2.3. Formations géologiques
La Kroumirie ainsi que les Mogods et Nefza font partie de la
chaîne des Atlas septentrionaux représentée au Maroc par le
Rif et le pré - Rif et en Algérie par le Tell.
- Lithologie
Rouvier (1977) a souligné que cette zone correspond au
domaine du flysch dont l'unité numidienne est la plus importante et qui
s'étend de l'Oligocène au Miocène inférieur, le
Numidien est un flysch argileux, gréseux comportant :
-Une série argileuse à intercalations de bancs
gréseux (oligocène inférieur) les argiles sont grises,
rouges, noires et parfois vertes ; la série constitue la partie
basale de l'Oligocène.
-Un ensemble gréseux formé par des
conglomérats successifs c'est la partie médiane (Aquitanien) et
une assise marneuse au sommet (le Burdigalien).
Outre les formations argileuses et gypseuses, des formations
gypseuses du Trias apparaissent à moyennes altitudes à l'ouest
d'Aïn Draham et dans la plaine de Nefza (Ben Tiba, 1980).
-Topographie
La Kroumirie est connue en Tunisie pour l'importance de ses
formations forestières liées à un substrat
géologique acide. Elle se caractérise par ses reliefs, la nature
des roches qui la constituent et par la mise en place de ses unités
structurales.
Elle montre un relief montagneux, dont les sommets s'abaissent
du Sud-Ouest au Nord-Est avec une inflexion vers le Nord, par rapport à
la direction générale du tell Algérien Ouest - Est dont il
est le terme final en Tunisie (Solignac, 1927). Les altitudes les plus
élevées se trouvent en Kroumirie occidentale tandis que la
Kroumirie orientale, à l'Est d'Aïn Draham et de Tabarka
présente des altitudes plus basses, la Kroumirie centrale constitue une
région aux altitudes intermédiaires (Selmi ,1985).
2.4 : Végétation
Grâce à la pluviométrie globale annuelle
reçue, la Kroumirie est une région bien arrosée
appartenant à l'étage bioclimatique humide, tempéré
et frais. Ces conditions climatiques favorables auxquelles s'ajoutent la nature
du sol et les facteurs altitude et exposition (facteurs orographiques) ont une
influence sur la répartition et l'épanouissement d'une
végétation naturelle et riche en taxons arborescents (Quercus
suber, Quercus canariensis ; Quercus coccifera ; Pinus
pinaster ; Olea europea, etc.). Ces forêts sont
constituées sur plus de la moitié de leur superficie par des
peuplements purs de chêne-liège et de chêne - zen et sur le
reste des parties par des mélanges chêne - liège et
chêne - zen. Il est aussi possible de rencontrer un mélange stable
et équilibré de chêne - liège et de pin maritime.
Les études palynologiques effectuées par Ben
Tiba (1980) dans la région centrale de la Kroumirie semblent apporter
des éléments nouveaux à la dynamique et à la
répartition de la végétation de cette région.
Ces études révèlent que la Kroumirie a
connu deux types de végétations : La première est une
chênaie à Quercus canariensis (chêne - zen) ayant
existé avant le Pléistocène. Cette association est
relayée depuis l'Holocène par une chênaie à
Quercus suber (chêne-liège) qui coïncide, en outre,
avec l'apparition des Ericacées notamment Erica arborea,
Erica scoparia et Arbutus Unedo.
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