, les disparités et les progressions sont asymétriques et tendent à révéler plus le poids d'une locomotive économique sous-régionale sur les autres membres, comme le témoigne indirectement le poids du Nigeria dans la CEDEAO ou l'Afrique du Sud dans la Communauté de développement économique de l'Afrique australe (SADC), voir tableau infra. Tableau 2. 9 : Commerce intra-régional en Afrique, 1970-2002, années Choisies (exportations de marchandises en millions de $ US)
S'il est vrai qu'une intégration réussie permet de réduire les coûts de transaction au sein de la zone, il faut se faire à l'idée qu'il va falloir accepter de ne plus utiliser la monnaie nationale et la politique monétaire nationale comme un instrument pour s'ajuster à des chocs économiques. En outre, il faut rationaliser les doublons : un pays par zone monétaire. La question de la monnaie commune africaine est trop importante pour être laissée entre les mains des monétaristes et des banquiers. Ils ne sont que la tête de l'iceberg. Ainsi, la monnaie commune sous-régionale est un atout et doit servir d'effet de levier pour l'avènement de la monnaie commune africaine en 2021 ou plus tôt. Elle permettra une mutualisation des risques, une capacité de négociation collective et une démultiplication des opportunités pour les Africains. Cette option suppose qu'il y ait consensus sur la nécessité de réaliser une croissance économique partagée au sein et entre les sous-régions africaines. Il y va de la servitude ou de la liberté de l'Afrique34(*). * 33 WTO, International Trade statistics 2004, pp77. * 34 TCHUNDJANG PORSEMIR, J. ; Monnaie, servitude et liberté : répression monétaire de l'Afrique, éditions Menaitruc, Paris, 2000. |
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