D. Les coûts de non qualité 3:
Des pertes considérables pour l'entreprise sont
engendrées par une qualité mauvaise.
L'estimation des coûts de la non qualité permet
de connaître les gisements à exploiter pour accroître la
compétitivité, d'établir des priorités pour les
actions correctives et de mesurer globalement les progrès.
En effet, les coûts résultants de la non
qualité se décomposent en :
· Coût de détection :
dépenses engagées pour vérifier la conformité des
produits aux exigences de qualité.
· Coût de prévention :
investissements humains et matériels engagés pour
vérifier, prévenir et réduire les anomalies.
· Coût des anomalies internes :
frais encourus lorsque le produit ne satisfait pas aux exigences avant d'avoir
quitté l'entreprise.
· Coûts des anomalies externes :
frais encourus lorsque le produit ne répond pas aux exigences de
qualité.
V. Historique de l'approche qualité
L'histoire de la qualité en tant que discipline
scientifique ne peut être située qu'a la fin du
19éme début 20éme siècle
lorsque sous l'effet du progrès technologique, l'activité
économique est passée du stade de l'artisanat au stade de
l'industrie. Ceci a permis le passage de la production personnalisée
à la production en série de masse, ce qui a crée un
bouleversement dans la fonction qualité.
Si nous envisageons l'évolution de l'approche
qualité au cours du 20éme siècle, nous
constatons trois grandes étapes :
- Du début du 20éme siècle
à 1970 : le contrôle de la qualité.
- Du début des années 1970 à 1980 :
l'assurance qualité
- Du début des années 1980 à nos jours : la
qualité totale ou le management totale de la qualité (TQM).
A. Le contrôle de la qualité
A l'aube de l'ère industrielle, la production
était unique vu que les travaux se faisaient de manière
artisanale. L'artisan intégrait toutes les fonctions de fabrications et
de gestion (cela est toujours vrai pour l'artisan d'aujourd'hui). A cette
époque, le contrôle de la qualité d'un produit se faisait
à la fin et pour chaque produit fini.
Au début du 20éme siècle, la
mécanisation du travail permettait la production en série de plus
en plus grande. La qualité est obtenue essentiellement par le
contrôle final des pièces fabriquées.
" Le contrôle de la qualité est défini
comme la vérification de la conformité des produits à des
données préétablies suivie d'un jugement"4. Le
contrôle doit aboutir donc à une décision d'acceptation si
la qualité est satisfaite ou de rejet si elle ne l'est pas. Dans le
deuxième cas, des actions correctives deviennent nécessaires.
Dans ces conditions, le coût de la pièce «bonne» ou
«vendable» est fonction du coût du tri et du taux de rejet.
Avec la production en série de plus en plus grande, le
contrôle unitaire est rendu pratiquement difficile. Il ne peut être
utilisé que d'une façon limitée, parce qu'il est
coûteux et demande un temps considérable. C'est la raison pour
laquelle à côté du contrôle unitaire s'est
développé le contrôle statistique à partir de 1925
et s'est renforcé dans les années 1940-1945, période
où l'industrie américaine de l'armement devrait faire face
à une production importante.
Dans le cas du contrôle statistique au lieu d'examiner
chaque pièce, le contrôleur se limite à l'examen d'un
nombre relativement petit de pièces (échantillon)
prélevé auprès d'un lot de produits. Il juge alors de
l'opportunité d'accepter ou de rejeter le lot tout entier sur la base
d'un niveau de qualité acceptable formulé en pourcentage. Si le
pourcentage de pièces défectueuses produites par la machine est
acceptable le lot est accepté, dans le cas contraire il est
rejeté ou contrôlé unitairement.
Le contrôle par échantillonnage a
été inventé pour pallier l'inconvénient du prix
élevé du contrôle unitaire et pour garantir une certaine
qualité du produit. Les échantillons représentatifs sont
prélevés au hasard dans les différentes parties d'un
lot.
En effet, Le contrôle de la qualité (unitaire ou
par échantillon) connaît des limites. Le contrôle à
100% n'assure pas une sécurité à 100% comme des
études systématiques ont pu le montrer. Il arrive que certains
défauts passent entre les mailles du filet du fait d'insuffisances
humaines telles que, la fatigue, la baisse de l'acuité visuelle
après un travail trop long, l'environnement et d'autres facteurs
d'influences ce qui est inévitable .
De même, le contrôle par échantillonnage
connaît des limitations qui résident dans le fait qu'un
échantillon ne donne pas toujours l'image vraie du lot entier duquel il
a été prélevé. Par exemple, un lot peut contenir
une grande proportion de pièces défectueuses mais du fait que le
contrôleur n'a pu extraire que de bonnes pièces dans un petit
échantillon, il acceptera le lot entier même s'il est mauvais.
D'un autre côté, un lot peut contenir seulement un très
petit nombre de mauvaises pièces qui peuvent être
présentées dans l'échantillon du contrôleur
entraînant ainsi le rebut non justifié d'un bon lot. Ces erreurs
sont connues sous le nom d'erreurs dues à l'échantillonnage.
Elles constituent un ennui familier des contrôleurs
expérimentés.
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