Staphy!ococcus aureus résistant à la
méthicilline (SARM) représente un défi majeur en
santé publique dans de nombreux établissements de soins à
travers le monde. Les SARM sont une cause fréquente
d'épidémies par transmission inter-humaine et sont devenus
endémiques dans beaucoup de régions où ils alourdissent le
bilan de la morbidité, de la mortalité et le coût des soins
associés aux infections nosocomiales. Les données
rapportées par le système européen de surveillance de la
résistance antimicrobienne (EARSS, European Antimicrobial Resistance
Surveillance System), mis en place récemment,
suggèrent que la résistance des isolats de S.
aureus à la méthicilline est plus fréquente dans les
pays du sud de l'Europe que dans ceux du nord (Mylotte et a! ;
1987).
Deux rapports de surveillance nationaux montrent que le taux
de S. aureus résistants à la méthicilline a
augmenté au cours des dix dernières années (Wagenvoort
et a! ; 1999).
Même dans les pays où l'incidence des SARM est
faible, comme aux Pays-Bas, les hôpitaux de long et moyen séjours
peuvent devenir un réservoir pour les SARM et par là même
favoriser la diffusion dans la population, comme cela a été
rapporté au Royaume-Uni et aux Etats-Unis (Rubin et a! ;
1999).
En Allemagne, la surveillance par typage moléculaire
indique que de nouveaux clones épidémiques de SARM qui,
paradoxalement, sont résistants à un nombre moindre de classes
d'antibiotiques que les clones endémiques précédents, se
diffusent dans un plus grand nombre d'hôpitaux. De même, une
diffusion de souches sensibles à la gentamicine a été
rapportée en Belgique et en France, en dépit d'une
légère baisse de l'incidence des SARM à la suite de la
mise en place de mesures de contrôle au milieu des années
quatrevingt dix (Monnet DL, 2000).
Les populations de SARM évoluent donc rapidement, se
diffusant d'une région à l'autre. L'émergence d'un niveau
élevé de résistance à la mupirocine (un
médicament à usage local efficace pour limiter la colonisation
des sujets porteurs) et d'une sensibilité diminuée aux
glycopeptides (utilisés comme traitement d'attaque dans les infections
à SARM) est
inquiétante. Ces types de résistance ont
récemment fait l'objet d'articles dans plusieurs pays dont la France, le
Royaume-Uni et la Belgique, et risquent d'être sous-reconnues du fait du
manque de sensibilité des méthodes de détection
utilisées en laboratoire (Maziade, 2006).
Ces tendances soulignent la nécessité
d'améliorer et d'harmoniser les méthodes de détection de
résistance aux antibiotiques, les programmes de surveillance et les
politiques de contrôle dans le cadre d'un plan d'action européen
plus large. La position de Jim Wagenvoort en faveur d'une stratégie de
recherche et de destruction des SARM? devrait être applaudie, car cette
approche a permis de tenir les SARM en échec aux Pays-Bas
(Wagenvoort et a! ; 1996).
Les méthodes de confinement donnent également des
résultats encourageants
dans des établissements où les SARM
sévissent à l'état endémique. Les mesures de
maîtrise ne doivent pas se limiter aux seuls SARM. Elles doivent
également répondre à des défis plus larges comme le
bon usage des antibiotiques, le respect par l'ensemble des personnels soignants
des précautions standard pour la prévention des infections, et le
développement d'approches innovatrices (Wagenvoort et a! ;
1996).
Les données épidémiologiques sur les
SARM en Afrique sont rares. La prédominance des SARM a été
déterminée dans huit pays africains entre 1996 et 1997 et a
été relativement élevée au Nigeria, au Kenya et au
Cameroun (21 à 30%) et inférieur à 10% en Tunisie et en
Algérie (Kesah et al ; 2003).
En Algérie, le taux a augmenté à 14% en
2001 (Ramdani et a! ; 2001).
Les hôpitaux Algériens ont prouvé une
augmentation dramatique de staphy!ococcus aureus methicillin resistant
(MRSA) prédominantes de ces dernières années (Bekkhoucha
et a! ; 2008)