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Perspectives régionales de création d'un marché financier

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par Emmanuel KABWE TSHIAMALA
Université catholique du Congo - Licencié agrégé en économie et développement 2011
  

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2.1.6. Le développement économique souhaitable

Le développement économique africain, partant d'une situation héritée de l'histoire, implique une conversion de l'économie, un recentrage sur le pays, sur les besoins de ses habitants. Et cette conversion ne peut être obtenue qu'à travers une diversification des activités, génératrice d'économies externes et donc d'amélioration des résultats par unité d'effort.

Le développement économique n'est qu'un aspect du développement tout court, mais c'est un aspect important. D'abord parce que, comme le soulignait Saint Thomas d'AQUIN, il n'y a pas de vertu sans minimum vital : la satisfaction des besoins élémentaires est une condition nécessaire à l'épanouissement des hommes. Mais aussi parce que, dans notre monde en mutation rapide, un pays qui stagne est un pays faible, dominé, et qui pourra difficilement défendre les valeurs culturelles propres auxquelles il tient.

La Banque mondiale n'estime-t-elle pas d'ailleurs, en invoquant les leçons de l'expérience que : « en moyenne les mesures prises sur le plan intérieur ont un effet environ deux fois plus important sur la croissance en longue période qu'une évolution des conditions extérieures »21(*).

D'une part, même si l'on se refuse à une telle appréciation quantitative de la dimension « politique » du développement, il n'en demeure pas moins que la responsabilité des gouvernants est grande et que leur défaillance constitue, pour le pays qui en est victime, non une simple déficience, mais un réel obstacle. « Pour l'heure, il suffit de savoir que les pouvoirs publics doivent jouer un rôle actif, positif. Il s'ensuit que le gouvernement qui se refugie à remplir un tel rôle, ou en est incapable, peut lui-même être considéré comme un obstacle au développement ou comme une cause fondamentale de pauvreté »22(*).

D'autre part, certes il est vrai que la hausse du PIB n'est pas l'objectif ultime des sociétés humaines et qu'on ne s'enthousiasme pas pour un taux de croissance : l'épanouissement des hommes n'est pas assuré par la seule satisfaction de leurs besoins matériels et la société de consommation ne peut combler leurs aspirations.

Dans cette optique, on peut souligner avec la banque mondiale que : « le développement au sens large comprend d'autres éléments encore, notamment des progrès dans le sens de l'égalité des chances, de la liberté politique et des libertés civiques »23(*). La manifestation la plus spectaculaire de cet élargissement du concept se trouve dans le Rapport mondial sur le développement humain, publié par le PNUD depuis 1990 et qui met en évidence la relation réciproque qui existe entre développement humain et croissance économique. « De même que la croissance est nécessaire au développement humain, le développement humain est essentiel à la croissance économique. Toute action politique éclairée doit s'organiser autour de cette relation réciproque »24(*).

Dans son livre « Le plan ou l'antihasard », Pierre MASSE a cette formule heureuse : « Le développement n'est pas seulement la marche vers l'abondance, c'est plus encore, sans doute, la construction d'une société »25(*), soulignant ainsi que les implications du développement dépassent de loin les seuls aspects « techniques ». Peut-être aurait-il dû préciser que la marche vers l'abondance n'est possible que si l'on construit la société.

* 21 Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 1992, p.34

* 22 Malcom GILLIS et Alii, Economie du développement, Bruxelles, De Boeck-wesmael,1990

* 23 Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 1991, p.38

* 24 PNUD, Rapport sur le développement humain, 1991, p2

* 25 Pierre MASSE, Le plan ou l'anti-hasard, Paris, NRF, 1965, p54.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon