III.1.2.1- Le projet à entrer technique
Il vise à délivrer et à diffuser un
message sur la nécessaire réhabilitation des conditions physiques
du milieu de type gestion et conservation des sols et des espaces. Pour
promouvoir son message, le projet utilise en priorité les services
déconcentrés des ministères (ministère de
l'agriculture notamment). Ces derniers ont pour rôle d'appuyer l'action
du projet. Leur implication permet d'espérer que les opérations
entreprises seront prolongées au-delà de la durée de
l'intervention. De ce fait, le renforcement institutionnel des services
déconcentrés apparaît comme un objectif secondaire
obligatoire. La durabilité de l'action s'appuie donc sur deux formes
d'appropriation : une appropriation des messages techniques par les populations
et une appropriation des objectifs par les services techniques.
Dans le cours de l'action, le projet peut également
s'appuyer sur des partenaires d'exécution hors administration (ONG par
exemple). Pour parer à certaines déficiences en matière de
gestion et de coordination des activités, le projet mettra en outre en
place un cadre de concertation réunissant les principales institutions
publiques et privées qui comptent localement.
L'approche des projets de type gestion de terroir n'est plus
comme par le passé, entièrement descendante. Les projets
proposent plutôt des regards croisés entre le diagnostic des
techniciens et la connaissance du milieu par les acteurs euxmêmes. La
première phase de planification des activités est
constituée à partir de ces regards croisés.
Afin de promouvoir la maîtrise des acteurs sur les enjeux
identifiés, les projets participent également à
l'organisation des communautés.
Le bien-fondé de ce type de projet repose d'abord sur la
pertinence de ses apports techniques dans la situation où il intervient
et dans l'impact que l'action de
ces techniques peut avoir sur la préservation des
ressources naturelles et à plus ou moins long terme, sur les conditions
de vie des populations.
III.1.2.2-L'approche par l'accompagnement
institutionnel
Elle part de l'idée que le goulot
d'étranglement essentiel du développement local est
l'organisation insuffisante des acteurs locaux, et de ce fait leur
incapacité à proposer des réponses collectives face aux
enjeux auxquels ils sont confrontés.
La démarche cherche d'abord à repérer les
« acteurs-clés », porteurs de visions endogènes et
structurantes. L'action d'accompagnement consiste à appuyer la
concrétisation de ces visions en aidant à la mise en oeuvre
d'opérations définies par les « porteurs de projets ».
Le renforcement des capacités des acteurs locaux apparaît dans
tous les cas comme un axe essentiel d'appui. Le partenariat entre le bailleur
et les individus et institutions locales est au coeur de l'approche.
Cette primauté donnée à l'accompagnement,
au partenariat et au développement institutionnel a conduit à
rompre avec l'instrument projet ou a cherché à mieux en
équilibrer le cycle : moindre importance accordée à la
phase de conception trop déterminante dans les projets classiques,
grande souplesse d'exécution ; y compris dans la programmation des
moyens afin de répondre aux incertitudes et aux opportunités,
effort de suivi important. L'accompagnement institutionnel s'opère
directement à l'aide de fonds souples gérés par le
représentant local donateur. Dans cette démarche, la
durabilité des acquis est assurée par la prise progressive
d'autonomie des institutions appuyées.
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