IV.2.4.3- Le leadership communautaire
Dans toute communauté, il existe des leaders qui sont
considérés comme des représentants de la communauté
par les acteurs extérieurs. Ces leaders peuvent émerger à
plusieurs sources de légitimité. En Afrique, « Aux
cotés des leaders de l'Etat moderne, d'autres acteurs émanent
d'autres sources de légitimité, émergent et obtiennent une
forte adhésion des populations locales. Il s'agit des détenteurs
de la légitimité coutumière (et religieuse) et ceux ayant
la légitimité d'action (les diverses organisations de la
société civile : association, ONG, etc.). » (Jean
pierre Elong Mbassi J P cite par Nach Mback. C, 2003).
Par ailleurs, la coexistence de ces divers leaders pose la
question de leur mode d'émergence. En effet, le processus
d'émergence des leaders n'est pas le même selon que l'on se
positionne du côté de l'autorité publique ou du
côté de la population. Les critères d'émergence
n'étant pas les mêmes.
Au demeurant, plus la communauté se reconnaîtra
dans ses leaders, plus elle sera disposée à prendre part à
la mobilisation populaire. En d'autre terme, l'existence d'un leadership actif,
dynamique et surtout reconnu au sein de la communauté détermine
l'engagement de cette dernière dans le processus de participation. Et
l'inverse aussi pourrait se justifier : la participation peut conduire à
l'émergence de nouveaux leaders plus représentatifs au sein de la
communauté.
IV.2.4.4- Le désir de collaborer avec les
autorités locales
Pour la population, s'associer avec les autorités
locales dans une démarche commune de production n'est pas toujours une
évidence (Zongo. B, 2005). Une certaine forme de
réticence existe au sein de la population. Le taux élevé
d'illettrisme, l'expérience historique malheureuse avec les pouvoirs
publics et les normes socioculturelles en Guinée par exemple,
constituent autant d'obstacles à la participation populaire
(Christiane Loquai et al, document de réflexion ECDPM n°32)
.
En général, les mauvaises expériences du
passé sont toujours évoquées pour justifier le déni
de confiance à l'endroit des autorités locales. Aussi,
l'insuffisance de communication entre ces dernières et la population, la
corruption et la pléiade de promesses électorales non tenues
contribuent à générer une méfiance croissante
à l'égard des autorités publiques. Gagner le défi
du processus de participation, nécessite peut être donc
l'établissement de nouveaux rapports de confiance, de nouvelles
règles de jeu faciles à comprendre et à respecter surtout
par la population.
Au final, grâce aux revues savantes consultées,
nous avons pu retenir les éléments d'analyse qui permettent de
mieux cerner les logiques propres à chaque acteur qui cherche à
avoir le contrôle sur les ressources et les institutions de
contrôle du processus de participation. Ainsi, pour l'autorité
publique, ces éléments d'analyse sont : l'ouverture
institutionnelle, le désir de collaborer, et l'appui conseil à
l'organisation. Du côté de la population locale, il s'agit de la
prise de conscience, du désir de collaborer, de la capacité
d'organisation, et enfin le leadership.
|