Perspectives régionales de création d'un marché financier( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KABWE TSHIAMALA Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011 |
2.3.5. Pas de monnaie commune sous-régianale sans respect des critères de convergenceLe processus menant à cette intégration monétaire risque d'être long et laborieux car elle suppose des efforts titanesques tant sur le plan de l'harmonisation que de la décentralisation des prérogatives des autorités nationales vers des autorités sous-régionales et continentales. La réalité est que l'on s'occupe plus de fixer des taux de change que de s'assurer de la mobilité des capitaux qui sont les signes avant coureurs annonçant l'émergence d'une monnaie unique dont la crédibilité est garantie. Ainsi, il n'ya pas d'intégration sans une stabilité des taux de change. Au niveau sous-régional ou continental, cela signifie une perte plus ou moins grande d'autonomie de la politique monétaire nationale quand elle existe. L'approche minimaliste des chefs d'Etat africains sur la perte d'autonomie en général ne présage pas d'une avancée radicale sur ce sujet malgré les effets de manche associés aux déclarations volontaires exprimées ici et là. Ainsi les dirigeants décrétèrent d'abord la monnaie commune et la création d'une banque centrale puis tentèrent au cours du premier trimestre 2005 de réaliser l'étude de faisabilité. Celle-ci devra définir les modalités et les mécanismes pour la création de cette monnaie et cette banque. Les étapes de la création d'une véritable union monétaire, les différentes formes d'unions monétaires et les mécanismes parallèles pour l'harmonisation monétaire et la coopération financière au sein et entre les communautés économiques régionales (CER), devraient s'opérer en collaboration avec l'union africaine et l'association des banques centrales africaines (ACBA). Il est bien de tenir compte de l'expérience de la banque centrale européenne. Il est question avec la monnaie commune africaine de sortir définitivement de l'approche post coloniale pour embrasser une nouvelle forme de partenariat intelligent avec les partenaires intéressés à accompagner l'Afrique dans son développement au service de sa population. Les principaux critères de convergence, dont-il est question, ici sont : Un niveau respectable des réserves ; Une réduction des financements inflationnistes non basés sur une production réelle ; Une maîtrise des prix et un contrôle de l'inflation. Au niveau des CER telles que la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) par exemple, les progrès vers une zone monétaire unique sont plus lents. Au niveau continental, à part l'étude de faisabilité en cours, on en est maintenant à l'élaboration d'une sorte de feuille de route qui comprend trois étapes : Une période préparatoire ayant pour objectif d'atteindre une réelle et effective convergence économique ; une période de transition où compensation et changes entre les monnaies ne devrait plus rencontrer d'obstacles ; l'adoption d'une nouvelle unité de compte. Compte tenu des lenteurs bien africaines et une planification à l'emporte pièce, faut-il remettre en cause le bien-fondé de la faisabilité d'une union monétaire africaine comme le suggère des économistes occidentaux du fonds monétaire international (FMI) ? 32(*). Bien sûr que non ! Le regroupement économique prenant la forme d'interdépendances institutionnalisées ne peut que renforcer les positions de négociation sur des bases sous-régionales. * 32 Paul MASSON et Catherine PAHILLO, The Monetary geography of Africa, Brookings institutions, Washington, USA, 2004. |
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