Staphy!ococcus aureus a développé
différent types de résistances aux antistaphylocciques. plus de
80% des souches produisent une pénicillinase. L'oxacilline reste active
contre ces souches, mais des staphylocoques hospitaliers et plus
récemment communautaires ont développé une
résistance crissée entre l'oxacilline et les autres
bêta-lactamines par production d'une protéine liant les
pénicillines (PLP) de faible affinité, la PLP 2a. cette
dernière résistance est plus facilement décelée par
le test de la céfoxitine (Mansouri et a! ; 1997).
Trois enzymes sont responsables de l'inactivation des
aminosides, chacune conférant un spectre spécifique de
résistance. Les glycopeptides, vancomycine et teicoplanine sont des
alternatives à l'oxacilline en cas de résistance ou
d'intolérance (Revue Francophone des laboratoires, 2008).
La résistance aux macrolides est surtout liée
à la production de méthylase qui modifie le ribosome cible de ces
ATB. Deux phénotypes inductibles et constitutifs sont distingués
par la méthode de diffusion en gélose (Revue Francophone des
laboratoires, 2008).
La résistance aux Quinolones est liée à
des mutations de la cible de ces ATB, les topoisomérases. De nouveaux
anti staphylococciques ont été récemment
commercialisés le linézolide, la daptomycine et la
tigécycline. Des résistances encore rares sont déjà
rapportés (Mansouri et a! ; 1997).
Actuellement, la résistance à la
méthiciline est asociée dans environ 90% des cas de SARM
hospitaliers à la résistance aux aminosides
Kanamycine-tobramycine. En revanche, les SARM communautaires sont
résistants aux ATB, et mêle à la methiciline et à la
kanamycine, à l'aide de fusidique et souvent aux tetracyclines (Revue
Francophone des laboratoires, 2008).
Figure 1.3 Évolution de la résistance
à la méthicilline de S. aureus (Lepelletier, 2004) 1.1.12
Mécanisme d'JF'S4Rn
Une souche est dite « résistante à la
méthiciline » lorsqu'elle présente une résistance aux
pénicillines du groupe M et par extension à toutes les B
lactamines. Elle se définit par une concentration minimale inhibitrice
supérieure à 2 mg/l pour l'oxacilline, la pénicilline M de
référence (Forestier et al ; 2007).Les isolats de SARM sont le
plus souvent résistants à d'autres classes d'antibiotiques
(Speller et al ; 1989), ils sont considérés comme des
bactéries multi résistantes, et la résistance à la
méthicilline est depuis lors utilisée comme marqueur de multi
résistance (Grohs, 2008).
Les antibiotiques appartenant à la classe des
ß-lactamines s'attaquent à des enzymes appelés PBPs
(penicillin binding proteins), qui sont ancrés à la surface
bactérienne et qui participent à la biosynthèse du
peptidoglycane (Enright et a! ;
2000).
Notions génétiques
L'élément mec confère à
la souche de staphylocoque qui possède la faculté de
résister à l'ensemble des ß-lactamines, dont la
méthicilline. Les souches MRSA se retrouvent principalement en milieu
hospitalier où la pression sélective exercée par l'emploi
massif des antibiotiques est importante. Les souches MRSA ont la
propriété d'accumuler des déterminants de
résistance variés et non reliés (ex: résistance aux
ammoniums quaternaires, aux fluoroquinolones etc.) [Enright, MC et
a! ; 2000].
Le déterminant de résistance mec se
situe sur un élément d'ADN de 30 Kb (l'élément
mec) qui s'est inséré dans le chromosome près du
gène codant la protéine A. Seul environ 10% de
l'élément mec contribue à la résistance
à la méthicilline (Duckworth et a! ; 2003).
L'élément mec est retrouvé dans
les souches de staphylocoques coagulase-négatifs et semble avoir
été transmis aux souches de S. aureus par transfert
horizontal. Le produit majeur du déterminant mec est un enzyme
nommé PBP2' codé par le gène mecA. PBP2' est
caractérisé par une faible affinité pour les
ß-lactamines, par contraste avec les autres PBPs impliquées dans
la biosynthèse du peptidoglycane (Duckworth et a! ; 2003).
Le gène mecA est régulé par
deux gènes appartenant au déterminant mec: le premier
agit comme activateur (mecR1) et le second comme répresseur
(mecI1). Certains gènes appartenant au chromosome de souches
sensibles ou résistantes de S. aureus, peuvent affecter le
niveau de résistance des MRSA. D'autres gènes impliqués
dans la biosynthèse du peptidoglycane influencent fortement la
résistance à la méthicilline: l'inactivation des
gènes femA et femB, qui contribuent au pont
transversal pentaglycine, abolit cette résistance alors que
l'inactivation des gènes femC et femD diminue
partiellement la résistance à la méthicilline
(Enright, et al ; 2000).
Enfin, il existe des souches ne possèdant pas le
déterminant mec, mais qui expriment un bas niveau de
résistance à la méthicilline. Ces souches, aussi
appelées 'borderline', sont soit hyperproductrices de ß-lactamase,
soit expriment des PBPs altérées (Duckworth , 2003).