Les comportements sexuels et reproductifs des femmes vivant sous antirétroviraux au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Moustapha Mohammed Nsangou Mbouemboue Université Yaoundé I - Master en sociologie 2010 |
II.2.3. Du statut socio-économique du patientLa réaction des personnes dépistées positives dépend souvent également du statut socioéconomique de la personne dépistée séropositive en ce sens que le VIH/SIDA est une infection dont la survie du porteur dépend de ses moyens financiers. Avant l'année 2007, date de la prise de décision de la gratuité des ARV, ces médicaments antirétroviraux étaient payants et coutaient énormément chers124(*). Cependant, à partir du mois de Mai 2007, malgré le TAR devenu gratuit, les examens qui accompagnent ce traitement restent payants125(*). Pour des patients à ressources limitées, l'annonce du statut sérologique est considérée comme un lourd fardeau en ce sens que pour eux, la survie avec le VIH est l'apanage des personnes relativement aisées sur le plan financier. Pour ces personnes à ressources limitées, cette découverte apparait comme le moment le plus stressant, étant donné que vivre avec le VIH/SIDA est synonyme d'une présence régulière à l'hôpital. Or selon Madame SIM Judith, 39 ans, militaire, Le fait de se présenter à l'hôpital, c'est une manière de dépenser. On ne peut pas avoir à faire dans ce lieu sans débourser de l'argent. Il y a toujours des motifs de dépenses. Que ce soit au niveau des examens, même comme on nous a fait comprendre que les ARV sont gratuits126(*).
II.2.4. De la trajectoire historique du patientPour des personnes qui ont eu un passé ou une histoire sexuelle moins ordonnée, ou qui ont vécu dans le multi partenariat sexuel, l'annonce du statut sérologique s'accompagne des remords et d'un calme interrogateur. Elles pensent que l'atteinte de la maladie n'est qu'un châtiment ou une récompense pour ce qu'elles ont eu à faire et que ce sont elles mêmes qui sont à l'origine de ce qui leur arrive. * 124 cf. tableau des grilles de prix aux annexes. * 125 L. NCHOUNDAP LIMBEPE, op. cit. p.76. * 126 Entretien, novembre 2009. |
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